13.07.2013 Views

La main froide

La main froide

La main froide

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— Le problème c’est qu’il va falloir descendre jusqu’à<br />

Mexico. C’est là-bas que tout se tient, les producteurs, les<br />

studios. C’est pas en restant dans ce trou qu’on pourra signer un<br />

contrat. Va falloir se remettre en route, les gars.<br />

— Mais… la mission ? hasarda Doc’. On est ici pour s’occuper<br />

d’Adam Smart, tu te rappelles ?<br />

— On s’en fout du père Smart, grogna Monk. Pourquoi<br />

prendre des risques ? Dès de<strong>main</strong> on fout le camp, direction<br />

Mexico ! Et à nous la gloire !<br />

Dan et Doc’ Brannigan attendirent le soir dans un état de<br />

grande nervosité. Monk ne faisait pas mine de se calmer. Il<br />

cherchait <strong>main</strong>tenant un nom de guerre capable de rivaliser<br />

avec ceux dont s’affublaient les catcheurs mexicains : Le Serpent<br />

à Plumes ? Le Tigre des Andes ? Le Grand Sacrificateur ? Le<br />

Boucher Maya ?<br />

Quand il eut épuisé ses ressources imaginatives, il s’isola<br />

dans la salle de bains pour recopier sur son corps les<br />

idéogrammes du « parchemin millénaire ». Dan, qui le<br />

surveillait par l’entrebâillement de la porte, serrait les dents<br />

chaque fois qu’il voyait la lame de rasoir entailler la peau du<br />

lutteur. Monk paraissait n’éprouver aucune douleur, à la<br />

manière de ces camés aux terminaisons nerveuses engourdies<br />

par le PCP. Le sang coulait sur ses cuisses, tachant le carrelage.<br />

À la brusque fraîcheur de l’air, ils comprirent que la nuit<br />

tombait ; au Mexique il faisait assez froid dès que le soleil<br />

disparaissait à l’horizon. Doc’ Brannigan se décida à ouvrir l’une<br />

de ses mystérieuses valises et y préleva un pot à confiture rempli<br />

d’une pommade rosâtre.<br />

— Passez-vous cette merde sur le corps, dit-il. En insistant<br />

bien sur les aisselles et l’entrejambe, c’est mon fameux baume à<br />

l’anis. Avec ça le chien ne devrait pas vous identifier.<br />

Dan obéit. Le produit n’empestait pas trop l’absinthe, on<br />

pouvait le confondre avec l’un de ces liniments dont abusent les<br />

sportifs.<br />

— On pensera que vous sortez d’une officine de massages<br />

coquins, observa Doc’. Ne vous inquiétez pas. Il faut se<br />

préparer, la Fleetwood ne va plus tarder.<br />

153

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!