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09.086 Message relatif à la modification de la loi sur la protection ...

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qui pourraient être envisagées également dans le cas d’infractions non intentionnelles.<br />

Dans <strong>la</strong> pratique, cet arsenal <strong>de</strong> sanctions s’est révélé insuffisant. Trop souvent, les<br />

infractions – parfois manifestes – <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>loi</strong> restent sans conséquences, parce qu’aucun<br />

particulier ou aucune organisation n’engage <strong>de</strong> poursuites ou parce que les autorités<br />

pénales n’ouvrent pas d’instruction pénale ou n’appliquent pas les sanctions. On<br />

peut expliquer ce<strong>la</strong> notamment par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s indications <strong>de</strong> provenance, leur<br />

usage revenant <strong>à</strong> un collectif plus ou moins étendu. Il peut ainsi paraître disproportionné<br />

pour l’une <strong>de</strong>s entreprises constituant ce collectif et qui est habilitée <strong>à</strong> intenter<br />

une action, <strong>de</strong> prendre <strong>à</strong> sa charge les démarches et les coûts liés <strong>à</strong> une action civile<br />

et d’en supporter les risques dans le but d’obtenir une interdiction d’utilisation ou<br />

une autre injonction judiciaire. Ce<strong>la</strong> est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> désignations<br />

comme «Suisse» ou «suisse» ou <strong>de</strong> symboles comme <strong>la</strong> croix suisse, qui peuvent<br />

être utilisés par toute entreprise en Suisse <strong>à</strong> condition qu’elle respecte les prescriptions<br />

<strong>de</strong>s art. 48 et 49 LPM. En règle générale, les sujets <strong>de</strong> droit privé<br />

considèrent qu’il ne leur incombe pas d’engager un procès dans l’intérêt <strong>de</strong> tous, ou<br />

<strong>de</strong> porter p<strong>la</strong>inte contre une infraction censée être poursuivie d’office; dans le meilleur<br />

<strong>de</strong>s cas, ils se contentent d’annoncer l’infraction <strong>à</strong> l’IPI. Les autorités pénales<br />

ont par conséquent rarement connaissance <strong>de</strong>s cas d’utilisation abusive et, si elles en<br />

sont informées, il n’est pas rare qu’elles n’ouvrent pas d’instruction pénale ou<br />

qu’elles finissent par c<strong>la</strong>sser l’affaire pour non-lieu, au motif que les faits ne sont pas<br />

c<strong>la</strong>irs ou ne peuvent pas être établis c<strong>la</strong>irement.<br />

Cette situation insatisfaisante et <strong>la</strong> volonté déc<strong>la</strong>rée du Conseil fédéral <strong>de</strong> renforcer<br />

<strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> désignation «Suisse» et <strong>de</strong> <strong>la</strong> croix suisse justifient <strong>la</strong> prise <strong>de</strong><br />

me<strong>sur</strong>es visant <strong>à</strong> optimiser l’application du droit lorsque <strong>de</strong>s indications <strong>de</strong> provenance<br />

et <strong>de</strong>s signes publics font l’objet d’une utilisation abusive. Le projet prévoit <strong>de</strong><br />

poursuivre d’office non seulement tout emp<strong>loi</strong> par métier, mais aussi – <strong>à</strong> l’instar <strong>de</strong><br />

ce qui est prévu pour les signes publics – tout emp<strong>loi</strong> intentionnel d’indications <strong>de</strong><br />

provenance inexactes. La teneur <strong>de</strong> l’art. 64 LPM est proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’art. 61<br />

LPM qui régit <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion intentionnelle d’une marque, <strong>de</strong> sorte qu’il appréhen<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>protection</strong> d’une indication <strong>de</strong> provenance comme s’il s’agissait d’un droit individuel.<br />

Or, alors qu’il n’est pas possible <strong>de</strong> déduire du droit <strong>à</strong> une marque une <strong>protection</strong><br />

<strong>de</strong>s consommateurs contre les risques <strong>de</strong> tromperie (plus précisément, cette<br />

<strong>protection</strong> est indirecte et n’existe que si le titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> marque se défend luimême<br />

contre une utilisation abusive <strong>de</strong> sa marque, <strong>à</strong> l’exception <strong>de</strong>s marques <strong>de</strong><br />

garantie et <strong>de</strong>s marques collectives, voir l’art. 56, al. 2, LPM), l’art. 47, al. 3, LPM<br />

interdit l’usage d’indications <strong>de</strong> provenance inexactes dans l’intérêt <strong>de</strong>s consommateurs<br />

et dans celui d’un plus vaste public en fonction <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong>s services<br />

désignés. Il est par conséquent justifié que l’usage d’indications <strong>de</strong> provenance<br />

inexactes soit sanctionné <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que l’usage intentionnel <strong>de</strong> signes<br />

publics (voir aussi l’adaptation <strong>de</strong>s peines en cas d’infraction par métier <strong>à</strong> l’art. 28,<br />

al. 2, L-LPASP) et d’adapter l’art. 64 LPM.<br />

Deuxièmement, le projet <strong>de</strong> LPM prévoit d’habiliter l’IPI, qui donne aujourd’hui<br />

déj<strong>à</strong> <strong>de</strong>s avertissements en cas <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>loi</strong>, <strong>à</strong> dénoncer pénalement tout<br />

usage abusif intentionnel d’indications <strong>de</strong> provenance ou <strong>de</strong> signes publics auprès<br />

<strong>de</strong>s autorités pénales cantonales compétentes afin d’engager ainsi <strong>de</strong>s poursuites<br />

pénales et <strong>de</strong> lui permettre <strong>de</strong> faire va<strong>loi</strong>r les droits d’une partie p<strong>la</strong>ignante dans <strong>la</strong><br />

procédure, au sens <strong>de</strong> l’art. 104, al. 2, du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale suisse du<br />

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