L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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INTRODUCTION<br />
L’homophobie fréquente toujours<br />
assidûment l’école<br />
Avec l’atteinte de l’égalité juridique complète pour les lesbiennes,<br />
gais et bisexuel(le)s, il serait facile de croire à l’aboutissement<br />
d’un par<strong>cour</strong>s où l’acceptation totale est gagnée. S’il y a lieu de<br />
se réjouir des avancées réalisées en ce do<strong>ma</strong>ine, des enquêtes récentes<br />
soulignent cependant la persistance de préjugés négatifs à l’endroit de ces<br />
personnes au sein de notre société (Commission des droits de la personne<br />
et des droits de la jeunesse, 2006; Conseil per<strong>ma</strong>nent de la jeunesse, 2007).<br />
Comme pour bien d’autres groupes sociaux ayant lentement<br />
émergé de l’ostracisme, l’égalité juridique des populations LGBT 1 n’entraîne<br />
<strong>pas</strong> auto<strong>ma</strong>tiquement l’égalité sociale <strong>dans</strong> le sillon qu’elle creuse. Bien<br />
qu’il soit vrai que l’homosexualité jouit d’une visibilité émergente et d’une<br />
acceptation progressive, les lesbiennes et les gais sont encore loin d’être<br />
considérés entièrement égaux aux hétérosexuels.<br />
Le milieu scolaire, tout particulièrement, est un lieu qui résiste<br />
fortement aux avancées juridiques et sociales. Malgré l’ouverture<br />
de certains élèves et professeurs, l’homosexualité y est objet ouvert de<br />
dérision et pèse comme un stig<strong>ma</strong>te sur les épaules de nombreux jeunes.<br />
Peu se sentent la force de soutenir l’étiquette de «gai» ou de lesbienne,<br />
qu’elle leur soit accolée à «tort» ou à «raison». Les jeunes gais, lesbiennes<br />
et bisexuels se trouvent en fait parmi les populations les plus vulnérables<br />
à fréquenter l’école.<br />
Considérant l’importance du droit égal à l’éducation et au respect,<br />
garants de l’épanouissement personnel des jeunes et de leur inscription<br />
future comme citoyens au sein de notre société, cette situation suscite<br />
la préoccupation de divers acteurs et organismes. Chacun œuvrant au sein<br />
de leur créneau respectif, ils développent des approches permettant de<br />
faire de l’égalité sociale des lesbiennes, gais et bisexuel(le)s une réalité.<br />
1 LGBT : lesbiennes, gais, bisexuel(le)s, transsexuel(le)s et transgenres.<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
C’est un effort auquel participe activement l’organisme qui est à l’origine<br />
de ce présent rapport, soit le Groupe de Recherche et d’Intervention<br />
Sociale gaies et lesbiennes de <strong>Montréal</strong> (<strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong>).<br />
Ce que «recherche» le <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong><br />
Le <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong> est un organisme créé en 1994 dont la mission est de<br />
favoriser une meilleure connaissance des réalités homosexuelles et<br />
de faciliter l’intégration des lesbiennes et des gais <strong>dans</strong> la société. L’école<br />
étant un milieu où les valeurs des jeunes prennent forme et où l’ignorance<br />
cède la place à la connaissance, le <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong> a choisi de s’adresser<br />
principalement aux jeunes et d’offrir en priorité au milieu scolaire ses<br />
services de démystification de l’homosexualité.<br />
Réalisées <strong>ma</strong>joritairement <strong>dans</strong> les écoles secondaires et les cégeps<br />
de la grande région de <strong>Montréal</strong>, les interventions du <strong>GRIS</strong> sont données<br />
sous la forme de témoignages par des bénévoles spécialement formés pour<br />
répondre aux questions des jeunes. Le but de cette méthode d’intervention<br />
est de permettre à ces derniers de mettre un visage sur une réalité qui les<br />
effraie encore en les laissant poser toutes les questions qui les préoccupent<br />
au sujet de l’homosexualité. En évitant les débats, les statistiques et<br />
les théories, les intervenants-bénévoles du <strong>GRIS</strong> s’engagent en retour à leur<br />
répondre le plus ouvertement possible en parlant de ce qu’ils ont vécu<br />
et de ce qu’ils vivent encore aujourd’hui comme lesbiennes et gais.<br />
Au <strong>cour</strong>s de cette dernière année scolaire 2006-2007, le <strong>GRIS</strong>-<br />
<strong>Montréal</strong> a réalisé 911 interventions en classe, rencontrant environ<br />
21 000 élèves de divers niveaux de la région de <strong>Montréal</strong>. Depuis 1994,<br />
il a vu plus de 80 000 jeunes, se distinguant comme le plus important<br />
organisme de démystification de l’homosexualité en milieu scolaire<br />
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