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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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compensant pour les années de retard, parfois tard <strong>dans</strong> la vie d’adulte 47 .<br />

3.3.3. Les symptômes<br />

Bien qu’elles soient intérieures, la honte, la haine et la faible estime<br />

de soi se déversent <strong>dans</strong> les relations interpersonnelles des jeunes, au<br />

carrefour des soutiens et des appuis qu’ils reçoivent ou dont ils sont privés.<br />

Le par<strong>cour</strong>s de chaque jeune lesbienne, gai ou bisexuel est unique. Ceux<br />

qui sont accueillis par l’acceptation inconditionnelle de leurs parents sont<br />

moins susceptibles de vivre de la détresse et d’en subir les extériorisations.<br />

D’autres sont moins chanceux et nagent <strong>dans</strong> la précarité. Et <strong>dans</strong><br />

le cas de certains, le rejet ou la désapprobation des parents scelle leur<br />

haine de soi et contribue à les entraîner vers des comportements hautement<br />

à risque.<br />

Les <strong>ma</strong>nifestations de la détresse sont variées et chaque jeune<br />

les vit à sa <strong>ma</strong>nière. Cependant, certaines tendances se distinguent. Une<br />

proportion d’entre eux éprouvera des difficultés scolaires, adoptera des<br />

pratiques sexuelles à risque, consommera de l’alcool et des drogues, vivra<br />

des fugues, de l’itinérance et de la prostitution, ou commettra une ou<br />

plusieurs tentatives de suicide.<br />

Les difficultés scolaires<br />

Être la cible du harcèlement et de l’intimidation des jeunes peut être<br />

particulièrement éprouvant. Si les jeunes ne se sentent <strong>pas</strong> en sécurité à<br />

l’école, il est très probable qu’ils <strong>ma</strong>nifestent de l’absentéisme. Dans une<br />

série d’études réalisées au <strong>cour</strong>ant des années quatre-vingt-dix et réunissant<br />

83 000 répondants de différents États et ville américains 48 , Reis et<br />

Saewyc (1999) relèvent une proportion plus élevée de jeunes lesbiennes,<br />

48 Il est question du Massachussetts, du Vermont, du Minnesota, du Connecticut, du Wisconsin, de San-Francisco et de Seattle.<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

gais et bisexuels que d’hétérosexuels déclarant avoir <strong>ma</strong>nqué des journées<br />

d’école parce que c’était leur cas. Selon les États, les données oscillent<br />

entre 13,9% et 18% d’élèves GLB s’étant absentés de l’école pendant une<br />

journée au <strong>cour</strong>s du dernier mois, soit une proportion de deux à quatre<br />

fois plus élevée que chez les hétéros. Garofalo et al. (1998) établissent cette<br />

proportion à cinq fois plus élevée.<br />

Selon Kosciw et Diaz (2006), les jeunes qui se sont fait verbalement<br />

et physiquement harceler sur la base de leur orientation sexuelle ont une<br />

probabilité trois fois plus élevée d’avoir <strong>ma</strong>nqué l’école au moins une fois<br />

au <strong>cour</strong>s du dernier mois que ceux à qui ça n’est ja<strong>ma</strong>is arrivé (32,2%<br />

contre 12,3% pour le harcèlement verbal et 49,8% contre 16,3% pour le harcèlement<br />

physique).<br />

Au Québec, aucune donnée n’existe à ce sujet, <strong>ma</strong>is les témoignages<br />

de jeunes semblent indiquer qu’il s’agit également d’une réalité<br />

locale. Il reste à en évaluer la portée.<br />

En deçà de l’absentéisme, le rendement scolaire est généralement<br />

éprouvé lorsque l’estime de soi et les difficultés récurrentes minent l’investissement<br />

et la concentration. Chez ce jeune, l’acquisition d’une identité<br />

positive après la sortie du placard s’est traduite en une amélioration<br />

drastique des perfor<strong>ma</strong>nces scolaires :<br />

« (…) me faire achaler a été la chose la plus difficile que j’ai<br />

eu à <strong>pas</strong>ser. Me faire traiter de ces noms-là me touchait. Aujourd’hui,<br />

je peux commencer à en rire. »<br />

Q- « Quelles émotions ça te faisait vivre? »<br />

« Une forme de colère, une forme de peur qui montait en moi.<br />

J’avais le goût de pleurer, j’avais le goût de crier. J’étais distant. J’étais<br />

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