L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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4.2. Le confort des jeunes <strong>dans</strong> leur<br />
fréquentation des jeunes homosexuels<br />
Les jeunes sont-ils ouverts à la présence d’homosexuels, de gais ou de<br />
lesbiennes <strong>dans</strong> leur environnement ou <strong>dans</strong> leur vie quotidienne? Et ce<br />
confort varie-t-il avec l’âge? C’est le premier aspect auquel nous nous<br />
attardons <strong>dans</strong> l’analyse concrète des données recueillies auprès des<br />
jeunes. Ici, les jeunes répondent aux questions de confort dont nous parlions<br />
au chapitre 2, <strong>dans</strong> la section sur les questionnaires. Ce sont des<br />
questions que nous relevons systé<strong>ma</strong>tiquement depuis de nombreuses<br />
années au <strong>GRIS</strong> <strong>dans</strong> nos questionnaires réguliers et qui permettent<br />
de mettre en perspective les circonstances où l’homosexualité de leurs<br />
collègues, de leurs amis ou de membres de leur famille seraient en<br />
apparence plus acceptable. La diversité des attitudes n’a d’égal que la<br />
diversité des jeunes auxquels les intervenants du <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong><br />
s’adressent. Le confort relatif de ces jeunes à entrer en contact avec un gai<br />
et une lesbienne invités à les visiter en classe varie largement. À travers<br />
ces statistiques et ces quelques lignes, les jeunes parlent d’eux-mêmes.<br />
4.2.1. Les facteurs influençant le confort<br />
Les jeunes répondants au questionnaire indiquent <strong>dans</strong> la première partie<br />
(questions 2 à 11) leur niveau de confort (ou d’inconfort) <strong>dans</strong> diverses<br />
situations du quotidien pouvant impliquer un gai ou une lesbienne. Nous<br />
parlons ici des dix questions d’attitude qui sont présentes depuis plusieurs<br />
années en première page du questionnaire du <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong> – et aussi<br />
<strong>dans</strong> notre questionnaire spécial – et qui sont répondues avant la rencontre<br />
des jeunes avec le <strong>GRIS</strong>-<strong>Montréal</strong>. Avant de par<strong>cour</strong>ir ces situations<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
et les réponses des jeunes aux questions, nous allons résumer ce que nous<br />
avions déjà appris à ce sujet en nous basant sur les questionnaires<br />
réguliers de 2002-2003. Ce <strong>cour</strong>te analyse montrera comment les facteurs<br />
sociaux peuvent jouer sur les attitudes des jeunes.<br />
Pour chaque situation présentée, les jeunes évaluent s’ils se sentiraient<br />
« très à l’aise, à l'aise, <strong>ma</strong>l à l’aise ou très <strong>ma</strong>l à l’aise » de partager la situation<br />
avec un gai ou une lesbienne (avec cinq situations chacun). Pour résumer<br />
l’attitude relative des jeunes <strong>dans</strong> ces situations, nous avons donné de 0 à 3<br />
points par réponse et additionné les points des dix réponses données. À cela,<br />
nous avons mesuré <strong>dans</strong> un modèle statistique comment les facteurs sociaux<br />
influençaient en moyenne – par rapport aux autres – les attitudes des jeunes. 50<br />
Les situations proposées sont en résumé les suivantes: lorsqu’ils<br />
auraient à travailler en équipe, à avoir une activité sportive et à partager une<br />
amitié ou leur vie familiale avec un gai ou une lesbienne, ou encore lorsqu’ils<br />
seraient témoins de <strong>ma</strong>rques d’affection données en public par deux gais ou<br />
deux lesbiennes. Voici des indices de ce qui influence en moyenne les<br />
attitudes des jeunes. Ils sont présentés en ordre, allant des plus importants<br />
aux moins importants 51 :<br />
1. Ne <strong>pas</strong> connaître un gai ou une lesbienne.<br />
2. Être de sexe <strong>ma</strong>sculin.<br />
3. Suivre les enseignements d’une religion « sévère » (certaines<br />
religions sont plus « catégoriques » ou « sévères » que d'autres<br />
face à l’homosexualité. Dans certains cas, elles expriment<br />
des menaces (« aller en enfer » ou autres selon leurs croyances)<br />
ou des sanctions catégoriques (ex. : rejet du groupe) et ceci<br />
se reflète significativement <strong>dans</strong> les attitudes de plusieurs<br />
de leurs adeptes.<br />
50 Il s'agit techniquement d’un modèle MANOVA avec certaines échelles non paramétriques où le facteur est « significatif » si p