L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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menter <strong>ma</strong>is la communauté des gens gais et lesbiennes vont rester gais<br />
et lesbiennes, ça va rien changer à ça.» (Vivianne)<br />
• Il faut favoriser les actions du <strong>GRIS</strong><br />
Certains jeunes connaissent le <strong>GRIS</strong>. Ils souhaitent qu’il aille <strong>dans</strong> plus d’écoles<br />
pour donner de l’infor<strong>ma</strong>tion sur le vécu des personnes lesbiennes<br />
et gaies.<br />
«Faut que le <strong>GRIS</strong> il vienne <strong>dans</strong> plus de classes.» (David)<br />
Plusieurs de ces conseils sont des principes de base appliqués <strong>dans</strong><br />
diverses luttes contre la discrimination. En<strong>cour</strong>ager à particier; responsabiliser<br />
les gens par rapport au monde qui les entoure, les inviter à<br />
entretenir une curiosité à l’endroit de ce qu’ils ne connaissent <strong>pas</strong> de sorte<br />
qu’ils puissent mieux se sensibiliser à cette réalité, savoir de quoi on parle<br />
quand on essaie de défendre une cause ou un groupe social, savoir ménager<br />
son énergie et y aller progressivement, être affir<strong>ma</strong>tif et ne <strong>pas</strong> craindre<br />
ses positions, ne <strong>pas</strong> s’excuser de ce qu’on défend, présenter les personnes<br />
qu’on défend comme faisant partie de la réalité banale des choses.<br />
Si le projet de for<strong>ma</strong>tion d’alliés voit le jour, il faudra prendre<br />
sérieusement en considération ces conseils provenant de jeunes qui sont<br />
plus près de la réalité scolaire que nous le sommes. Il ne faudra <strong>pas</strong> présumer,<br />
cependant, qu’il s’agit des seuls éléments qui seront nécessaires à<br />
l’habilitation de personnes qui désirent devenir des alliées.<br />
5.7. La portée des interventions des jeunes<br />
Par leur exemple, des jeunes ont démontré que leur âge n’est <strong>pas</strong> en soi un<br />
frein à leur potentiel d’intervention ainsi qu’à l’expression de solidarité à<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
l’endroit de ceux qui sont victimes d’homophobie. Par contre, avant de<br />
conclure à l’efficacité de leur positionnement comme alliés, il convient<br />
d’examiner la portée de leurs approches et de leurs argumentaires.<br />
Si une étude d’envergure permettrait de dégager <strong>dans</strong> toute leur<br />
richesse les impacts des interventions des jeunes alliés, une analyse immédiate<br />
de leurs approches et de leurs stratégies argumentatives offre déjà<br />
des réponses. Pour la mettre en branle, il suffit, en premier lieu, de relever<br />
les implications des différentes approches. En deuxième lieu, il faut contraster<br />
les propos des jeunes avec les véritables sources de l’homophobie,<br />
telles que mentionnées <strong>dans</strong> la section «Homophobie, quelle homophobie?».<br />
Finalement, il convient de se référer aux recherches effectuées sur<br />
les changements d’attitudes à l’endroit de populations opprimées.<br />
5.7.1. La portée des approches<br />
Les rencontres avec les jeunes ont permis de relever la réticence générale<br />
qu’éprouvent la plupart d’entre eux à intervenir directement et immédiatement<br />
auprès du bourreau. Plusieurs préfèrent <strong>ma</strong>nifester leur solidarité<br />
envers la victime en ne s’adressant qu’à elle à un moment ultérieur où le<br />
victimisant est absent. Ce partage de solidarité peut faire sentir à la personne<br />
que le geste commis par le bourreau ne jouit <strong>pas</strong> d’une approbation<br />
unanime. Les <strong>ma</strong>rques d’infériorisation trouvant une large partie de leur<br />
force <strong>dans</strong> le consensus social qui les appuie, chaque <strong>ma</strong>nifestation de<br />
désapprobation contribue à éroder ce consensus et à affaiblir la portée de<br />
cette infériorisation 77 .<br />
Cependant, si la victime ne reçoit que très peu de témoignages de<br />
solidarité de la part de ceux qui ont observé l’acte homophobe qu’elle a<br />
subi, elle peut en conclure qu’une <strong>ma</strong>jorité de ces derniers approuve le<br />
77 Se faire traiter de «<strong>ma</strong>udit cheveux non frisés» n’a <strong>pas</strong> la même force qu’un «<strong>ma</strong>udite tapette» parce que la première insulte ne fait <strong>pas</strong> référence à une catégorie sociale méprisée. Plus l’infériorisation et le<br />
mépris d’un groupe est partagé par la population dominante, plus les <strong>ma</strong>rques de condamnation sont puissantes et blessantes aux yeux des victimes.<br />
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