Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> LyonAvion Bréguet 690 C 3L'essence synthétique n'est pas retenue dans cette nomenclature, malgré qu'il en soitsouvent question.L'Allemagne peut se livrer à la production <strong>de</strong> quantités importantes d'essence synthétique,elle arrive à en produire, aujourd'hui, pour subvenir aux besoins <strong>de</strong> la moitié<strong>de</strong> sa consommation. Elle dispose <strong>de</strong> richesses considérables en charbon, tandis que nousen importons.Tout au plus, peut-on se livrer, en France, à la fabrication <strong>de</strong> l'essence synthétique,pour les quantités strictement indispensables à donner satisfaction à <strong>de</strong>s besoins particulierset on doit se réserver pour une utilisation plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce produit, jusqu'aumoment où le développement <strong>de</strong> l'emploi <strong>de</strong> l'énergie électrique, provenant <strong>de</strong>s centraleshydroélectriques, aura ramené à zéro les importations <strong>de</strong> charbon.Le problème posé, il s'agit <strong>de</strong> lui apporter les solutions qui s'imposent, sinon, nousserions peut-être contraints, sous l'empire <strong>de</strong>s circonstances, <strong>de</strong> restreindre, faute <strong>de</strong> laquantité nécessaire <strong>de</strong> carburants, le développement <strong>de</strong> la motorisation, ce qui présenterait<strong>de</strong> graves inconvénients. Pour se rendre compte <strong>de</strong> l'importance prise par la motorisation,il suffit <strong>de</strong> jeter un regard sur un passé récent.Déjà, au début <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> 1914-1918, la Briga<strong>de</strong> Mangin était transportée ensoutien du corps <strong>de</strong> cavalerie, les Allemands qui la rencontraient partout sur la partieouest <strong>de</strong> notre front, l'avaient surnommée la Briga<strong>de</strong> Fantôme.Peu après, dans « la course à la mer », les Divisions sont amenées en vitesse par laroute pour soutenir Belges et Anglais et arrêter, sous la direction du Général Foch, le flotenvahissant.Plus tard, à Verdun, la route sauve la situation.Après la rupture <strong>de</strong> la voie ferrée <strong>de</strong> Sainte-Menehould à Verdun, à Aubréville, dèsle début <strong>de</strong> l'attaque alleman<strong>de</strong>, Verdun n'est plus reliée au pays que par la mo<strong>de</strong>steroute départementale <strong>de</strong> Bar-le-Duc à Verdun.Par cette unique voie, « la Voie Sacrée », <strong>de</strong>venue légendaire, sont amenés en automobiles,les Divisions <strong>de</strong> renfort, les approvisionnements, les munitions, les ravitaillementsqui permettent <strong>de</strong> nourrir cette gigantesque bataille, puis <strong>de</strong>s Divisions <strong>de</strong> renouvellementrelevant les gran<strong>de</strong>s unités retirées <strong>de</strong> la tourmente.En 1917, la motorisation permet <strong>de</strong> pousser rapi<strong>de</strong>ment par les hauts cols <strong>de</strong>s Alpesles unités <strong>de</strong> l'armée française allant donner la main aux armées italiennes en retraite.En 1918, la motorisation permet <strong>de</strong> venir rapi<strong>de</strong>ment à la rescousse pour rétablir lasituation, d'abord, en mars, en bouchant la brèche qui s'est produite à la jointure <strong>de</strong>sarmées anglaises et françaises, puis, en mai, quand sur notre front, nous subissions uneoffensive vigoureuse.Enfin, la motorisation nous a conduit à la victoire, en permettant au Maréchal Foch,dès juillet, <strong>de</strong> marteler le front, par alternance, avec les gran<strong>de</strong>s unités amenées en camionsaux points choisis et jusqu'à la défaite totale <strong>de</strong> l'adversaire.Aussi, le Général Lu<strong>de</strong>ndorf, dans ses récits <strong>de</strong> guerre, a-t-il écrit : « La victoire françaiseest, en particulier, celle du camion français sur le chemin <strong>de</strong> fer allemand ».34http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net
Ecole Centrale <strong>de</strong> LyonBibliothèque Michel SerresAssociation <strong>de</strong>s Centraliens <strong>de</strong> LyonBombardier rapi<strong>de</strong> Amiot 350Sur le chemin <strong>de</strong> fer, en effet, la gêne apportée au ravitaillement <strong>de</strong> nos adversairesles avait contraints, faute <strong>de</strong> caoutchouc, à munir les roues <strong>de</strong>s camions <strong>de</strong> bandagesen fer, ce qui diminuait la vitesse, les possibilités et mettait leurs transports routiers dansun état d'infériorité par rapport aux nôtres.Aujourd'hui, la motorisation s'impose avec une vigueur encore accrue, elle s'est singulièrementdéveloppée dans les actes mêmes du combat, puis, la portée toujours plusgran<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'artillerie oblige à rechercher <strong>de</strong>s gares <strong>de</strong> ravitaillement plus éloignées, lesdistances dépassent le rayon d'action <strong>de</strong>s équipages hippomobiles remplacés par <strong>de</strong>strains motorisés.Enfin, plus que jamais, la manœuvre ou la riposte exigent une gran<strong>de</strong> célérité dansl'exécution, sous peine d'être <strong>de</strong>vancés par <strong>de</strong>s adversaires plus rapi<strong>de</strong>s et d'échouer.La question <strong>de</strong>s carburants <strong>de</strong> remplacement prend une importance très gran<strong>de</strong>.Les carburants <strong>de</strong> remplacement peuvent, à un moment donné, nous permettre <strong>de</strong>maintenir la motorisation au <strong>de</strong>gré suffisant.Parmi les carburants <strong>de</strong> remplacement, entièrement nationaux, se place, au premierplan, le gaz <strong>de</strong>s forêts. Le bois, le charbon <strong>de</strong> bois, les agglomérés utilisés dans <strong>de</strong>s gazogènesle produisent en donnant <strong>de</strong>s. résultats satisfaisants.Cependant, le bois, à côté <strong>de</strong> précieux avantages présente, pour le ravitaillement <strong>de</strong>nombreuses unités, l'inconvénient <strong>de</strong> stocks considérables et d'une lente manutention.Le charbon <strong>de</strong> bois est d'une gran<strong>de</strong> friabilité, il est sensible aux intempéries, laconstitution <strong>de</strong>s stocks n'est pas aisée, elle est même délicate. Il oblige, au surplus, à <strong>de</strong>srecharges fréquentes <strong>de</strong>s générateurs et, par suite, à <strong>de</strong>s arrêts trop nombreux <strong>de</strong>scolonnes militaires.Son volume, sa faible <strong>de</strong>nsité, sa consommation élevée ne permettent pas d'emporter,à bord <strong>de</strong>s véhicules, un approvisionnement suffisant pour parcourir les étapes qu'on aPotez triplace <strong>de</strong> chasse, type 630359http://histoire.ec-lyon.frhttp://bibli.ec-lyon.frhttp://www.centraliens-lyon.net