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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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«Ouan, les deux sont <strong>pas</strong> bons, <strong>ma</strong>is moi je réagis plus quand<br />

on est raciste qu’homophobe.» (Ève)<br />

• L’intervention (quasi) systé<strong>ma</strong>tique.<br />

Une dernière posture, moins fréquente, est d’intervenir presque<br />

systé<strong>ma</strong>tiquement lorsqu’on est témoin d’homophobie :<br />

«Je me sens obligée de réagir à chaque fois,<br />

vraiment.» (Marianne)<br />

«Dans un <strong>cour</strong>s d’enseignement religieux où qu’il y avait beaucoup<br />

de religions mêlées ensemble, il y a un musul<strong>ma</strong>n à un moment<br />

donné qui a <strong>pas</strong>sé un commentaire comme quoi les homosexuels<br />

étaient juste bons à devenir coiffeurs ou stylistes. Là moi j’ai fait,<br />

moi je me sentais concernée, je pouvais <strong>pas</strong> ne rien dire là-dessus.»<br />

(Vivianne)<br />

Cette intervention se fait plus souvent auprès des jeunes, <strong>ma</strong>is<br />

il peut arriver également qu’elle se fasse auprès de personnes en position<br />

d’autorité, soit les professeurs. On se sent alors la responsabilité de<br />

corriger certaines de ses affir<strong>ma</strong>tions ou de combler les <strong>ma</strong>nques <strong>dans</strong> ce<br />

qui est une présentation inadéquate de l’homosexualité. Le jeune se trouve<br />

<strong>dans</strong> la position d’éduquer l’éducateur :<br />

«Dans mon <strong>cour</strong>s de FPS, l’infirmière est venue en classe pour parler<br />

d’homosexualité, <strong>ma</strong>is elle expliquait rien aux jeunes. Les jeunes levaient<br />

leur <strong>ma</strong>in puis c’était tous des préjugés – c’est vraiment multiethnique<br />

à mon école. Il y avait plein de préjugés <strong>ma</strong>is elle faisait juste, elle<br />

les écoutait pis comme « ok, c’est bon », puis elle <strong>pas</strong>se à l’autre personne.<br />

Elle voulait même <strong>pas</strong> leur expliquer les bonnes choses. Tu sais moi,<br />

j’expliquais au monde parce qu’elle ne faisait <strong>pas</strong> sa job.» (Marianne)<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

Quelques personnes, cependant, expriment des bémols. Si le sentiment<br />

d’injustice les gagne facilement, si elles aimeraient intervenir à tout<br />

coup, elles s’abstiennent parfois de le faire si elles sentent qu’elles sont<br />

en situation périlleuse. En outre, une jeune affirme «s’être calmée»<br />

quelque peu <strong>dans</strong> son approche. Alors qu’elle réagissait vivement presque<br />

systé<strong>ma</strong>tiquement, elle y va plus doucement aujourd’hui car elle aurait<br />

vu des personnes «se boucher» et adopter une attitude défensive face à<br />

ses interventions.<br />

Une tendance <strong>ma</strong>rquée se distingue à travers le recensement de ces<br />

habitudes d’intervention. Les jeunes qui connaissent des personnes gaies<br />

et lesbiennes <strong>dans</strong> leur intimité (famille, amis proches) ont beaucoup<br />

moins de réserves que les autres à l’idée de s’interposer lorsqu’ils voient<br />

des signes d’homophobie. Ils rapportent par ailleurs d’eux-mêmes et avec<br />

<strong>pas</strong>sion des événements où ils sont intervenus. Ils ne mentionnent <strong>pas</strong><br />

d’office, contrairement aux autres, les raisons pour lesquelles ils n’interviennent<br />

<strong>pas</strong> toujours. Cependant, ce ne sont <strong>pas</strong> tous les jeunes qui connaissent<br />

des proches qui interviennent vigoureusement. Quelques-uns ont<br />

également des craintes ou peuvent diminuer la gravité des gestes homophobes.<br />

À l’inverse, la nature de cette recherche ne permet <strong>pas</strong> de statuer<br />

que toute personne qui ne connaît <strong>pas</strong> de gais, de lesbiennes ou de bisexuel(le)s<br />

<strong>dans</strong> son entourage rapproché ne peut <strong>pas</strong> intervenir.<br />

5.5. Les obstacles à l’intervention<br />

De leur propre chef, beaucoup de jeunes vont partager les raisons pour<br />

lesquelles il serait difficile d’intervenir quand ils sont témoins d’actes<br />

homophobes. Plutôt que de les balayer du revers de la <strong>ma</strong>in en supposant<br />

qu’il s’agit de justifications pour l’inaction, il est plus judicieux de les<br />

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