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Revue Technica, année 1939, numéro Hors-série 1 - Histoire de l ...

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Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> LyonOn a parlé <strong>de</strong> 250 tonnes par jour. Or la productiontotale <strong>de</strong> l'année 1936 s'est chiffrée par 156 tonnes <strong>de</strong>brut. Il y a, d'autre part, <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> gisement àBou-Draa, dans la région <strong>de</strong> Meknès, au Djebel Tizroutineau nord <strong>de</strong> Taza, à Souk-el-Arba du Rharb. Maisle Maroc se suffit encore moins pour les hydrocarburesque l'Algérie elle-même, et il importe davantage.Les prospections pétrolières sont d'ailleurs intensémentpoursuivies dans tout notre empire colonial, sousl'initiative et le* contrôle <strong>de</strong> 1' Office National <strong>de</strong>s CombustiblesLiqui<strong>de</strong>s, grâce à l'énergique impulsion <strong>de</strong> sonéminent directeur M. L. Pineau. Mais, actuellement, laproduction pétrolière coloniale est pratiquement nulle.Devant cette situation, la France a cherché à suivrel'exemple <strong>de</strong> l'Angleterre, et à s'assurer, au moins partiellement,le contrôle <strong>de</strong> certains gisements pétrolierssitués hors <strong>de</strong> son empire. C'est ce qui a été réalisé pourles pétroles <strong>de</strong> l'Irak.On sait que le district pétrolier irakien a pour centreKirkuk, au sud-est <strong>de</strong> Mossoul et à 250 kilomètres aunord <strong>de</strong> Bagdad. Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la guerre, le gouvernementfrançais, instruit par une cruelle expérience,et sur l'initiative du sénateur Henry Béreinger, a entrepris<strong>de</strong>s négociations célèbres, auxquelles ont été mêlésClemenceau et Poincaré, pour se faire attribuer, dansla réorganisation du gisement, la part antérieurementdétenue par le gouvernement turc. La France possè<strong>de</strong>aujourd'hui 23,75 % du capital social <strong>de</strong> l'Irak PetroleumC° Ltd, qui exploite le gisement. Pour en tirerparti, elle a constitué la Compagnie Française <strong>de</strong>sPétroles, au capital <strong>de</strong> 475 millions <strong>de</strong> francs, danslaquelle l'Office National <strong>de</strong>s Combustibles Liqui<strong>de</strong>s,c'est-à-dire l'Etat, intervient pour 35 % <strong>de</strong>s actions et40 % <strong>de</strong>s voix.C'est pour la distribution <strong>de</strong>s pétroles <strong>de</strong> Kirkuk qu'aété construite la grandiose pipe-line, achevée en 1935,qui est jusqu'ici la seule conduite <strong>de</strong> pétrole importante<strong>de</strong> l'empire français. La ligne est double ; les <strong>de</strong>uxbranches, parties parallèlement <strong>de</strong> Kirkuk, se séparentà Haditha, à la traversée <strong>de</strong> l'Euphrate. La branchefrançaise, celle du nord, est longue <strong>de</strong> 850 kilomètres ;elle entre en territoire syrien, sous mandat français, àAbou Kemal. Partie <strong>de</strong> 300 mètres d'altitu<strong>de</strong>, elle traversele Tigre à 120 mètres, puis l'Euphrate ; elleremonte jusqu'à 375 mètres au voisinage <strong>de</strong> Palmyre,atteint l'altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 790 mètres avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre dansla vallée <strong>de</strong> l'Oronte au sud <strong>de</strong> Homs ; elle remonteencore à plus <strong>de</strong> 500 mètres avant d'atteindre la merà 7 kilomètres <strong>de</strong> Tripoli. Pour franchir ces dénivellations,elle comporte sept stations <strong>de</strong> pompage.Le débit moyen <strong>de</strong> cette conduite est <strong>de</strong> 300 à 400tonnes d'huile brute par jour. La France peut en tirerun million <strong>de</strong> tonnes par an, soit à peu près sa partdans l'exploitation du bassin. C'est pratiquement toutce qui représente, dans notre consommation, les hydrocarburesd'origine française, sinon territorialement, dumoins au point <strong>de</strong> vue politique, financier et transitaire.Cependant, <strong>de</strong> Tripoli à Marseille, ils entrent, bienentendu, dans le total <strong>de</strong> notre importation, comme lespétroles étrangers.