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Revue Technica, année 1939, numéro Hors-série 1 - Histoire de l ...

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Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> LyonL'origine <strong>de</strong>s importations pétrolières a spécialisédans ce trafic un petit nombre <strong>de</strong> nos ports maritimes.Aujourd'hui, c'est Le Havre qui <strong>de</strong> loin vient en tête,en liaison avec l'importance exceptionnelle <strong>de</strong>s usines<strong>de</strong> raffinage situées sur l'estuaire <strong>de</strong> la Seine. Avecplus <strong>de</strong> 2 millions <strong>de</strong> tonnes annuels, Le Havre absorbeà lui seul près d'un tiers <strong>de</strong> nos hydrocarbures, et celareprésente plus d'un tiers <strong>de</strong> ses entrées <strong>de</strong> marchandises.Cet ancien port du coton et du café est <strong>de</strong>venuessentiellement un port pétrolier. Une pipe-line <strong>de</strong>35 kilomètres conduit le pétrole du port aux usines <strong>de</strong>St-Jérôme.Rouen, qui tenait encore le premier rang en 1933,avec un million et <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> tonnes, a été dépossédé parLe Havre, et importe aujourd'hui un peu plus d'unmillion.Au troisième rang vient Marseille, qui <strong>de</strong>ssert lesgran<strong>de</strong>s usines <strong>de</strong> Provence, avec une absorptionannuelle d'un million <strong>de</strong> tonnes.L'importation pétrolière est encore importante à Bor<strong>de</strong>auxet à Dunkerque, avec un tonnage <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>700.000 tonnes.Bien loin <strong>de</strong>rrière ces cinq grands organismes viennentSète et Nantes (Donges), avec environ 200.000 t.,puis La Rochelle-Pallice, Cherbourg, Brest.On voit combien le tonnage d'importation <strong>de</strong>s grandsports pétroliers est lié à l'importance relative <strong>de</strong>susines <strong>de</strong> raffinage qui les entourent.Pratiquement, les trois plus grands, Le Havre, Rouenet Marseille, introduisent ensemble sur le territoire les2/3 <strong>de</strong> notre' consommation. Cependant, il ne faut pasréduire à l'excès l'importance <strong>de</strong>s autres. Bor<strong>de</strong>aux,qui, dès avant la nouvelle politique pétrolière, était lecentre d'une véritable « zone d'importation », possè<strong>de</strong><strong>de</strong>s installations qui s'échelonnent sur plus <strong>de</strong> 80 kilomètres: les anciennes à Pauillac, Blaye, Bassens, lesnouvelles au Bec d'Ambès. Les spécialistes ont expriméle souhait <strong>de</strong> voir se développer notre zone importatrice<strong>de</strong> l'Atlantique, plus facile à atteindre et moins facile àbloquer que celles <strong>de</strong> la Mer du Nord ou <strong>de</strong> la Manche.Quant aux transports terrestres du pétrole, ils ontpris <strong>de</strong>puis dix ans l'importance d'une industrie <strong>de</strong>toute première gran<strong>de</strong>ur. Ils ont contribué à modifierprofondément l'économie <strong>de</strong> la circulation sur le territoirenational.Au temps <strong>de</strong>s fûts et <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong> bidons, le transportétait presque exclusivement assuré par les réseaux<strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer. Puis se sont développés les camionsciternesroutiers. La France en possè<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1.500 ;la plus gran<strong>de</strong> société <strong>de</strong> distribution détient à elle seuleun parc <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 600 camions.Mais la gran<strong>de</strong> transformation rési<strong>de</strong> dans le développement<strong>de</strong> la batellerie pétrolière. Il s'est manifesté<strong>de</strong>puis 1926 environ, et surtout <strong>de</strong>puis le grand essor<strong>de</strong>s chalands automoteurs, commencé aux environs <strong>de</strong>1932. Actuellement, la batellerie française compte environ600 chalands-citernes, d'une portée' totale <strong>de</strong> près<strong>de</strong> 250.000 tonnes ; là <strong>de</strong>ssus, les chalands automoteursfigurent pour plus <strong>de</strong> 400 unités et près <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiersdu tonnage.La rotation <strong>de</strong> ces chalands étant en principe plusrapi<strong>de</strong> que celle <strong>de</strong>s bateaux-citernes maritimes, onpeut admettre que la batellerie pétrolière possè<strong>de</strong> déjàthéoriquement une capacité <strong>de</strong> transport supérieure àcelle <strong>de</strong> notre flotte' maritime. En fait, ils transportentchaque année