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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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fois, le fait que les jeunes GLBT cumulent davantage de facteurs de<br />

vulnérabilité que les hétérosexuels. Si une <strong>ma</strong>jorité des LGBT itinérants le<br />

seraient devenus pour des raisons non reliées à l’orientation sexuelle, une<br />

minorité substantielle (30%) le serait à la suite du rejet de leurs parents<br />

(Dunne, Pendergast et Telford, 2002).<br />

Étant donné la proportion plus élevée d’abus sexuels chez les<br />

jeunes gais et lesbiennes, il est logique qu’on en retrouve une représentation<br />

plus <strong>ma</strong>rquée chez les fugueurs, les jeunes de la rue et <strong>dans</strong> les<br />

Centres jeunesse (Saewyc et al., 2006).<br />

Chez les jeunes fréquentant le Projet sain et sauf, 36,4% des garçons<br />

et 31,6% des filles auraient fait une fugue. De plus, 10,4% des garçons et<br />

17,5% des filles auraient déjà vécu sans adresse fixe (Otis et al., 2005).<br />

Le suicide<br />

La problé<strong>ma</strong>tique du suicide chez les gais est encore sous-estimée au sein<br />

du corps médical (Li Kitts, 2005). Il y aurait, pour certains, des réticences<br />

à reconnaître les liens existants entre la stig<strong>ma</strong>tisation sociale de<br />

l’homosexualité et le nombre élevé de suicides chez les jeunes hommes<br />

homosexuels ou identifiés comme tels (Dorais, 2000).<br />

Dans l’enquête générale réalisée par Reis et Saewyc (1999),<br />

les jeunes gais, lesbiennes et bisexuels ayant commis une tentative de suicide<br />

nécessitant les soins d’un docteur ou d’une infirmière sont de trois à<br />

six fois plus nombreux que les hétérosexuels, dépendamment de l’État ou<br />

de la ville de résidence des répondants. À titre d’exemple, <strong>dans</strong> l’État<br />

du Massachusetts, cette proportion est respectivement de 19% et 3%,<br />

indépendamment du sexe. Si on inclut ceux qui, globalement, ont fait une<br />

tentative de suicide au <strong>cour</strong>s des 12 derniers mois, les pourcentages<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

s’élèvent <strong>ma</strong>intenant à 37% des gais, lesbiennes et bisexuel(le)s, puis 8%<br />

des hétérosexuels.<br />

Au Canada, l’étude de Bagley et Tremblay (1997), réalisée auprès de<br />

750 jeunes hommes de Calgary, avance que 14 fois plus d’hommes gais que<br />

d’hétérosexuels auraient tenté d’atteindre à leur vie. Mais les quelques<br />

faiblesses méthodologiques qu’elle renferme la rendent moins fiable que<br />

l’enquête globale de Reis et Saewyc.<br />

Chez les jeunes fréquentant le Projet Sain et Sauf, 44,2% des<br />

garçons et 43,8% des filles auraient commis au moins une fois une tentative<br />

de suicide. De la même façon qu’avec l’étude précédente, il peut<br />

toutefois y avoir un biais <strong>dans</strong> l’échantillonnage, puisque les jeunes<br />

fréquentant le projet vivent possiblement plus d’épreuves que ceux qui<br />

ne le font <strong>pas</strong>.<br />

Traditionnellement, l’attention allouée au suicide chez les jeunes<br />

homosexuels était strictement ou <strong>ma</strong>joritairement dirigée vers les<br />

hommes, les lesbiennes et les bisexuelles étant généralement négligées.<br />

Sans doute ceci découle-t-il de l’impression répandue voulant que leur persécution<br />

est moindre. Toutefois, <strong>dans</strong> une recherche réalisée par Saewyc<br />

entre 1998 et 2003 auprès de 30 000 jeunes de la province de Colombie-<br />

Britannique, 38% des lesbiennes, 30,4% des bisexuelles et 8,2% des<br />

hétérosexuelles auraient essayé de mettre fin à leurs jours au <strong>cour</strong>s de la<br />

dernière année (Saewyc et al., 2007). Étonnamment, il situe la proportion<br />

de jeunes hommes gais à 8,8%, de bisexuels à 2,8% et d’hétérosexuels à<br />

3,3%. Les raisons de cette valeur inférieure <strong>dans</strong> cette recherche, si l’on<br />

compare les données aux autres études, restent à déterminer.<br />

Cette négligence est également vraie pour les jeunes hétérosexuels<br />

qui sont perçus à tort comme homosexuels et qui sont la cible d’intimida-<br />

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