T H E S E - TEL
T H E S E - TEL
T H E S E - TEL
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Chapitre 1 : Avantages et inconvénients du nouveau marché pour les économies d’énergie<br />
utilisateurs au profit des compagnies ou des autorités d’une part et elle est en opposition avec<br />
le concept de bien de « première nécessité » accessible à tous au moindre coût d’autre part.<br />
La caractéristique principale du système pré-dérégulation réside dans la réglementation des<br />
tarifs pour l’ensemble de la chaîne énergétique par les autorités nationales et/ou locales. Elle<br />
peut alors prendre la forme soit d’un contrôle de la bonne application par la compagnie des<br />
règles tarifaires (indexées sur l’évolution des différents coûts) édictées au préalable soit d’une<br />
négociation du tarif au vu des coûts réels de la compagnie. Dans les deux cas, le dialogue<br />
entre autorités et compagnies est crucial, le tarif de l’énergie étant également un outil<br />
politique. Les compagnies peuvent donc se voir interdire l’augmentation des tarifs pourtant<br />
justifiée par l’augmentation des coûts.<br />
Lorsque des règles sont définies, l’objectif est de faire coïncider les intérêts de l’usager et de<br />
la collectivité, par une politique de « vérité des prix » consistant à facturer à l’utilisateur au<br />
prix de revient pour la collectivité. Les coûts de fourniture varient néanmoins en fonction du<br />
moment mais aussi du lieu de la consommation. L’électricité est par exemple plus chère à<br />
produire en hiver car on fait appel à des capacités « de pointe » rentabilisées sur de courtes<br />
durées. Elle est aussi plus chère en basse tension car son acheminement utilise davantage<br />
d’infrastructures et les pertes sont plus importantes. La tarification au coût moyen n’est donc<br />
pas un signal optimal pour la maîtrise de la demande puisqu’elle ne reflète pas cette variabilité<br />
[PERC89].<br />
La tarification au coût marginal de court terme (CmCT) d’une fourniture est le surcoût<br />
résultant d’une demande additionnelle à capacités inchangées. Le tarif comptabilise alors les<br />
surcoûts engendrés par une demande supplémentaire. Ce surcoût croit cependant très<br />
rapidement avec la demande si bien qu’il peut être plus rentable pour la collectivité d’investir<br />
dans le renforcement de la chaîne énergétique. Le coût marginal de long terme (CmLT) est le<br />
surcoût résultant d’une demande supplémentaire en supposant que la compagnie dispose du<br />
délai suffisant pour augmenter la capacité de ses installations à la nouvelle situation. Il intègre<br />
alors le coût des ouvrages destinés à satisfaire à moindre frais cette demande supplémentaire.<br />
Suivant son niveau de complexité, la tarification au coût marginal peut traduire par un binôme<br />
(reflétant puissance et consommation) de coefficients multiplicateurs qui varient en fonction<br />
de la saison (hiver, été, intermédiaire) et du moment de la journée (heures pleines, creuses et<br />
de pointe). Elle envoie donc un message fort à l’utilisateur en l’incitant à maîtriser sa<br />
demande lorsque la fourniture est coûteuse, les prix de l’énergie augmentant alors aux<br />
périodes et pour les utilisations (puissance appelée, volumes demandés) en question.<br />
1.4.5. La limitation technique des réseaux<br />
Les compagnies de distribution sont entre autres des investissements pour la maintenance et le<br />
développement de leur réseau. La combinaison de cette fonction avec celle de fournisseur<br />
peut constituer une incitation à la maîtrise de la demande d’énergie. En effet, une<br />
augmentation non maîtrisée des consommations d’énergie peut être préjudiciable aux<br />
utilisateurs d’une part et au fournisseur d’autre part car un réseau proche de la saturation<br />
engendre une baisse de la qualité de la fourniture (chute de tension et de pression, coupure),<br />
est davantage soumis aux pannes et génère des surcoûts d’exploitation. Investir dans le<br />
renforcement des infrastructures existantes peut devenir capital à terme. L’investissement du<br />
fournisseur dans une politique de maîtrise de la demande d’énergie est alors nettement plus<br />
rationnelle car moins coûteuse pour lui et pour l’utilisateur qui verrait les coûts retranscrits<br />
dans sa facture.<br />
15