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La main froide

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j’aurais fait semblant d’avoir la fièvre et de parler dans mon<br />

sommeil. Il fallait faire vite, en finir. Encore une fois je me suis<br />

prêté de bonne grâce à la comédie. N’importe qui se serait<br />

méfié, mais pas elle. Elle vivait dans ses rêves…<br />

— Vous saviez que le FBI la surveillait ?<br />

— Le FBI surveillait tout le monde : Dorana, Anita, Dick<br />

Weston, et tout un tas de gens de la banque, c’est la procédure<br />

habituelle. Je savais que les flics la prendraient en filature si elle<br />

quittait la villa mais je n’étais pas trop inquiet, ils ne seraient<br />

jamais intervenus s’il n’y avait pas eu de coups de feu tirés.<br />

Après tout, ma femme avait bien le droit d’aller retrouver un<br />

amant dans un entrepôt, n’est-ce pas ? Le FBI n’aurait pas été<br />

jusqu’à enfoncer la porte du hangar pour essayer de la<br />

surprendre au lit. Non, le danger n’était pas immédiat.<br />

— Mais qu’est-ce que vous espériez en nous laissant ouvrir<br />

les sacs ?<br />

Smart sourit méchamment.<br />

— Me venger, dit-il en détachant les syllabes. Vous faire<br />

comprendre que je vous avais bien possédés. C’était important<br />

pour moi. Les sacs ouverts, il ne vous restait plus qu’à ficher le<br />

camp, la queue entre les jambes, et à reprendre vos petites vies<br />

minables en essayant d’échapper aux avis de recherche lancés<br />

contre vous. Dorana serait rentrée à la maison, vaincue, et<br />

j’aurais eu la satisfaction de la flanquer dehors. Sans un sou,<br />

bien évidemment. Je vous ai surestimés, je pensais que vous<br />

seriez assez intelligents pour vous séparer à l’amiable, bernés<br />

mais fair play. Je ne pensais pas que les choses tourneraient à la<br />

tuerie. Au bout de quelque temps j’aurais aiguillé Moreno vers<br />

le hangar, par l’entremise de Dust, afin qu’il trouve les sacs<br />

ouverts. Cela aurait accrédité l’idée que le magot s’était évaporé<br />

dans la nature. L’affaire n’a pas évolué exactement comme je le<br />

souhaitais.<br />

— Mais l’argent ? interrogea Dan. Où est-il ?<br />

— En lieu sûr. Je n’ai pas eu grand mal à retirer les liasses<br />

des enveloppes puisque c’est moi qui m’occupe de la chambre<br />

forte. Le fric est resté un temps planqué dans le faux plafond de<br />

mon bureau, puis je l’ai sorti en plusieurs fois, dans un grand<br />

sac de sport. À la banque, les gens ont plutôt tendance à ficher<br />

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