L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal
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L’ampleur de la pratique de l’insulte <strong>dans</strong> les écoles secondaires du<br />
Québec n’a <strong>pas</strong> été mesurée. Seules quelques données pancanadiennes<br />
ont été colligées à partir du Projet Sain et Sauf (2005), rejoignant des<br />
jeunes gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres 22 . Voici un tableau illustrant<br />
la proportion des différents types de violence qu’ils auraient vécus<br />
au moins une fois en milieu scolaire :<br />
Tableau 3 : Violences vécues (au moins une fois) en milieu scolaire<br />
par des LGBT, selon le sexe<br />
Total Gars Filles<br />
Types de violence vécue Proportion (%)<br />
en milieu scolaire<br />
Injures 53,7 61,5 44,6<br />
Out-er 23 39,2 42,2 35,7<br />
Menaces 28,3 31,3 25,0<br />
Taxage 24,8 29,2 19,6<br />
Agressions physiques 26,3 27,0 25,5<br />
Attouchements sexuels non voulus 23,3 17,2 30,4<br />
Argent pour choses défendues 15,7 13,8 17,9<br />
Source : Otis et al. (2005)<br />
Les principales recherches d’envergure à avoir été produites sur le<br />
sujet sont celles de l’organisme national GLSEN (Gay, Lesbian and Straight<br />
Education Network) oeuvrant aux États-Unis. Dans le rapport couvrant<br />
l’année 2005 (Kosciw et Diaz, 2006), qui regroupait un échantillon de 1732<br />
jeunes lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres âgés de 13 à 20 ans, 75,4%<br />
<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />
2007<br />
des répondants affirment entendre des re<strong>ma</strong>rques homophobes «fréquemment»<br />
ou «souvent» 24 . Au moins une fois au <strong>cour</strong>s de la dernière année,<br />
près des deux tiers (64,1%) auraient reçu des insultes verbales, plus du<br />
tiers (37,8%) aurait vécu du harcèlement physique (être poussé, bousculé)<br />
et près d’un cinquième (18,6%) aurait été agressé (recevoir des coups<br />
de poing, des coups de pied ou être blessé par une arme) en raison de leur<br />
orientation sexuelle. Par ailleurs, 65,6% auraient subi du harcèlement<br />
sexuel (re<strong>ma</strong>rques sexuelles et touchers inappropriés), particulièrement<br />
chez les lesbiennes et les filles bisexuelles. Ces statistiques semblent<br />
correspondre, grossièrement, à celles de Sain et Sauf présentées <strong>dans</strong><br />
le tableau 3.<br />
La violence que peuvent vivre les jeunes, toute orientation sexuelle<br />
confondue, ne se limite <strong>pas</strong> au harcèlement verbal et physique directs.<br />
Certaines formes d’agressions «indirectes» causent du dom<strong>ma</strong>ge au niveau<br />
des relations avec les pairs en fabriquant des rumeurs de nature <strong>ma</strong>lveillante<br />
au sujet du jeune visé. D’autres se traduisent par le vol ou l’endom<strong>ma</strong>gement<br />
de biens possédés par la victime ou encore, plus récemment,<br />
par de la cyber-intimidation (cyberbullying), qui consiste en l’envoi de<br />
<strong>cour</strong>riels harcelants ou menaçants. Les jeunes gais, lesbiennes, bisexuels<br />
et transgenres qui ont participé à l’enquête auraient entendu des rumeurs<br />
circuler à leur sujet <strong>dans</strong> 65,7% des cas, 51,4% auraient vu un de leurs<br />
biens être volé ou sciemment endom<strong>ma</strong>gé 25 et 41,2% auraient vécu de<br />
la cyber-intimidation (Kosciw et Diaz, 2006).<br />
Certes, les jeunes hétérosexuels vivent aussi de l’intimidation, <strong>ma</strong>is<br />
les motifs pour lesquels ils peuvent subir du rejet s’appliquent aux homosexuels<br />
et aux bisexuels. Ces derniers, toutefois, possèdent de surcroît des<br />
raisons propres pour lesquelles ils peuvent être ciblés 26 . Si certains jeunes<br />
22 L’échantillon de cette étude se limite à 138 jeunes répondants s’identifiant comme lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres. Les quatre sites du Projet Sain et Sauf sont <strong>Montréal</strong>, Halifax, Moncton et Kamloops.<br />
23 Dévoiler l’homosexualité ou la bisexualité d’une personne sans son consentement.<br />
24 L’étude emploie une échelle dite « de Likert » (voir Mayer et al., 2000) présentant la gradation suivante : «frequently, often, sometimes, rarely».<br />
25 Une enquête indépendante menée au Massachussetts, intitulée le Centers for Disease Control and Prevention 1995 Youth Risk Behavior Survey, confirme que ceci survient plus fréquemment chez les jeunes<br />
lesbiennes, gais et bisexuel(le)s que chez les hétérosexuel(le)s (Garofalo et al., 1998)<br />
26 Un ou une jeune hétérosexuel(le) ne se fera ja<strong>ma</strong>is chahuter en raison de son hétérosexualité. Il ou elle sera victimisé(e) pour des traits non reliés à l’orientation sexuelle tels que l’obésité, la petite taille, le succès<br />
scolaire, etc. Or, ces derniers peuvent sont également présents chez les gais et les lesbiennes.<br />
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