Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> Lyonles colonnes dégoudronneuses utilisées lors <strong>de</strong> la premièrepério<strong>de</strong> d'essais.La colonne <strong>de</strong> lavage utilisée retient jusqu'à 20 litres<strong>de</strong> fraction légère par tonne <strong>de</strong> produit. Ce procédéemployé couramment en France pour débenzoler lesgaz, aurait pu être appliqué, <strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce, dès ledébut <strong>de</strong>s essais.Le raffinage <strong>de</strong>s fractions légères est effectué, parune série <strong>de</strong> lavages, dont un à la sou<strong>de</strong> caustique, unautre à l'ai<strong>de</strong> d'un aci<strong>de</strong> dilué, puis par un nouveaulavage avec <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> sulfurique concentré. Les pertessont sensibles.Avec les graines <strong>de</strong> coton lisses, on récupère 50 litresd'huile légère à la tonne en première distillation, lelavage <strong>de</strong>s gaz résiduels a ajouté à ce chiffre 20 litresd'huile légère.Après raffinage et rectification, on obtient en définitiveenviron 48 litres d'essence légère.Avec les coques d'arachi<strong>de</strong> (qui contiennent peud'huile primaire), on récupère 21 litres seulement partonne, et un brai pouvant être utilisé pour l'agglomérationdu charbon résiduel.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la distillation <strong>de</strong>s graines, le nouveaufour a été utilisé pour carboniser du bois <strong>de</strong> Galadjiri(pterocarpus lucens), dont le défrichement par l'Officedu Niger, dans la région <strong>de</strong> Niono, jusqu'à l'achèvementdu barrage, en 1941, donne 60 tonnes à l'hectare.Ce défrichement qui est actuellement <strong>de</strong> 1.500 hectarespar an, atteindra jusqu'à 15.000 hectares. C'est doncplus <strong>de</strong> 700.000 tonnes <strong>de</strong> bois que l'on sera amené àbrûler sur place chaque année. M. Charles Roux avaitdonné <strong>de</strong>s chiffres très approchants dans son rapportpublié dans le Bulletin <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong> Géographie.La distillation <strong>de</strong> ce bois non déshydraté donne18 litres d'huile légère et 280 kgs <strong>de</strong> charbon <strong>de</strong> bois àla tonne, ainsi que <strong>de</strong>s jus contenant <strong>de</strong>s flegmes méthyliques,non dosés. .Des essais d'utilisation <strong>de</strong> l'essence végétale ont eulieu les 28 et 29 mars 1938, sur le parcours Ségou-Bamako-Ségou (518 kilomètres), à l'ai<strong>de</strong> d'une camionnetteCitroën, 850 kgs, sans réglage spécial du carburateur.La vitesse moyenne réalisée a été <strong>de</strong> 68 km. 700 àl'aller et <strong>de</strong> 65 km. 700 au retour.La consommation aux 100 kilomètres a été <strong>de</strong> 16 litres500.On remarquera que les chiffres ci-<strong>de</strong>ssus ne tiennentcomptent que <strong>de</strong> l'essence légère et du charbon, maisnégligent complètement les sous-produits tels que lesfractions lour<strong>de</strong>s et les brais que procurent la distillation,dont la quantité brute n'est pas négligeable.On est étonné à la lecture du rapport fait à la suite<strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième série d'essais que l'utilisation <strong>de</strong> ceux-cin'ait pas été envisagée.Quoi qu'il en soit, les essais ci-<strong>de</strong>ssus sont extrêmementintéressants et il est regrettable que <strong>de</strong>puis lemois <strong>de</strong> juin 1938, la mise en route <strong>de</strong> l'usine expérimentalen'ait pas été effectuée. Cependant nous avonsappris qu'un crédit <strong>de</strong> 600.000 francs est affecté, par leMinistère <strong>de</strong>s Colonies, à la reprise <strong>de</strong>s essais.Enfin, sans être autorisés à donner plus <strong>de</strong> détails,nous pouvons ajouter qu'un procédé nouveau qui, à lasuite d'expérimentations nombreuses, a permis <strong>de</strong> réaliserla transformation <strong>de</strong>s huiles végétales: en produitscombustibles dans les moteurs (à haut indice d'octane)et en lubrifiants, dans la proportion <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s produitsmis en œuvre, possé<strong>de</strong>ra bientôt une stationexpérimentale.Au moment où en France on constate qu'en cas <strong>de</strong>conflit, l'essence nécessaire à nos sections motoriséesest en quantités insuffisantes, on doit dire et redire quenos possessions lointaines ne peuvent assurer leurstransports que grâce à <strong>de</strong>s productions locales.Nous avons vu que l'essence légère, l'huile lour<strong>de</strong> etle charbon peuvent être obtenu à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oléagineux.On nous dit que la carbonisation du Galadjiri donne280 kgs <strong>de</strong> charbon <strong>de</strong> bois utilisable dans les gazogèneset que la production atteindra, si l'on s'en donnela peine, près <strong>de</strong> 200.000 tonnes par an, sans compter12.000 tonnes d'essence.La graine <strong>de</strong> coton est sans cesse plus abondante surnos rives du Niger.Ces ressources doivent être exploitées aussitôt quepossible. Il n'est peut-être pas encore trop tard pourl'organiser.L. LARGUIER.sihttp://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net
Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> LyonLe gaz <strong>de</strong> ville carburantLes véhicules à gaz, leur équipement et leur exploitationpar M. E. VENOT, Ingénieur E. C LIIIl y a quelques années, en 1935, nous avons publiédans <strong>Technica</strong> un article dans lequel nous exposions leproblème <strong>de</strong> la compression du gaz et les quelquesréalisations effectuées dans cette voie alors toute nouvelle.Depuis cette époque, nous avons fait d'importantsprogrès en la matière et maintenant, nos Stations <strong>de</strong>Compression nous permettent <strong>de</strong> stocker le gaz dans<strong>de</strong>s réserves fixes <strong>de</strong> plusieurs mètres cubes <strong>de</strong> capacitéeau, à une pression <strong>de</strong> 350 Hpz. au lieu <strong>de</strong> 200.A bord <strong>de</strong>s véhicules, également grâce aux progrèsréalisés sur les petits récipients, nous pouvons stockerle gaz à 250 Hpz. au lieu <strong>de</strong> 200, ce qui accroît <strong>de</strong> 25 %la quantité <strong>de</strong> gaz effectivement emportée et, par suite,le rayon d'action du véhicule.Ajoutons à cela que pour transvaser le gaz <strong>de</strong>sréserves fixes dans les bouteilles du véhicule, on aconçu <strong>de</strong>s bornes analogues à celles <strong>de</strong>s postesd'essence permettant un raccor<strong>de</strong>ment et un chargementexcessivement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s véhicules (5 minutesenviron).L'ÉQUIPEMENT DU VÉHICULE A GAZ DE VILLEMais nous voulons, aujourd'hui, traiter plus spécialementdu côté pratique <strong>de</strong> la question.Tout d'abord, l'équipement du véhicule à gaz comporte:Un moyen <strong>de</strong> stocker le gaz comprimé à bord <strong>de</strong>svéhicules. Pour cela, on utilise <strong>de</strong>s tubes qui sont soit<strong>de</strong>s bouteilles en acier Martin ordinaires, pesant <strong>de</strong> 9à 11 kgs au mètre cube <strong>de</strong> gaz détendu logé, soit <strong>de</strong>sbouteilles en acier spécial ou <strong>de</strong>s bouteilles légèresfrettées dont le poids est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 3 à 5 kgs parmètre cube <strong>de</strong> gaz.Le plus couramment, on utilise les bouteilles du typhydrogène,d'une capacité en eau <strong>de</strong> 50 litres, du poids<strong>de</strong> 60 kgs environ, qui, chargées <strong>de</strong> gaz à la pression<strong>de</strong> 250 Hpz. contiennent environ <strong>de</strong> 10 m 3 à 10 m 3 5 <strong>de</strong>gaz équivalent à près <strong>de</strong> 6 litres <strong>de</strong> carburant liqui<strong>de</strong>.Ces bouteilles sont fixées à <strong>de</strong>meure au mieux surchâssis, soit