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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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p. 133, nous ajoutons les italiques)<br />

Les développements importants de la place des homosexuels<br />

depuis la création de cette chanson de Françoise Hardy (1962) montrent<br />

que les modes amoureux ne sont <strong>pas</strong> qu’hétérosexuels, qu’il y a d’autres<br />

façons d’aimer ou d’être heureux en dehors des normes imposées par<br />

le contrôle social. Les attitudes en société se nourrissent et se reproduisent<br />

grandement par le contrôle social. Si les normes sont enseignées, la<br />

conformité permet de les mettre en place sous différentes formes et permettent<br />

aux sociétés de mettre en action leurs valeurs profondes. L’approche<br />

la plus simpliste est de valoriser une norme unique et universelle,<br />

<strong>ma</strong>is on voit bien qu’elle ne convient <strong>pas</strong> à tous et à toutes en <strong>ma</strong>tière de<br />

sexualité. La société se transfor<strong>ma</strong>nt avec le XXe siècle, la quête de<br />

connaissance de soi a certainement changé avec la présence publique et<br />

intégrée de l’homosexualité, <strong>ma</strong>is son sens n’a probablement <strong>pas</strong> changé,<br />

lui. Si l’identité attachée à l’orientation sexuelle s’avère claire pour certains<br />

dès leur jeune âge, elle l’est moins pour d’autres. Ainsi, se connaître<br />

quant à son orientation sexuelle <strong>dans</strong> un environnement homophobe<br />

ne s’avère <strong>pas</strong> facile : la seule variété possible semble alors « d’être »<br />

hétérosexuel, sinon on se sent rejeté ou mis au ban de la société<br />

des pairs.<br />

Garçons et filles réagissent à ces questions de façon différente, avec<br />

des interactions différentes avec leurs pairs, comme nous le verrons. Leurs<br />

attitudes <strong>ma</strong>nifestées <strong>dans</strong> leur confort et leurs interactions sont des produits<br />

de leur socialisation, celle qui vient de leur école, de leur vie fami<br />

liale et aussi de leur vie de loisirs ou de travail. La socialisation, c’est ce<br />

qu’on apprend de sa culture <strong>dans</strong> les interactions qu’on a avec les autres,<br />

ce qu’on apprend et communique <strong>dans</strong> les interactions sociales.<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

Les fréquentations et les amitiés y jouent un rôle certainement important.<br />

Celles-ci jouent entre autres les rôles de connaître les autres et leurs opinions<br />

<strong>ma</strong>is elles peuvent aussi imposer de se conformer à la norme. Cette socialisation<br />

à propos de l’orientation sexuelle se reflète <strong>dans</strong> les attitudes<br />

entretenues à propos des homosexuels et de leur fréquentation <strong>dans</strong> la vie<br />

quotidienne. C’est l’objet de la section qui suit.<br />

Les analyses présentées ici ramèneront constamment aux différences<br />

et similarités entre « hommes » et « femmes », celles des jeunes<br />

répondants au questionnaire <strong>ma</strong>is aussi en départageant les attitudes<br />

envers les gais ou lesbiennes. Nous observerons en particulier les réalités<br />

vécues par les garçons et les filles et leurs perceptions face à l’homosexualité,<br />

car elles sont fort différentes selon le sexe. La question filtrant sous<br />

ces analyses pourrait être : la socialisation et la pression sociale relatives<br />

à l’homosexualité s’avèrent-elles encore différentes pour l’un et l’autre<br />

sexe <strong>dans</strong> la société des jeunes d’aujourd’hui?<br />

Par la suite <strong>dans</strong> la section 4.3, l’analyse s’attardera aux interactions<br />

verbales entre jeunes et à la présence tout à fait frappante des insultes du<br />

genre « T’es donc fif. » Si ces insultes ont particulièrement touché un des<br />

auteurs <strong>dans</strong> sa jeunesse, il y a plus de quarante ans, voilà qu’on les retrouve<br />

à profusion <strong>dans</strong> les écoles. Leur sens est parfois banalisé, <strong>ma</strong>is pour certains<br />

jeunes, ces mots faits pour blesser portent toujours. Nous explorerons<br />

justement comment ces mots s’échangent et en visent certains plus que<br />

d’autres. Il se pourrait que les insultes s’échangent comme si certains<br />

luttaient pour dominer les autres, <strong>ma</strong>is en quoi cela résulte-t-il?<br />

Enfin, la section 4.4 s’intéressera aux événements homophobes<br />

rapportés par les jeunes au-delà des paroles et des insultes facilement lancées<br />

entre eux.<br />

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