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L'homophobie, pas dans ma cour! - GRIS-Montréal

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Ce ne sont <strong>pas</strong> tous les jeunes garçons, toutefois, qui sont effrayés<br />

par l’éventualité d’être considérés ou traités d’homosexuels. Ils savent<br />

qu’ils sont hétérosexuels et l’homosexualité n’est <strong>pas</strong> (si) catastrophique à<br />

leurs yeux. D’autres connaissent de plus des proches gais, de sorte qu’il<br />

n’ont <strong>pas</strong> intériorisé de vision négative de l’homosexualité et qu’ils ne se<br />

sentent <strong>pas</strong> diminués par cette étiquette. Ils sauront par ailleurs quoi<br />

répondre aux arguments des victimisants.<br />

•Le <strong>ma</strong>nque d’arguments porteurs et de stratégies efficaces.<br />

Pour certaines personnes, ce n’est <strong>pas</strong> la sensibilité qui fait défaut, <strong>ma</strong>is<br />

plutôt les arguments ou l’approche stratégique adéquate pour arriver à<br />

ouvrir l’esprit de personnes homophobes. C’est le cas, entre autres, quand<br />

elles ne connaissent <strong>pas</strong> bien une personne et qu’elles ne savent <strong>pas</strong> comment<br />

l’aborder pour réduire les réactions défensives. Dans un autre cas de<br />

figure, elles peuvent sentir que leurs arguments ne sont <strong>pas</strong> valables parce<br />

qu’elles ne peuvent s’appuyer sur des exemples concrets tirés d’un contact<br />

étroit avec des gais et des lesbiennes – qui leur fait évidemment défaut.<br />

«Si t’es <strong>ma</strong>l informé, vaut mieux <strong>pas</strong> réagir.» (Sandra)<br />

• La crainte d’engager des actions en vain.<br />

La différence avec la crainte précédente en est une de degré. Dans celle-là,<br />

on rend compte de la difficulté de trouver les arguments et la méthode<br />

permettant d’ouvrir l’esprit d’une personne au sujet de l’homosexualité.<br />

Dans celle-ci, on a tout simplement l’impression qu’il s’agit d’une entreprise<br />

impossible et vaine. Certaines personnes seraient imperméables à<br />

l’intervention. Elles seraient bornées et ne voudraient <strong>pas</strong> écouter :<br />

«Il y en a qui sont bornés, peu importe ce que tu vas leur dire, ça<br />

<strong>GRIS</strong>-MONTRÉAL RAPPORT DE RECHERCHE<br />

2007<br />

va rien changer.» (Vivianne)<br />

« À un moment donné, le prof était <strong>pas</strong> là, puis là il y a un gars<br />

<strong>dans</strong> la classe c’est un peu comme le rejet; il se fait déranger par les<br />

autres gars (…) [le leader] commence à le traiter de fif, de tapette. Là, au<br />

gars qui l’a traité de ça, j’ai de<strong>ma</strong>ndé « est-ce que tu sais ce que ça veut<br />

dire fifi, tapette, tout ça? ». Il m’a dit « non, je le sais <strong>pas</strong> <strong>ma</strong>is je le dis<br />

pareil ». (…) Là j’ai expliqué tout ça, c’est quoi un fif, une tapette,<br />

<strong>ma</strong>is il a continué pareil puis tout ça.» (David)<br />

• La crainte de l’autorité de personnes homophobes.<br />

Pour les jeunes particulièrement sensibilisés aux réalités homosexuelles,<br />

les préjugés des professeurs semblent plus interpellants. Si certains interviennent<br />

auprès de cette figure d’autorité, ce n’est <strong>pas</strong> toujours facile car<br />

celle-ci dispose de pouvoirs que ne possède <strong>pas</strong> le jeune. Certains<br />

préféreront s’abstenir pour cette même raison.<br />

Toutes ces craintes ont ceci en commun qu’elles expriment<br />

différentes formes de résistance au changement individuel et social.<br />

Un ordre établi est bousculé par des interventions qui dénonceraient la<br />

discrimination que subissent les personnes homosexuelles et/ou l’infériorisation<br />

de l’homosexualité. Toute la force d’inertie des préjugés existants<br />

est déjà un frein à l’ouverture, car ils agissent comme des points aveugles.<br />

Pris comme des faits – des évidences, <strong>dans</strong> plusieurs cas – et non comme<br />

des idées fausses, on ne voit <strong>pas</strong> en quoi ils sont problé<strong>ma</strong>tiques et<br />

causent du tort. De surcroît, une personne qui est convaincue de la nature<br />

inférieure de l’homosexualité et de la validité du stig<strong>ma</strong>te qui lui est<br />

associé s’appliquera à ne <strong>pas</strong> être identifiée comme gaie, ce qui suppose<br />

de s’éloigner de l’homosexualité et de réduire les chances d’être exposé à<br />

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