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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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3.2. Des préjugés qu’on dit «homophobes» :<br />

leur origine<br />

Œuvrer à la création d’un milieu scolaire accueillant et inclusif envers les<br />

jeunes lesbiennes et gais exige préalablement une compréhension juste et<br />

affinée de ce qui constitue des préjugés et des perspectives négatives à leur<br />

endroit, ainsi que de l’origine de ces derniers. Si le terme « homophobie »<br />

circule de plus en plus <strong>dans</strong> notre société, sa définition et son emploi<br />

demeurent approxi<strong>ma</strong>tifs.<br />

En fait, plusieurs concepts existent pour cerner ces préjugés, <strong>ma</strong>is<br />

certains sont généralement méconnus de la population générale. Ils correspondent<br />

chacun à un niveau d’analyse différent, soit psychologique,<br />

social et nor<strong>ma</strong>tif, qui rend à son tour possible l’énonciation d’hypothèses<br />

et de théories diverses. Sur le plan académique, elles n’ont toutefois <strong>pas</strong><br />

la même valeur.<br />

La prédominance d’attitudes négatives chez les hommes attire<br />

particulièrement l’attention et suscite à elle seule un ensemble<br />

d’hypothèses. Certaines de celles-ci é<strong>ma</strong>nent de notions de sens commun<br />

alors que d’autres procèdent d’une dé<strong>ma</strong>rche analytique plus soutenue.<br />

Elles seront brièvement examinées un peu plus loin.<br />

3.2.1. Quelques conceptualisations des préjugés envers<br />

les gais et les lesbiennes<br />

L’attention accrue portée sur les attitudes négatives à l’endroit des<br />

lesbiennes, des gais ou des personnes présumées comme telles s’est<br />

traduite par la popularisation du terme «homophobie». Créé <strong>dans</strong> le but<br />

de nommer et de problé<strong>ma</strong>tiser ces attitudes, son étymologie en reflète<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

une compréhension généralement psychologique. Bien qu’il soit largement<br />

diffusé, il est également côtoyé par les concepts « d’hétérosexisme » et<br />

« d’hétéronor<strong>ma</strong>tivité ».<br />

Ces concepts ont chacun pris une vie propre, ballottés entre l’histoire<br />

des mobilisations du mouvement LGBT et queer, puis les trajectoires<br />

des <strong>cour</strong>ants universitaires. Ainsi, «l’hétérosexisme» a emboîté le <strong>pas</strong> à<br />

«l’homophobie» <strong>dans</strong> les années quatre-vingts, pour être suivi par<br />

«l’hétéronor<strong>ma</strong>tivité» <strong>dans</strong> les années quatre-vingt-dix à la faveur de la<br />

théorie queer. Malgré les critiques qu’elle a en<strong>cour</strong>ues et les bémols qu’on<br />

lui apporte encore (Adam, 1998; Boswell, 1992; Haaga, 1991; Herek, 2000,<br />

2004; Kitzinger, 1987), « l’homophobie » est toujours largement employée et<br />

ce, même par des auteurs qui en soulignent les limites. « L’hétérosexisme »<br />

et « l’hétéronor<strong>ma</strong>tivité », qui sont pourtant plus favorisés <strong>dans</strong> le milieu<br />

universitaire, demeurent moins populaires.<br />

L’homophobie<br />

Le premier auteur à avoir popularisé ce terme est Weinberg, de l’Institut<br />

Kinsey, avec son ouvrage Society and the Healthy Homosexual, publié en<br />

1972. Il l’a définie comme étant : « the dread of being in close quarters with<br />

homosexuals and in the case of homosexual themselves, self-loathing ».<br />

Il s’agit d’une première exploration où les émotions sont mises en exergue.<br />

Il est vrai que ce que l’on définit comme étant de l’homophobie<br />

possède des liens de parenté avec le concept général de « phobie ». C’est<br />

le cas notamment lorsque des personnes qui éprouvent des craintes<br />

par rapport aux gais et aux lesbiennes s’appliquent à ne <strong>pas</strong> les côtoyer ou<br />

évitent d’aborder le sujet de l’homosexualité. Cependant, ces particularités<br />

ne sont que quelques-unes des composantes de la définition clinique<br />

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