Untitled

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champ de froment, a dispersé ça et là, par une véritable trans
plantation, des mottes de blé verl qui se sont enracinées sur le
limon. Le double concours de l'humidité et de l'engrais a
fécondé, bien au delà des proportions ordinaires, ces chaumes
isolés. Nous en avons vu qui portaient, à deux mètres et demi
de terre,des épis de dix huli centimètres de longueur, et d'une
conteuance prodigieuse de grains, presque doubles du volume
habituel.
Dix kilomètres environ plus loin que le Bordj, le SebaOu
reçoit, à augle droit, l'Oued Béni Aïssi, large torrent, descen
du des crêtes du Djurjura, à travers les Zouaouas, el les Béni
Raten jusqu'aux Béni Aïssi,
qui ont donné leur nom à son
confluent. A droite se détache la pointe de Sikh ouMeddour,
à gauche et en remontant un peu plus la vallée, Tala Asman.
Des constructions en pierre nons font croire à quelques
zaouias ou mosquées,
peut être seulement à ces abris en
forme de dôme, espèces de marabouts que les Kabyles édifient
si soigneusement au-dessus des sources.
A peine sortie des lauriers-roses qui couvrent le lit de l'Oued
Aïssi, la lête de l'armée cherche, vainement, un passage à pied
ferme, dans une tourbière marécageuse, au milieu de laquelle
stagne un ruisseau fangeux. Des sondages multipliés signalent
le défaut de résistance du fond de ce noir bourbier. En un
clin d'oeil, une corde est fixée d'une berge à l'autre, des ca
valiers, placés de distance en distance, sont prêts à porter se
cours à l'infanterie qui se cramponne à la corde. Pour mieux
exciier la prudence,
un écrileau sur lequel ont lit ces mois :
Passage dangereux, est planté à l'entrée du cloaque. Toute
la troupe défile ainsi, sans un seul accident, tandis que les
bêtes de somme franchissent, à gauche, un gué de pierres im
provisé par le Génie. La cavalerie plus alerte et moins avare
du chemin, s'est jetée sur la droiie, à la recherche d'une Voie
solide.
Le bassin moyen du Sébaou se ferme peu à peu,
devant nos
pas, en un vaste entonnoir circulaire, au centré duquel une