L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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ment trau<strong>ma</strong>tisés, et se retrouvent au tapis. Certains se glissent aussi <strong>dans</strong><br />
le camp des dominants – ils tirent pour éviter d’être touchés – à défaut de<br />
pouvoir avoir droit à leur propre parole <strong>dans</strong> la lutte pour « l’existence de soi »<br />
à l’école.<br />
4.3.1. La tyrannie <strong>ma</strong>lgré l’âge<br />
Cette guerre ne serait-elle <strong>pas</strong> une question de jeunesse naïve : avec la<br />
<strong>ma</strong>turité croissante au <strong>cour</strong>s de l’adolescence, ne verrait-on <strong>pas</strong> les plus<br />
vieux s’assagir et s’exclure de la bataille tandis que les plus jeunes<br />
seraient plus violents verbalement? La Figure 1 présente nos observations<br />
à ce sujet.<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
Il semble que la seule chose qu’on apprenne un peu avec l’âge, c’est<br />
à se protéger. Chez les très jeunes, douze ans et moins, il y a plus de « tyrans<br />
» qu’à d’autres âges <strong>ma</strong>is aussi plus de « victimes ». C’est aussi chez les plus<br />
jeunes qu’on trouve le moins de « riposteurs » en proportion <strong>dans</strong> leur groupe<br />
d’âge. Il y a moins de victimes pures lorsqu’elles avancent en âge et un peu<br />
plus de riposteurs, <strong>ma</strong>is les jeux ne sont <strong>pas</strong> faits pour autant. Ce qui inquiète<br />
un peu est la recrudescence des tyrans de quinze et seize ans <strong>dans</strong> la <strong>ma</strong>sse<br />
des jeunes du secondaire. Peut-être qu’à cet âge, les jeunes ont appris à<br />
riposter ou encore à mieux éviter d’être la cible de leurs pairs, <strong>ma</strong>is les tyrans,<br />
eux, attirent des jeunes qui ne se prêtaient <strong>pas</strong> à ce jeu <strong>dans</strong> les années du<br />
milieu du secondaire. La tyrannie se <strong>ma</strong>nifeste à tous les âges tandis que la<br />
proportion des « exclus » de la guerre grandit avec l’âge. À qui s’en prennent<br />
alors les tyrans et de quelle façon? Ceci reste une question où mes propres<br />
souvenirs d’adolescence me disent que les fiers-à-bras de l’école avaient pris<br />
de l’assurance <strong>dans</strong> leur goût de domination envers les plus jeunes, les moins<br />
affirmés et envers ceux et celles qui ne suivaient <strong>pas</strong> la règle non dite de<br />
« tous les garçons et les filles de mon âge… »<br />
Des jeunes se rappellent des événements à ce propos :<br />
« Plusieurs personnes se traitent souvent de gai, fif, <strong>ma</strong>is je<br />
n’ai ja<strong>ma</strong>is vu vraiment un événement qui s’est <strong>pas</strong>sé devant mes yeux<br />
avec un gai ou une lesbienne. Je trouve stupide le monde qui <strong>pas</strong>se leur<br />
temps à traiter les autres ainsi car ils pourraient blesser quelqu’un. »<br />
(Exclue, fille, 13 ans)<br />
« Plein d’élèves riaient d’une personne de la façon dont il parlait,<br />
comment il s’assoyait ou qu’il s’habillait donc on le traitait de fif pour ça. »<br />
(Exclu, garçon, 14 ans)<br />
Figure 1<br />
• Le signe * indique les statuts de tyrannie s’écartant le plus de la répartition moyen<br />
pour tout âges.<br />
• La répartition des statuts de tyrannie n’est <strong>pas</strong> statistiquement équivalente<br />
à chaque âge (test du khi-2 avec p