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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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forme exacte, les jeunes en ont entendues au <strong>cour</strong>s de la dernière année :<br />

quatre élèves sur cinq (80 %) s’en souviennent quand nous les questionnons<br />

à ce propos. C’est la principale forme d’événements homophobes<br />

que les jeunes vivent <strong>dans</strong> les écoles, <strong>ma</strong>is elle semble amplement<br />

présente et partout. C’est pourquoi nous avons choisi d’attarder notre<br />

analyse sur ce sujet.<br />

Ces insultes sont <strong>cour</strong>antes <strong>dans</strong> le monde des jeunes. Elles contribuent<br />

au tumulte des relations hu<strong>ma</strong>ines et des identités en for<strong>ma</strong>tion entre<br />

eux. La grande <strong>ma</strong>jorité les ont entendues plus d’une fois : pour les garçons,<br />

près de sept sur dix d’entre eux (68 %); pour les filles, plus de six sur dix<br />

(61 %) en ont entendues plus d’une fois depuis un an.<br />

En regardant qui lance les insultes et qui les reçoit, les statistiques<br />

montrent que plusieurs jeunes sont à l’origine de ces insultes tandis que<br />

certains autres en sont les victimes. Ces insultes ont seulement été dirigées<br />

vers certains d’entre eux, soit trois jeunes sur dix (31 %) si on compte ceux<br />

qui les reçoivent une ou plusieurs fois. Les jeunes « baignent » donc pour ainsi<br />

dire <strong>dans</strong> ce tumulte des mots qui ne sont <strong>pas</strong> là pour soutenir l’autre.<br />

La question sous-jacente est bien sûr de savoir comment des jeunes<br />

démontrent certains signes de résilience alors que certains autres sont isolés<br />

<strong>dans</strong> ce <strong>ma</strong>rasme. À quel point ce phénomène est-il généralisé? Touche-t-il<br />

seulement une partie des jeunes, <strong>ma</strong>is lesquels parmi eux? Nous tenterons<br />

<strong>ma</strong>intenant d’y répondre à partir des quelques indices que nous avons<br />

pu relever.<br />

De toute évidence, il y a une gradation des jeunes qui ignorent ce<br />

phénomène jusqu’à ceux qui entendent ou lancent souvent les insultes homophobes.<br />

Afin de mieux cerner le sujet qui nous intéresse, nous isolerons ceux<br />

qui sont les moins concernés par celui-ci. Une grande <strong>ma</strong>jorité des filles et<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

beaucoup de garçons sont ainsi « exclus » de ces interactions. On compte<br />

parmi eux ceux qui ne reçoivent et ne lancent ja<strong>ma</strong>is les insultes. On peut<br />

ajouter à ceux-ci ceux et celles les lancent une fois à l’essai ou qui<br />

les reçoivent une fois tout au plus au <strong>cour</strong>s de l’année, nous disent-ils.<br />

Les « exclus » sont donc ceux et celles qui ne participent <strong>pas</strong> vraiment à la<br />

dynamique des insultes homophobes.<br />

Donnons un <strong>cour</strong>t portrait de la <strong>ma</strong>sse représentée par les « Exclus »<br />

du phénomène. Ce sont près de 2 jeunes sur 3 qui sont « exclus » (64 %), qui<br />

disent ne <strong>pas</strong> lancer ou recevoir les insultes relatives à l’homosexualité. Dans<br />

l’ensemble, les filles semblent s’en exclure assez facilement, elles représentent<br />

trois filles sur quatre; c’est une position plus rare pour les garçons où<br />

seulement la moitié d’entre eux évitent d’y participer.<br />

Si ces insultes étaient généralisées et ne s’appliquaient à personne<br />

de façon spécifique, on trouverait facilement un nombre à peu près égal de<br />

« lanceurs » et de « receveurs » d’insultes. Cependant, ce n’est <strong>pas</strong> le cas.<br />

Le nombre de ceux qui lancent des insultes domine toujours le nombre de<br />

ceux qui les reçoivent. Ceci indique que les attaques sont orientées, les<br />

insultes trouvent leur origine chez des groupes spécifiques et affectent<br />

d’autres groupes qui savent ou non riposter à l’insulte. Les ripostes ne sont<br />

<strong>pas</strong> toujours dirigées vers ceux qui ont lancé les insultes, ceux qui les<br />

reçoivent sont soit riposteurs à leur tour, soit victimes. Nous définirons ainsi<br />

trois catégories <strong>dans</strong> la guerre des insultes : les tyrans – qui lancent <strong>ma</strong>is ne<br />

reçoivent ja<strong>ma</strong>is les insultes –, les riposteurs – qui lancent et reçoivent des<br />

insultes, <strong>pas</strong> toujours en « boomerang » – et les victimes – qui reçoivent sans<br />

ja<strong>ma</strong>is lancer d’insultes.<br />

Peut-être certains sont-ils naïfs <strong>dans</strong> ce contexte, restant « sourds »<br />

à ces interactions? Mais peut-être d’autres parmi eux s’en préservent-ils en<br />

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