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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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Nous observons, de façon globale, que les jeunes garçons<br />

éprouvent davantage d’inconfort que les filles devant l’homosexualité, tout<br />

particulièrement en ce qui concerne les hommes gais. Ceci correspond<br />

d’ailleurs avec la littérature publiée à ce sujet (Herek, 1988; Herek et<br />

Capitanio, 1999; Kite, 1984; Marsiglio 1993; Pratte, 1993; Simoni, 1996 et Kite<br />

et Whitley, 1998). Il ne faut <strong>pas</strong> en conclure, toutefois, que l’ensemble des<br />

garçons seraient inconfortables devant l’idée que leur meilleur ami soit gai.<br />

Le degré de confort ne peut être immédiatement confondu avec<br />

celui de l’acceptation. C’est le cas notamment des réactions des garçons<br />

devant l’éventualité d’avoir une amie lesbienne. Chez plusieurs d’entre<br />

eux, le « confort » <strong>ma</strong>nifesté à l’endroit des lesbiennes équivaut en réalité<br />

à une attitude objectifiante leur refusant le statut de sujet. Ils les apprécient<br />

<strong>dans</strong> la mesure où ils s’i<strong>ma</strong>ginent leur proposer des expériences<br />

sexuelles, balayant du revers de la <strong>ma</strong>in la définition de soi qu’elles leur<br />

présenteraient 30 (Bastien Charlebois, 2007).<br />

En somme, même s’il existe certaines tendances, nous voyons chez<br />

les jeunes une grande diversité d’attitudes par rapport à l’homosexualité<br />

et aux personnes gaies et lesbiennes. Certains sont « très à l’aise » alors<br />

que d’autres sont « très <strong>ma</strong>l à l’aise ». Certains voient positivement<br />

l’homosexualité alors que d’autres la voient négativement. Néanmoins,<br />

il suffit, pour les jeunes lesbiennes et gais, qu’une seule personne présentant<br />

des attitudes et des comportements négatifs les harcèle pour qu’ils<br />

en souffrent.<br />

De la même <strong>ma</strong>nière que chez les jeunes en général, les attitudes<br />

du personnel de l’école à l’endroit des minorités sexuelles varient énormément.<br />

Leur position d’autorité, cependant, donne un poids de plus à leurs<br />

gestes, à leurs paroles et à leurs silences. Ses membres sont des acteurs<br />

30 Bref, ils voient les lesbiennes comme un « objet » à désirer et auquel ils peuvent toujours prétendre avoir accès.<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

importants <strong>dans</strong> la création d’un environnement respectueux pour tous.<br />

Selon l’enquête réalisée pour l’organisme GLSEN (Kosciw et Diaz,<br />

2006), 16,5% du personnel de l’école interviendraient toujours ou la<br />

plupart du temps lorsque des re<strong>ma</strong>rques homophobes seraient faites,<br />

contre 39,3% pour celles de nature sexiste et 59,6% pour celles qui sont<br />

racistes. Or, ces interventions auraient un impact positif sur la réduction<br />

des insultes.<br />

En fait, les attitudes négatives à l’endroit des personnes homosexuelles<br />

seraient même présentes chez certains d’entre eux puisque 18,6%<br />

des jeunes disent avoir déjà entendu un membre du personnel de l’école<br />

faire des re<strong>ma</strong>rques homophobes. Si aucune étude n’a été menée au<br />

Québec à ce sujet, une série de témoignages tirés de la recherche réalisée<br />

pour l’élaboration du guide pédagogique du <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong> (2003) rapportent<br />

leur existence :<br />

« Je veux vraiment amener mon prof d’histoire à la <strong>cour</strong>.<br />

Ça n’a <strong>pas</strong> de bon sens, il fait plein de menaces, plein de jokes niaiseuses,<br />

homophobes. En plus, le monde aime ça, c’est un professeur qui est cool. »<br />

(Patrick)<br />

« (…) But some teachers were just as bad as the kids so…<br />

Teachers would say: “stop crying little faggot” or “be a <strong>ma</strong>n”, stuff like<br />

that. » (Simon)<br />

« (…) It was my moral teacher. Like I was saying before,<br />

we were doing a <strong>cour</strong>se about AIDS. Anything related to homosexuals,<br />

[he said]: “these people should die”, “gays, I hate them so much”.<br />

It’s all he’s doing. He joked around with this guy “t’es une tapette toi,<br />

c’est ça, t’es une tapette hein?” (…) he used to be a boxer, and he’s<br />

like “these people, we should beat them up”. He hits his desk and he’s like<br />

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