11.07.2015 Views

Revue Technica, année 1939, numéro Hors-série 1 - Histoire de l ...

Revue Technica, année 1939, numéro Hors-série 1 - Histoire de l ...

Revue Technica, année 1939, numéro Hors-série 1 - Histoire de l ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> LyonLes Carburants dans l'économienationalepar M. André ALLIXProfesseur à l'Université <strong>de</strong> LyonDirecteur <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s Rhodaniennes11Le trait caractéristique <strong>de</strong> la France en matière <strong>de</strong>carburants est d'être presque exclusivement un paysconsommateur, et l'un <strong>de</strong>s premiers consommateurs dumon<strong>de</strong>. Cette situation crée les problèmes et gouverneles solutions possibles.Avec une consommation annuelle <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> cinqmillions <strong>de</strong> tonnes, la France est actuellement le quatrième<strong>de</strong>s pays consommateurs <strong>de</strong> pétrole, après lesEtats-Unis (115 millions), l'U.R.S.S. (17 millions), laGran<strong>de</strong>-Bretagne (9 millions). Elle vient avant leCanada (4 millions), l'Allemagne (4 millions) et leJapon (3 millions). Cette liste permet <strong>de</strong> remarquer quela situation <strong>de</strong> la France n'est pas unique ; à part <strong>de</strong>uxexceptions, qui sont respectivement le premier et le<strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>s producteurs du mon<strong>de</strong>' (en même tempsque le premier et le <strong>de</strong>uxième consommateurs), aucun<strong>de</strong>s grands consommateurs n'est réellement lui-mêmeun producteur d'hydrocarbures.La consommation du pétrole en France s'est considérablementdéveloppée dans ces <strong>de</strong>rnières années, enmême temps que les techniques auxquelles donnait heul'emploi <strong>de</strong> cette nouvelle source d'énergie. Il suffirad'indiquer que la France possè<strong>de</strong> environ 2.300.000 automobiles,soit une pour 18 habitants (une pour 11 habitantsà Paris). En 1920, elle n'en possédait que 260.000 ;le nombre a donc presque décuplé <strong>de</strong>puis lors ; sur letotal, les camions figurent pour un effectif d'environ500.000. La batellerie intérieure a connu, grâce auxhydrocarbures, un renouveau aussi extraordinaire quecelui dont l'automobile a fait bénéficier la route. Lenombre <strong>de</strong>s chalands <strong>de</strong> rivière est actuellement <strong>de</strong>12.700, dont 2.900 automoteurs, qui représentent 18 %du tonnage total ; cette catégorie ne cesse <strong>de</strong> s'accroîtreen même temps que l'utilisation <strong>de</strong> nos voies navigablesintérieures. Un tiers <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> mer brûlent aujourd'huidu mazout dans leurs chaudières à vapeur, 17 %sont mus par <strong>de</strong>s moteurs Diesel ; sur un total <strong>de</strong> 3.700gros navires, la France possè<strong>de</strong> environ 1.000 vapeurschauffés aux hydrocarbures résiduels, et 600 motorships; la consommation annuelle <strong>de</strong> ce seul fait sechiffre déjà aux environs <strong>de</strong> 600.000 tonnes. Quant auxpetits navires <strong>de</strong> cabotage et <strong>de</strong> pêche, au nombre <strong>de</strong>12.000, ils sont à peu près tous pourvus d'un moteur àgas-oil. Enfin, la consommation militaire du pétrole nesaurait être précisée, mais son accroissement récent estproportionnellement encore plus rapi<strong>de</strong> que celui <strong>de</strong> laconsommation civile.Pour satisfaire à cette énorme <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, dont lacourbe est sans cesse ascendante, la France ne peutguère compter que sur ses importations. Elle est, aprèsla Gran<strong>de</strong>-Bretagne, le <strong>de</strong>uxième importateur d'hydrocarburesdu mon<strong>de</strong>. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux achats extérieursenviron les 19 20 e <strong>de</strong> sa consommation.*De tous les marchés, d'importation du pétrole, c'estcelui <strong>de</strong> la France qui s'est élargi le plus vite. En 1914,le total <strong>de</strong>s importations n'était que <strong>de</strong> 700.000 tonnes,dont 200.000 pour l'essence. En 1928, il était monté à2.620.000 tonnes, dont 1.423.000 pour l'essence. En 1936,le total <strong>de</strong>s importations a été <strong>de</strong> 7.281.000 tonnes,décomposé comme suit : huile brute 6.009.000 tonnes ;essence 582.000 ; gas-oil et mazout 575.000 ; le reste, entrès petite quantité relative, étant représenté par lepétrole lampant, les white spirits <strong>de</strong>stinés aux couleurs,vernis et produits d'entretien, les huiles <strong>de</strong> graissage,les road oils et les brais pour l'entretien <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong>communication.On remarquera que le chiffre <strong>de</strong>s importations indiquéici est sensiblement supérieur à celui <strong>de</strong> la consommation.La différence représente :1" L'avitaillement <strong>de</strong>s navires, aussi bien françaisqu'étrangers, dans les ports nationaux ;2" Les déchets d'usinage ;3" La constitution <strong>de</strong> réserves (1).La nature <strong>de</strong>s produits pétroliers importés par laFrance a subi une évolution marquée, qui se traduitdéjà dans les chiffres ci-<strong>de</strong>ssus, et qui résulte ellemêmed'une évolution dans la politique française dupétrole.Au temps où ce produit n'était guère utilisé que pourl'éclairage, on l'importait à l'état brut, et il était raffiné(1) Pour établir cette mise au point, on a utilisé <strong>de</strong>s sourcestrès nombreuses parmi lesquelles on se bornera à mentionner :la Statistique <strong>de</strong> l'industrie minérale et <strong>de</strong>s appareils à vapeur,éditée par le Ministère <strong>de</strong>s Travaux Publics ; la Statistique ducommerce extérieur <strong>de</strong> la France, éditée par le Ministère duCommerce ; et les publications d'Henry PEYRET, parmi lesquelleson citera surtout : L'Industrie et le Commerce <strong>de</strong>s pétroles enFrance, Supplément au Bulletin Quotidien <strong>de</strong> la Société d'Etu<strong>de</strong>set d'Information économiques, juin 1934 ; La France et lepétrole, dans Le Pétrole dans le Mon<strong>de</strong> et son économie,ouvrage collectif publié, avec un avant-propos <strong>de</strong> L. PINEAU,par les Cahiers économiques et sociaux, Paris, Librairie techniqueet économique, s. d. (1935). On a également fait <strong>de</strong>semprunts au Cours professé par M. Allix, en 1936-37, à l'Université<strong>de</strong> Lyon, sur La géographie <strong>de</strong>s combustibles minéraux(autographié, Lyon, 66, rue Pasteur).http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!