L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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dérision a également <strong>cour</strong>s à l’école où des jeunes souhaitent ridiculiser<br />
des personnes homosexuelles ou présumées telles en amplifiant les gestes<br />
et les comportements qu’on leur attribue. L’efféminement de garçons<br />
serait d’ailleurs une cible de choix. L’imitation peut se faire entre pairs<br />
alors qu’on évoque la personne ciblée, <strong>ma</strong>is elle sera préférablement<br />
entreprise devant cette personne même afin de s’assurer qu’elle soit consciente<br />
de tout le ridicule qu’on lui porte.<br />
«Je m’étais fait crier après, genre. Là j’ai fait « ok, bin je fais<br />
comme lui [garçon soupçonné d’être gai]. Tu sais, je pète <strong>ma</strong> coche<br />
comme lui puis je me mets <strong>dans</strong> un coin, genre. Là, après lui il a<br />
pété sa coche (…), il a dit « je suis tanné que tout le monde me prenne<br />
en exemple.» (Fabien)<br />
• Rire et se moquer.<br />
Le rire peut se déployer de multiples façons et elles ne peuvent toutes être<br />
couvertes ici. Cependant, en simplifiant grandement la chose, il existe une<br />
distinction entre «rire avec» et «rire de». Dans les cas de rires que les<br />
jeunes rapportent, il est évidemment question de moquerie à l’endroit<br />
de ce qu’on considère comme ridicule. Ces rires peuvent suivre des re<strong>ma</strong>rques,<br />
des «blagues», des parodies ou des commentaires chuchotés par<br />
des pairs devant cet autre qui ne fait <strong>pas</strong> partie du groupe.<br />
• Insulter.<br />
Alors que l’insulte est largement désapprouvée sur le fond, il existe beaucoup<br />
d’incertitudes quant à ses formes. Les jeunes ont souvent mentionné<br />
les insultes comme étant des actes homophobes, <strong>ma</strong>is ne s’entendent <strong>pas</strong><br />
toujours sur la connotation à leur donner. C’est le cas tout spécialement de<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
la gamme d’insultes «t’es gai», «t’es tapette», «t’es fif» et «t’es<br />
moumoune», pour en nommer les principales. Elles sont, cependant,<br />
fréquemment adressées à des jeunes garçons homosexuels ou présumés<br />
tels. Elles sont par ailleurs omniprésentes <strong>dans</strong> le quotidien des garçons,<br />
toute orientation sexuelle confondue.<br />
«Bin on entend souvent « ah, t’es gai! » pis tout.» (Ève)<br />
• Intimider et menacer.<br />
L’intimidation peut être verbale, non verbale ou une combinaison des<br />
deux. Elle se différencie d’autres gestes homophobes parce qu’elle ne<br />
cherche <strong>pas</strong> à couvrir l’autre de ridicule, de honte ou de mépris. Elle vise<br />
plutôt à faire naître la crainte de menaces physiques ou de châtiments<br />
quelconques <strong>dans</strong> l’esprit de la personne.<br />
• Taxer.<br />
Dans la lignée de l’intimidation, le taxage est une forme d’abus où l’objectif<br />
est d’obtenir sous coercition ou menace des biens <strong>ma</strong>tériels d’une personne.<br />
Souvent, ce seront les personnes reconnues comme étant les plus<br />
faibles et les plus vulnérables qui seront ciblées.<br />
«C’est genre, taxer quelqu’un parce qu’il est homosexuel<br />
ou juste l’énerver à cause de ça.» (Olivier)<br />
• Bousculer.<br />
Alors que la plupart des gestes homophobes énumérés jusqu’ici s’attaquent<br />
à l’intégrité psychologique, celle-ci s’étend jusqu’à l’intégrité physique.<br />
On pousse une personne qu’on croit être homosexuelle ou qui l’est<br />
ouvertement. Ce geste ne va <strong>pas</strong> nécessairement être suivi d’autres coups<br />
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