** *Le problème <strong>de</strong>s carburants <strong>de</strong> remplacement a ététrès étudié. On croyait, il y a dix ans encore, que lesréserves pétrolifères du mon<strong>de</strong> approchaient <strong>de</strong> l'épuisement,et qu'il <strong>de</strong>venait nécessaire <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>ssuccédanés. En fait, les plus généreux dépôts d'aujourd'hui,comme ceux du Midcontinent américain et duVenezuela, ont été découverts <strong>de</strong>puis, et il n'est pluslégitime <strong>de</strong> pronostiquer avec <strong>de</strong>s cris d'alarme unedisette prochaine.Mais les carburants <strong>de</strong> remplacement restent unenécessité capitale pour les pays qui doivent acheterleurs hydrocarbures, c'est-à-dire pratiquement pourpresque tous les grands consommateurs, et spécialementpour la France.Les essences synthétiques ou artificielles, tirées ducharbon, par divers procédés dont le plus connu estcelui <strong>de</strong> l'hydrogénation, ont été en France l'objet <strong>de</strong>recherches actives. L'Office National <strong>de</strong>s CombustiblesLiqui<strong>de</strong>s a même installé pour cela <strong>de</strong>ux usines d'essaidans le Pas-<strong>de</strong>-Calais, à Béthune et Liévin ; une autreusine a été installée à Courrières avec <strong>de</strong>s capitauxprivés.La France n'est pas elle-même un pays charbonnier,puisqu'elle doit aussi acheter un tiers <strong>de</strong> sa consommation<strong>de</strong> houille ; sous un autre aspect, c'est pourl'essence synthétique le même problème économiqueque pour l'essence naturelle. Les pétroles artificiels nepeuvent être fabriqués jusqu'ici en grand que par lespays riches en charbon, comme l'Allemagne ou l'Angleterre.Encore l'Allemagne ne peut-elle maintenir cettefabrication que par un droit d'importation <strong>de</strong> 462 R.M.à la tonne <strong>de</strong> pétrole naturel, et l'Angleterre par undroit <strong>de</strong> 4 sh. au gallon. Dans ce <strong>de</strong>rnier pays, il nes'agit en réalité que d'une précaution militaire ; enAllemagne, d'une production en vase clos qui répondau programme national d'autarcie. La France, où lesconditions économiques sont différentes, ne peut envisagerles carbures d'hydrogénation que comme uneressource désespérée.Le benzol, qui résulte <strong>de</strong> la carbonisation <strong>de</strong> lahouille à haute température, est une production françaiserelativement importante. Notre pays vient eneffet au quatrième rang <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> benzol,avec 75.000 tonnes par an, <strong>de</strong>rrière les Etats-Unis(510.000 en 1930 ; 270.000 en 1932) ; l'Allemagne(250.000 et 207.000 aux mêmes dates) ; la Gran<strong>de</strong>-Bretagne(120.000 et 118.000).Mais, ici encore, les grands producteurs <strong>de</strong> benzolsont <strong>de</strong>s pays charbonniers. En fait, malgré son rangdans la production mondiale, la France doit en importer,puisque sa consommation annuelle est voisine <strong>de</strong> 80.000tonnes. D'ailleurs, le benzol, qui fournit plus <strong>de</strong> caloriesque l'essence et possè<strong>de</strong> un pouvoir antidétonant élevé,convient surtout aux moteurs poussés ; il n'est pas unvrai succédané <strong>de</strong> l'essence.Les carburants forestiers, dont l'utilisation est si efficacementpréconisée par l'Administration <strong>de</strong>s Eaux etForêts, le Ministère <strong>de</strong> l'Agriculture, l'Autorité Militaire,paraissent appelés à un beaucoup plus grandavenir. Aussi bien, les autres grands consommateurs <strong>de</strong>pétrole qui ne produisent pas d'hydrocarbures en quantitésuffisante se sont-ils déjà fortement attachés audéveloppement <strong>de</strong> cette nouvelle technique ; surtoutceux qui sont riches en forêts, comme l'Allemagne etle Japon. Il est à prévoir que la France, elle aussi, enfera un emploi croissant ; nous nous bornons à renvoyerà ce sujet aux indications qui ont été données ailleurs.Mais, en réalité, le véritable carburant <strong>de</strong> remplacement,en France, est jusqu'ici l'alcool. Cest une productionpour laquelle notre pays vient en tête du mon<strong>de</strong>,avec 5.826.000 hectolitres en 1935 et 4.830.000 en 1936.L'Allemagne, qui vient ensuite, n'en a produit que3.718.000, les Etats-Unis à peu près autant, et la Gran<strong>de</strong>-Bretagne 1.606.000. La production française <strong>de</strong> 1936provenait <strong>de</strong>s mélasses (599.000 hl.), <strong>de</strong>s vins (838.000hl.), et surtout <strong>de</strong>s betteraves (2.455.000 hl., soit plus<strong>de</strong> la moitié du total).27http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net

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