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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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: « Ces gens-là sont vraiment cons, c’est dégueulasse! En tout cas, on va<br />

changer de sujet parce que sinon je me fâche pis vous me connaissez<br />

[affir<strong>ma</strong>tion du professeur]». (…)<br />

I was so angry at him, but what can I do? All the school would<br />

be knowing and we were looking at each other. So I wouldn’t say anything. »<br />

(Amir)<br />

Les membres du personnel de l’école ne font évidemment <strong>pas</strong> tous<br />

montre de telles attitudes. Certains œuvrent positivement à contrer les<br />

préjugés et leur contribution est appréciée des jeunes lesbiennes et gais qui<br />

fréquentent leurs classes. Entre les deux extrêmes, le silence <strong>ma</strong>laisé<br />

ou quelques <strong>ma</strong>ladresses peuvent s’insérer. Sans être nécessairement le<br />

fruit de <strong>ma</strong>uvaises intentions, ils sont l’aboutissement d’un <strong>ma</strong>nque de<br />

connaissances des réalités homosexuelles ainsi que de l’intériorisation<br />

inconsciente d’un hétérosexisme institutionnel. La culture institutionnelle<br />

ainsi que le programme de for<strong>ma</strong>tion personnelle et sociale (FPS) –<br />

en vigueur jusqu’à tout récemment – rendent invisible la diversité sexuelle<br />

ou la sous-représentent par rapport à sa véritable présence au sein de<br />

la société : on présume que les jeunes élèves sont tous hétérosexuels, on<br />

mentionne uniquement les conjoints de sexe opposé de professeurs,<br />

de personnalités culturelles, historiques et politiques célèbres, on présente<br />

des notions de sécurisexe 31 s’appliquant seulement à des relations sexuelles<br />

entre hommes et femmes, on ne possède aucun ou très peu de livres sur<br />

les réalités homosexuelles <strong>dans</strong> la bibliothèque scolaire, etc. 32 :<br />

« En secondaire III, ils ont <strong>pas</strong>sé un questionnaire sur<br />

la sexualité avec une section sur l’homosexualité où on pouvait<br />

poser nos questions <strong>dans</strong> l’anony<strong>ma</strong>t. Ils n’ont ja<strong>ma</strong>is répondu<br />

aux questions sur l’homosexualité. » (Marie-Ève)<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

« Au début de mon secondaire, en secondaire I ou II,<br />

on a abordé l’homosexualité en morale très rapidement avec les MTS<br />

et la tuyauterie. » (Valérie)<br />

« Yeah, at some point I just wish I could just ask teachers just<br />

to say ‘girls and girls’ sometimes. There was my French teacher, she told<br />

us [to write] a story, any story at all, and every single girl wrote about<br />

boyfriends and stuff like that. I wrote about a girl. My teacher was<br />

mostly talking about guys and girls at the same time, but when<br />

I wrote that story and she read it, she looks at me and just smiles<br />

at me, and I was like ‘I know’. After that class she commented on<br />

my paper, like, ‘that’s very original’. I’m like, ‘thank you’. ‘No one ever<br />

wrote this in my entire life’. ‘I know’. Because she mostly talks about<br />

that, my French teacher talks about guys-girls, guys-girls, I was getting<br />

tired of that so I <strong>ma</strong>de up my own story and she’s like surprised<br />

about it. » (Jenny)<br />

« Mon prof de bio en secondaire III a dit des préjugés sur<br />

les gais: « les tapettes sont nées de même à cause d’un gène ».<br />

C’est la seule infor<strong>ma</strong>tion que j’ai reçue au secondaire. »<br />

(Guillaume)<br />

La faible visibilité accordée à la diversité sexuelle <strong>dans</strong> les classes<br />

a un impact sur les attitudes à l’endroit des gais et des lesbiennes (Walton,<br />

2005). Ceci est vrai pour tout groupe social dont la représentation à l’école<br />

ne reflète <strong>pas</strong> sa réelle présence <strong>dans</strong> la société ou la confine à des<br />

catégories d’exception ainsi qu’à des stéréotypes. Les femmes et les<br />

membres de communautés culturelles en sont chacun à leur mesure un<br />

exemple, leur inclusion progressive ayant contribué ou contribuant encore<br />

à leur valorisation accrue au sein de la société.<br />

31 Le terme sécurisexe, né au Québec et traduit celui de safesex des Américains, englobe l’ensemble des mesures de prévention (condom lors des pénétrations, choix de pratiques sans risque, etc.). Il a été créé par<br />

les gais <strong>dans</strong> la foulée de l’apparition du sida.<br />

32 L’ancien programme de For<strong>ma</strong>tion personnelle et sociale (FPS) s’adressait aux élèves en semblant présumer qu’ils étaient tous hétérosexuels, et ce à travers un grand nombre des activités sur l’éveil à la sexualité<br />

et les relations amoureuses. Lorsque l’homosexualité était abordée, c’était souvent <strong>dans</strong> une section séparée et elle était présentée de telle sorte qu’elle semblait être une réalité appartenant davantage au monde<br />

des adultes. Tel que mentionné <strong>dans</strong> le programme d’études de FPS pour le volet secondaire : « Tout en incitant au respect et à la compréhension de chaque personne, quelle que soit son orientation sexuelle,<br />

le présent <strong>cour</strong>s privilégie l’hétérosexualité comme voie d’évolution vers la pleine <strong>ma</strong>turité psychosexuelle. » (ministère de l’Éducation du Québec, 1984, p. 108).<br />

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