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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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Dans ces espaces plus publics qu’intimes, les garçons prétendent donc<br />

qu’ils se sentiraient relativement plus à l’aise face à leur fréquentation avec<br />

des lesbiennes <strong>ma</strong>is ils sont beaucoup plus réfractaires face aux gais. Les<br />

filles, en situations inverses des garçons, sont généralement plus modérées<br />

face aux gais en même temps qu’elles se disent en moyenne plus confortables<br />

face aux lesbiennes que les garçons face aux gais.<br />

Dans l’espace plus intime<br />

En <strong>pas</strong>sant à des situations impliquant une certaine intimité partagée avec<br />

un ami, une amie ou un frère, une s?ur annonçant leur homosexualité,<br />

les garçons et les filles se montrent plus rétifs à de telles annonces que s’ils<br />

avaient à seulement les côtoyer comme plus haut, sans implication<br />

personnelle, <strong>dans</strong> des situations de tous les jours.<br />

En comparaison avec les situations présentées plus haut qui avaient<br />

rapport à l’espace public de leur vie quotidienne, garçons et filles se sentiraient<br />

plus interpellés, plus inconfortables, à l’idée d’apprendre que<br />

leur meilleure amie ou leur s?ur soit lesbienne ou que leur meilleur ami ou<br />

leur frère soit gai. Ces situations touchant davantage à leur intimité ne se<br />

produiraient <strong>pas</strong> sans qu’ils ne se sentent un peu plus interpellés <strong>dans</strong> leurs<br />

valeurs et réactions. Nous leur avons de<strong>ma</strong>ndé d’indiquer leur confort relatif<br />

<strong>dans</strong> l’éventualité de telles annonces.<br />

Encore une fois, face aux homosexuels du sexe opposé, garçons et<br />

filles se sentiraient plus confortables que s’il s’agissait d’un ami du même<br />

sexe qu’eux. Une grande <strong>ma</strong>jorité des garçons disent qu’ils se sentiraient<br />

à l’aise ou très à l’aise d’apprendre que leur meilleure amie est lesbienne.<br />

Les filles, aussi pour une large <strong>ma</strong>jorité, se sentiraient à l’aise ou très à l'aise<br />

que leur meilleur ami annonce être gai. Mais ce confort relatif diminuerait<br />

53 Voir certains <strong>pas</strong>sages de Bastien Charlebois (2007) sur cette question face aux amis.<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

<strong>pas</strong>sablement si la meilleure amie d’une fille s’annonçait lesbienne et l’inconfort<br />

serait encore plus présent si le meilleur ami d’un garçon s’annonçait être gai.<br />

Précisons : les filles se sentiraient confortables à cette annonce de leur<br />

meilleur ami (se révélant gai) <strong>dans</strong> 82% des cas. Les garçons, <strong>dans</strong> un pourcentage<br />

légèrement plus faible, se sentiraient à l'aise ou très à l’aise <strong>dans</strong> une<br />

proportion de 76% à l’idée d’apprendre que leur meilleure amie est lesbienne.<br />

Il y a certaines explications dont nous avons trouvé des indices<br />

<strong>dans</strong> les entrevues de groupe. Des jeunes nous ont dit que c’est parce qu’ils<br />

croyaient qu’ils connaissaient leurs amis, des amis qui sont pour plusieurs du<br />

même sexe qu’eux, qu’ils seraient interloqués par de telles annonces. Ils se<br />

de<strong>ma</strong>nderaient de même si ce meilleur ami ou cette meilleure amie du même<br />

sexe qu’eux ne vivrait <strong>pas</strong> plutôt un sentiment amoureux pour eux alors<br />

qu’ils ne peuvent rien y faire ni le satisfaire 53 . Certains nous ont dit que ce<br />

« n’est <strong>pas</strong> beau » ou « bien » d’être gai ou lesbienne. D’où sans doute les<br />

réactions d’inconfort provoquées par ces questions.<br />

Les jeunes se montrent concernés par leurs amis, certains rencontrent<br />

là des drames hu<strong>ma</strong>ins qui étonnent encore de nos jours :<br />

« Chaque fois qu’on présentait une fille à un de mes amis gars,<br />

il ne s’intéressait <strong>pas</strong> à elle, même <strong>pas</strong> pour autre chose. Quand on lui<br />

parlait de garçon, il était toujours excité, on s’est donc questionnés,<br />

est-ce qu’il est vraiment gai? Mais nous ne sommes <strong>pas</strong> certains. »<br />

(Exclue, fille, 17 ans)<br />

« Un jeune garçon s’habille [mieux que les autres] (il prend soin<br />

de lui, de son corps) et d’autre gars sont arrivés pour lui taper dessus à<br />

cause de son apparence. C’est injuste! » (Exclue, fille, 14 ans)<br />

« Dans mon ancienne école, le frère [de] mon amie était gai et<br />

il était victime de violence parce qu’il était gai. » (Exclue, fille, 17 ans)<br />

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