Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> Lyonquelques chiffres, l'importance croissante que ce marchés'est conquis en quelques années, passant successivement<strong>de</strong> 2.000 tonnes en 1932, à :3.500 tonnes en 1933,8.300 — 1934,10.000 — 1935,14.000 — 1936,26.000 — 1937,pour atteindre 35.000 tonnes en 1938.Le gaz propane en est lui à ses débuts. Alors que lebutane est réservé à <strong>de</strong>s usages domestiques et aapporté dans les campagnes les plus reculées un confortjusqu'alors réservé aux habitants <strong>de</strong>s villes, le propanes'adresse à une clientèle exclusivement industrielle etlui offre <strong>de</strong>s facilités d'emplois et d'usages jusque làinconnues.le concours <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> science et <strong>de</strong>s techniciensont eu <strong>de</strong>s conséquences directes sur le plan <strong>de</strong> la fabrication.Les progrès qui en ont résulté ont été faits à pas<strong>de</strong> géant.Le remplacement <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong>venues désuètes,au fur et à mesure <strong>de</strong>s découvertes, ne s'est trouvélimité que par <strong>de</strong>s considérations d'ordre économique.Il est du reste curieux <strong>de</strong> noter que ces développementstechniques se sont souvent suivis dans un ordreinattendu. Les premières batteries <strong>de</strong> craquage du typeBurton découlaient <strong>de</strong>s vieilles chaudières cylindriques<strong>de</strong> distillation. Les premiers alambics tubulaires furentappliqués au cracking ; ce n'est qu'ultérieurement qu'onen étendit l'emploi à la distillation par pipe still enremplacement <strong>de</strong>s batteries <strong>de</strong> chaudières cylindriquesen casca<strong>de</strong>.PECHELBRONN. — Distillation <strong>de</strong> Kutzenhaùsen.En opposition avec ces produits éminemment légers,il faut dire un mot <strong>de</strong>s produits éminemment lourds quereprésentent, dans la gamme <strong>de</strong>s produits du pétroleaprès les fuels et les bitumes routiers, les brais pouragglomérés, produits <strong>de</strong> remplacement <strong>de</strong>s brais <strong>de</strong>houille dont la France reste encore très gros importateur.Certes le raffinage a eu d'autres conséquences que lafabrication <strong>de</strong>s produits couramment consommés, maisil n'a pas paru inutile <strong>de</strong> mentionner l'inci<strong>de</strong>nce caractéristique<strong>de</strong> cette activité sur l'accroissement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>certains marchés.Encore plus imprévisible, au moment où le législateurfixait le statut du raffinage, était le rôle qu'allait jouer,dans l'industrie du pétrole les nouveaux développementstechniques. Ce n'est guère que <strong>de</strong>puis unevingtaine d'années que les recherches <strong>de</strong> laboratoires etDans le même ordre d'idées, on peut signaler le raffinagepar solvants qui était utilisé, bien avant 1914, pourle raffinage <strong>de</strong>s pétroles lampants, procédé E<strong>de</strong>leanu etqui ne fut étendu au raffinage <strong>de</strong>s huiles <strong>de</strong> graissageque quelque vingt ans plus tard.Les procédés d'extraction et <strong>de</strong> raffinage au moyen<strong>de</strong> solvants ont pris une extension considérable. Onpouvait lire, récemment, qu'au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièresannées, la capacité <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> déparaffinageau moyen <strong>de</strong>s solvants avait augmenté dans lemon<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10.000 Bbls/jour, soit 64 % et que celle <strong>de</strong>raffinage aux solvants s'était accrue <strong>de</strong> 24.000 Bbls/jouren augmentation <strong>de</strong> 38,5 %.Il existe en 1938 dans le mon<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 44 installations<strong>de</strong> raffinage et 36 installations <strong>de</strong> déparaffinagequi opèrent avec <strong>de</strong>s solvants.Qu'il s'agisse <strong>de</strong> craquage thermique, <strong>de</strong> distillation50http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net
Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> Lyonpar pipe still, ou <strong>de</strong> raffinage par solvants, il faut toujourscompter en dépit <strong>de</strong>s avantages considérablesapportés par chaque procédé nouveau sur ceux précé<strong>de</strong>mmentutilisés, une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix ans pour quel'emploi <strong>de</strong> la nouvelle invention soit généralisé.Si le rôle <strong>de</strong> la technique a été capital dans le passé,il semble <strong>de</strong>voir être encore plus important dansl'avenir, et une <strong>de</strong>s conséquences intéressantes <strong>de</strong> cettetendance est qu'avec son développement, le raffinagesur le sol national pour les pays non producteurs trouveune nouvelle justification.S'il était possible, en effet, <strong>de</strong> discuter le bien fondédu raffinage en France, alors que les investissementsétaient minimes, qu'une partie <strong>de</strong>s produits fabriquésRAFFINERIE DE PORT-JEROMETraitement <strong>de</strong>s produits blancs en continu.Au 2° plan : les bacs <strong>de</strong> service.Au fond, on distingue la partie supérieure <strong>de</strong>s tours <strong>de</strong> fonctionnement<strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> distillation du pétrole brut et <strong>de</strong> craquage.étaient inutilisables et que la valeur <strong>de</strong>s produits finiset la valeur <strong>de</strong> la matière étaient dans le rapport <strong>de</strong> 1à 1 1/2 ou 2, l'argumentation perd singulièrement <strong>de</strong> saforce avec les installations mo<strong>de</strong>rnes onéreuses, à hautren<strong>de</strong>ment, dont tous les produits sont <strong>de</strong>venus marchandset elle n'a plus raison lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> fabriquer<strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> qualité comme certains produits <strong>de</strong>stinésà l'aviation, dont la valeur atteint <strong>de</strong> 4.000 à 5.000francs la tonne, soit 10 à 12 fois la valeur du pétrolebrut.Cette marge entre la matière brute et les produitsfinis correspond alors aux frais énormes d'amortissement,<strong>de</strong> main-d'œuvre, d'entretien, <strong>de</strong> produits chimiques,etc.. et contribue à l'activité économique et àl'amélioration <strong>de</strong> la balance commerciale du pays.Si l'on envisage l'avenir, il convient <strong>de</strong> toujours considérerquelle est la tendance du moment. Or, celle-ciest actuellement influencée par l'obtention <strong>de</strong> produits<strong>de</strong> qualité toujours supérieure, plus particulièrementlorsqu'il s'agit <strong>de</strong> produits <strong>de</strong>stinés à l'aviation. On peutdonc prévoir qu'aux développements d'hier : distillationpar pipe-still, cracking, raffinage par solvants,viendront s'ajouter <strong>de</strong>main : l'hydrogénation, le craquagecatalytique et la fabrication <strong>de</strong>s produits spéciaux<strong>de</strong> synthèse.Ceci est d'autant plus prévisible que le problème <strong>de</strong>l'heure qui se pose à l'industrie du pétrole en France 1 atrait à l'approvisionnement du pays en carburantsAviation.Pendant <strong>de</strong> nombreuses années, la production <strong>de</strong> cesessences n'a été possible que par distillation directe <strong>de</strong>pétroles bruts aussi spéciaux que rares et qui donnaient,par distillation, <strong>de</strong>s essences répondant aux caractéristiques<strong>de</strong> celles requises pour l'aviation et accusant unnombre d'octane élevé. Devant les besoins grandissants<strong>de</strong> l'aviation, on a dû recourir à la technique pourrépondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. C'est ainsi que les essencesaviation <strong>de</strong>vant contenir peu <strong>de</strong> gommes, on a étéamené à faire <strong>de</strong>s essences par hydrogénation, ce procédé<strong>de</strong> saturation <strong>de</strong>s hydrocarbures non saturésconduisant à <strong>de</strong>s essences dont la stabilité est parfaiteet la susceptibilité au plomb, c'est-à-dire l'augmen+ationdu nombre d'octane par addition <strong>de</strong> plomb tétraéthyl,excellente.De nombreux travaux ont été faits également dansl'espoir d'arriver à faire <strong>de</strong>s essences à haut indiced'octane par craquage thermique, et raffinées <strong>de</strong> tellesorte que les teneurs en gommes soient satisfaisantes,mais tous ces essais semblent avoir échoué. Enfin,<strong>de</strong>puis quelques mois, les travaux sur le craquage catalytiqueont conduit à <strong>de</strong>s résultats très intéressants.Si les essences <strong>de</strong> craquage catalytiques n'ont pasencore prouvé qu'elles peuvent se conserver aussi bienet aussi longtemps que les essences d'hydrogénation, siRAFFINERIE DE PORT-JEROMEGroupe <strong>de</strong> pipe stills à 2 étages pour distillation du pétrole brut.elles n'ont pas une aussi bonne susceptiblité au plombque ces <strong>de</strong>rnières, elles sont, à tous autres points <strong>de</strong>vue, <strong>de</strong> qualité i<strong>de</strong>ntique.51http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net