longitudinalement, soit transversalement,quelquefois sur la toiture, pour certains camions verticalement<strong>de</strong>rrière la cabine du conducteur.Bien entendu, cette fixation doit être soigneusementétudiée, soit au moyen <strong>de</strong> colliers en fer plat, soit par<strong>de</strong>s rubans d'acier avec ten<strong>de</strong>ur. Dans tous les cas, onne <strong>de</strong>vra jamais laisser porter les bouteilles directementsur leurs supports. On intercalera soit du bois,soit du feutre, soit <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> garnitures <strong>de</strong> freins.Le nombre <strong>de</strong> bouteilles à placer sur le véhicule esttrès variable ; on le détermine aisément en tenantcompte d'une part <strong>de</strong> la consommation en essence dumoteur <strong>de</strong> ce véhicule (en sachant que pour un litre<strong>de</strong> carburant liqui<strong>de</strong>, il faut <strong>de</strong> 1 m 3 6 à 1 m 3 8 <strong>de</strong> gazà 4.500 calories), et d'autre part, du kilométrage à faireparcourir au véhicule sans possibilité <strong>de</strong> recharge.Nous insistons spécialement sur l'intérêt qu'il y a àpousser les usagers à mettre le moins <strong>de</strong> bouteillespossible sur un véhicule et à s'efforcer <strong>de</strong> le rechargersouvent, ceci, notamment pour les véhicules municipauxtels que camions, bennes hygiéniques ou pour lesvéhicules <strong>de</strong> transport en commun.Toutes ces bouteilles sont réunies entre elles par unecanalisation commandée par un robinet.De là, le gaz comprimé est conduit à un organeappelé déten<strong>de</strong>ur. Cet appareil est <strong>de</strong>stiné à ramenerla pression du gaz variant <strong>de</strong> 250 Hpz. à quelqueskilogs, à la pression d'utilisation en la maintenantconstante, quels que soient les débits commandés parle moteur, en fonction <strong>de</strong> son régime <strong>de</strong> marche:Les déten<strong>de</strong>urs marchent tous en dépression, c'està-direque le gaz est appelé par la dépression créée parle moteur en tournant et qu'au repos, ils sont parfaitementétanches.A signaler, cependant, au passage, que la suralimentationqui consiste, au contraire, à utiliser la pressiondu gaz pour l'injecter dans le moteur, semble avoirreçu, <strong>de</strong>puis peu, une application pratique. (C'est lecycle <strong>de</strong> Erren dont il vous sera parlé à une prochaineoccasion).En sortant du mélangeur, le gaz se rend au carburateurmélangeur à gaz. Cet appareil, comme son noml'indique, est <strong>de</strong>stiné à permettre le mélange qualitatifet quantitatif approprié <strong>de</strong> gaz et d'air qui se trouveêtre introduit dans les cylindres, grâce à la dépressionprovoquée par l'aspiration du moteur.Le déten<strong>de</strong>ur et le mélangeur à gaz sont <strong>de</strong> différentstypes. Nous citerons ceux mis au point par laSociété du Gaz <strong>de</strong> Paris, par la Société du Joint Hercule,par les Etablissements Panhard-Levassor et enfincelui <strong>de</strong>s Etablissements Richard.Ces <strong>de</strong>ux appareils sont réunis en un seul, dans lemélangeur-doseur construit par le Laboratoire d'Etu<strong>de</strong>sMécaniques dit L.E.M.De l'expérience que nous avons <strong>de</strong> tous ces appareils,il résulte qu'ils donnent tous satisfaction. Il ne diffèrentguère que par leur construction et leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>montage sur le moteur du véhicule.Parmi les accessoires <strong>de</strong> l'équipement, nous avonsd'abord un manomètre gradué <strong>de</strong> 0 à 300 Hpz. placésur le tableau <strong>de</strong> bord du véhicule et <strong>de</strong>stiné à indiquerau conducteur la quantité <strong>de</strong> gaz existant dans lesbouteilles du véhicule.Il importe <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s manomètres spéciaux présentant<strong>de</strong>s sécurités en cas d'éclatement du tube85http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net