près <strong>de</strong> 3 millions <strong>de</strong> tonnes d'hydrocarburespar an, soit plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> la consommationnationale.Aussi le trafic <strong>de</strong>s pétroles a-t-il considérablementdéveloppé, voire même spécialisé, certains ports intérieurs.Deux d'entre eux sont d'une importance capitaleà cet égard : ceux <strong>de</strong> Rouen et <strong>de</strong> Paris, avec plus d'unmillion <strong>de</strong> tonnes chacun. Viennent ensuite Dunkerqueà la tête <strong>de</strong>s canaux du Nord, Bor<strong>de</strong>aux à la tête <strong>de</strong>svoies navigables du Midi, et Strasbourg, au carrefour<strong>de</strong>s routes fluviales <strong>de</strong> Suisse, <strong>de</strong> la France <strong>de</strong>' l'Est parle canal <strong>de</strong> la Marne au Rhin, voire, théoriquement, <strong>de</strong>la France du Sud-Est par celui du Rhône au Rhin. Letrafic pétrolier total <strong>de</strong> Strasbourg est <strong>de</strong> 300.000 tonnes,dont environ les <strong>de</strong>ux tiers sont <strong>de</strong>stinés à la fournituredu marché suisse.Outre Paris, la région parisienne comporte un nombrerelativement considérable <strong>de</strong> ports fluviaux, <strong>de</strong>venusrécemment surtout <strong>de</strong>s ports pétroliers : Gennèvilliers,avec 250.000 tonnes, Nanterre, Ivry, avec plus <strong>de</strong>100.000, etc..Dans la France du Sud-Est, les ports fluviaux pétrolierssont d'abord ceux <strong>de</strong> la Méditerranée : Balaruc,Port-St-Louis-du-Rhône ; puis Lyon. La circulationpétrolière est un <strong>de</strong>s principaux éléments <strong>de</strong> la renaissance<strong>de</strong> la navigation sur le Rhône ; elle a contribué àrelever le tonnage <strong>de</strong>s marchandises transportées parnotre torrentueux grand fleuve au voisinage <strong>de</strong> 8 à900.000 tonnes dans ces <strong>de</strong>rnières années. Le transportrhodanien <strong>de</strong>s pétroles est uniquement remontant : cesont les pétroles d'importation et <strong>de</strong> raffinage méditerranéensqui viennent, par Lyon, se répartir à traverstous les centres <strong>de</strong> consommation du Sud-Est. En 1937,les ports <strong>de</strong> Lyon ont débarqué 164.000 tonnes d'hydrocarbures,sur un trafic remontant total <strong>de</strong> 403.171 tonnes: c'est-à-dire que le pétrole a représenté 41 % <strong>de</strong>stransports en ce sens. On appréciera le prodigieuxaccroissement <strong>de</strong> cette nouvelle forme <strong>de</strong> trafic, si l'onconsidère que 1 le tonnage pétrolier du Rhône n'était, en1930, que <strong>de</strong> 11.481 tonnes, et en 1934, <strong>de</strong> 88.509. Celasuffit à expliquer la construction, par la Chambre <strong>de</strong>Commerce <strong>de</strong> Lyon, <strong>de</strong>s belles installations pétrolièresdu Port Rambaud sur la Saône, et l'établissementrapi<strong>de</strong>, par la Compagnie Nationale du Rhône, <strong>de</strong>sterre-pleins pétroliers .au nouveau port Edouard-Herriot,sur le Rhône, immédiatement en aval <strong>de</strong> Lyon.Le développement <strong>de</strong> la batellerie pétrolière a eneffet déterminé partout la constitution <strong>de</strong> centresd'entrepôt, dont les plus importants sont situés au voisinage<strong>de</strong>s voies navigables : surtout au centre <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> consommation, à Lille, à Toulouse,à Strasbourg, et aux environs <strong>de</strong> Paris, notamment àGennèvilliers. D'autres se sont développés dans <strong>de</strong>sports fluviaux parfois inconnus du grand oublie, maisqui sont parmi nos plus importants centres <strong>de</strong> stockage :tels Chalon-sur-Saône, Gimouille et Diou sur le canallatéral à la Loire, Nomény sur le canal <strong>de</strong> l'Est, Saint-Jean-<strong>de</strong>-Losne sur le canal <strong>de</strong> Bourgogne.Aussi la capacité <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>s entrepôts françaiss'est-elle accrue aussi vite que la consommation et lacirculation nationales. Les entrepôts <strong>de</strong> l'intérieur peuventactuellement stocker 653.000 mètres cubes, et ceux<strong>de</strong>s ports maritimes bien davantage, 2.820.000 mètrescubes. Avec les entrepôts spéciaux <strong>de</strong> l'armée et <strong>de</strong> lamarine, la capacité totale d'emmagasinage du territoirefrançais représente sensiblement plus <strong>de</strong> 4 millions <strong>de</strong>mètres cubes.Cependant, il est à remarquer que la plus gran<strong>de</strong>29http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net

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