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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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5.6.1. Approches<br />

La lecture des sections précédentes donne déjà un avant-goût des divers<br />

types d’approches employés. Elles sont explorées <strong>dans</strong> leurs grandes<br />

lignes ici, car on ne peut établir la fréquence respective de leur utilisation 72 .<br />

Elles donnent du moins une idée de qui sont les principales personnes<br />

touchées pendant les interventions.<br />

L’intervention n’est <strong>pas</strong> toujours le fruit d’une dé<strong>ma</strong>rche mûrie et<br />

calculée. Elle est souvent spontanée, comme elle est parfois réservée pour<br />

le «moment propice». Il y a un calcul des risques qui semble constant, en<br />

regard des dynamiques de pouvoir <strong>dans</strong> lesquelles les jeunes évoluent.<br />

Ainsi, un jeune peut préférer se tenir à distance, ne rien dire à personne,<br />

<strong>ma</strong>is «regarder croche» la personne victimisante. D’autres envoient ce<br />

signe non-verbal, <strong>ma</strong>is partagent également un commentaire désapprobateur<br />

avec un ou une ami-e qui regarde aussi la scène. Ils travaillent ainsi<br />

indirectement à l’accroissement d’un consensus autour de la condamnation<br />

de gestes homophobes.<br />

Suivant la crainte du conflit, certains jeunes évitent de s’adresser<br />

aux bourreaux. Bien qu’ils désapprouvent leurs gestes, il sont plus confortables<br />

avec l’idée d’aller vers la victime une fois le harcèlement terminé<br />

et le victimisant hors de vue afin de lui de<strong>ma</strong>nder comment elle va puis<br />

lui montrer leur solidarité.<br />

« Ben je pense qu’il faut peut-être <strong>pas</strong> nécessairement intervenir<br />

auprès de la personne qui est en train d’insulter <strong>ma</strong>is peut-être juste voir<br />

comme, tout dépendant comment la personne se fait traiter, réagit.<br />

T’sais, si mettons elle réagit vraiment <strong>ma</strong>l, elle a vraiment l’air blessée,<br />

peut-être juste aller la voir lui de<strong>ma</strong>nder si ça va ou quoi que ce soit là.<br />

Peut-être <strong>pas</strong> nécessairement réagir devant la personne qui l’a insulté<br />

72 Ceci devrait être exploré <strong>dans</strong> une recherche quantitative.<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

parce que ça peut nous attirer des problèmes à nous aussi. Dans le fond,<br />

ça sert <strong>pas</strong> vraiment à rien (sic), parce que ça attire des problèmes à<br />

nous aussi, ça va juste faire comme, justement, des problèmes. » (Danny)<br />

Même si elles ne s’adressent <strong>pas</strong> au responsable des <strong>ma</strong>lheurs de<br />

la victime, les personnes qui empruntent cette approche se réconfortent<br />

avec l’idée qu’au moins, «ça fait une personne de moins sur la Terre<br />

pour niaiser».<br />

Quelques-uns, par contre, ont suffisamment de <strong>cour</strong>age et/ou de<br />

ressources pour s’adresser au bourreau. Ils l’interpellent directement pendant<br />

que l’acte homophobe se déroule sous leurs yeux – ou immédiatement<br />

après. Alternativement, ils peuvent le prendre à part et <strong>ma</strong>nifester<br />

leur désapprobation à un moment ultérieur, qu’ils estiment plus propice.<br />

Peut-être sentent-ils qu’il sera plus réceptif à leur critique que s’ils le confrontent<br />

immédiatement sur le fait.<br />

Une approche alternative consiste aussi à de<strong>ma</strong>nder à une personne<br />

qui dispose de plus de statut que le victimisant de s’interposer en<br />

faveur de la victime. Par exemple, on s’adresse au capitaine de l’équipe<br />

de hockey de l’école afin qu’il protège un jeune ouvertement gai victime<br />

d’homophobie. Ce dernier s’adresse ensuite individuellement à d’autres<br />

garçons pour leur signifier qu’ils auront affaire à lui s’ils continuent à le<br />

harceler. «Puis une fois qu’il a dit, vous êtes wack de rire de lui, il n’y a<br />

plus un gars qui s’est attaqué à lui». S’il s’agit bien d’une expérience vécue<br />

par un des participants à la recherche, il est difficile de savoir si une telle<br />

approche est occasionnelle ou rare.<br />

À noter, se plaindre à la direction ou à un professionnel de<br />

l’enseignement n’a ja<strong>ma</strong>is été mentionné. La seule exception est un cas<br />

d’homophobie pratiquée par un professeur.<br />

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