L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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Rejets et menaces envers ceux et celles qui pourraient être gais,<br />
lesbiennes ou homosexuel(le)s<br />
Lorsque quelqu’un pense qu’un ou qu’une jeune est gai, lesbienne ou<br />
autrement homosexuel(le) 56 , il peut se faire rejeter par les autres, qu’ils<br />
soient adultes ou jeunes. Trois jeunes répondants sur dix (30 %) ont vu<br />
de telles situations une ou plusieurs fois au <strong>cour</strong>s de la dernière année.<br />
Un jeune sur six (17 %) a vu un groupe de jeunes ou de compagnons rejeter<br />
ainsi un jeune, ces répondants ont associé ce rejet à une discrimination<br />
envers l’homosexualité. Ça a aussi été re<strong>ma</strong>rqué lors d’activités sportives<br />
(7 %), <strong>dans</strong> la préparation d’un travail scolaire (5 %), de jeux (4 %)<br />
ou encore le rejet venait d’un professeur (2 %) 57 ou a été fait <strong>dans</strong> d'autres<br />
circonstances (4 %).<br />
Une gradation des actes homophobes sera exprimée peu à peu ici.<br />
Ainsi, des jeunes sont la cible de menaces verbales et autant de jeunes<br />
l’observent une ou plusieurs fois par année que <strong>dans</strong> le cas des rejets<br />
présentés plus haut. Ils comprennent que ceci arrive parce le jeune ciblé<br />
serait gai ou lesbienne. C’est donc trois jeunes répondants sur dix (29,2 %)<br />
qui le soulignent dont plus de la moitié l’ont re<strong>ma</strong>rqué plusieurs fois <strong>dans</strong><br />
l’année. Menace <strong>ma</strong>jeure parmi toutes, l’humiliation semble être le nerf de<br />
la guerre et a été <strong>ma</strong>rquée comme menace par près de deux répondants<br />
sur dix (20 %) <strong>dans</strong> l’ensemble des élèves répondants.<br />
Le chantage (<strong>ma</strong>rqué par 6% des répondants) ou la dénonciation<br />
(5 % de toutes les réponses), sans doute plus difficiles à réaliser sans<br />
s’exposer soi-même comme tyran, ont moins souvent été re<strong>ma</strong>rqués que<br />
l’humiliation sans pour autant tomber <strong>dans</strong> les menaces très rares.<br />
Les conséquences potentielles sont plus visibles si on parle de menaces<br />
physiques envers un ou une jeune. Encore une fois, beaucoup de<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
jeunes répondants et répondantes ont re<strong>ma</strong>rqué de telles situations depuis<br />
un an. Près d’un jeune sur cinq (18 %) souligne avoir vu ou entendu<br />
de telles menaces physiques adressées à un ou une jeune collègue. Les<br />
« objets lancés » et les « coups de pieds ou de poings » sont les plus<br />
<strong>cour</strong>antes comme menaces, chacune de ces façons de menacer les autres<br />
ont été re<strong>ma</strong>rquées par 8 % des jeunes (1 jeune sur 13). Le « taxage » (4 %)<br />
ou « abîmer les vêtements » (3 %) ont aussi été re<strong>ma</strong>rqués par des jeunes<br />
répondants en associant ces phénomènes à l’idée que le jeune menacé<br />
serait gai ou la jeune menacée lesbienne.<br />
Les menaces physiques sont-elles des menaces haineuses? Il nous<br />
faudra certainement y réfléchir sérieusement. Chose certaine, pour chaque<br />
menace ou chaque rejet re<strong>ma</strong>rqué par un jeune qui perçoit l’événement<br />
comme étant lié à une homosexualité possible du jeune, un message<br />
s’enregistre puisque le répondant ou la répondante s’en souvient.<br />
Ces répondants n’entendent-ils <strong>pas</strong> que les gais et lesbiennes (ou ceux qui<br />
sembleraient l’être) vivent dangereusement <strong>dans</strong> les écoles? N’entendentils<br />
<strong>pas</strong> qu’une part des jeunes nourrissent de la haine envers les gais<br />
et lesbiennes de l’école? Lorsqu’on voit que <strong>dans</strong> toute action, il y a aussi<br />
son message, la réponse la plus simple est « oui », <strong>dans</strong> les menaces et<br />
actes homophobes, il y a aussi un message haineux envoyé contre les gais<br />
et lesbiennes potentiels <strong>dans</strong> l’école.<br />
Quand le vandalisme ou autre chose se produit<br />
Les menaces et les rejets sont déjà « quelque chose », ils peuvent trau<strong>ma</strong>tiser<br />
certains jeunes. Mais quand le vandalisme se réalise, qu’arrive-t-il<br />
aux jeunes qui en sont les victimes et aux autres qui en sont témoins?<br />
Il y a presque autant de jeunes qui ont re<strong>ma</strong>rqué du vandalisme<br />
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