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Chapitre 2 : Typologie et analyse de services énergétiques courants dans le bâtiment<br />

que l’entreprise privée y acquiert une reconnaissance de premier plan. Ainsi, le régime de<br />

concession a permis dans les temps modernes de concilier nécessité de construire et modes de<br />

financement, en contrepartie d’une obligation de résultats. Notons que souvent, c’est une<br />

invention technologique privée qui a généré la définition d’un service public délégué.<br />

L’après première guerre mondiale va marquer un second tournant, en imposant de plus en<br />

plus le recours aux régies et à l’économie mixte pour palier les carences du privé. Le second<br />

après guerre va enfin voir la consécration de la notion de service public et donc générer<br />

des concessions.<br />

2.2.1. Eclairage public<br />

L’éclairage public est un service public régalien mais souvent délégué. Pendant longtemps, le<br />

seul système d’éclairage public fut celui des lanternes à bougies, puis les réverbères à huile au<br />

18 e siècle. L’éclairage au gaz apparaît à Paris en 1829 pour se généraliser à partir de 1855. En<br />

1859, le monopole de l’éclairage public privé est concédé à une compagnie fermière, la<br />

Compagnie de Chauffage et d’Eclairage par le Gaz. Le traité d’éclairage au gaz est actualisé<br />

en 1869. L’électricité se généralise vraiment à partir de 1887, après l’incendie de l’Opéra dû<br />

au gaz. Le premier texte réglementaire est le décret du 15 mai 1888. Six concessions<br />

concurrentes sont créées pour dix huit ans.<br />

2.2.2. Distribution du gaz<br />

La distribution de gaz a fait l’objet de concessions municipales sans réglementation propre<br />

jusqu'à la loi de nationalisation de 1946. En fait, elle a toujours été considérée comme un<br />

service public communal dans la mesure où une commune pouvait à la fois procéder à<br />

l’amélioration de l’éclairage public et à la fourniture des habitants. La commune signait un<br />

contrat avec des fournisseurs de gaz. Ainsi, seuls des textes généraux ont longtemps servi de<br />

base juridique, comme l’ordonnance du 14 novembre 1837 sur les concessions de services<br />

municipaux. Des traités gré à gré entre concessionnaire et commune étaient de mise. En<br />

général, la commune garantissait un monopole de l’éclairage public en échange de quoi, la<br />

compagnie s’engageait à fournir en gaz tout demandeur.<br />

2.2.3. Distribution de l’électricité<br />

Le développement de l’électricité en France conduit à la loi du 15 juin 1906 qui institue deux<br />

régimes juridiques pour la distribution d’électricité : la permission de voirie (sans disposition<br />

commerciale) et la concession sur la base d’un cahier des charges type. La loi du 27 février<br />

1925 [LOIM25] soumet la distribution aux obligations de service public. La loi du 8 avril<br />

1946 [LOIA46] laisse les communes compétentes, mais les oblige – à l’exception des régies<br />

préexistantes – à choisir EDF.<br />

2.2.4. Distribution de l’eau<br />

Les textes de réglementation sur l’eau sont très anciens (approvisionnement, marais, ponts,<br />

sources thermales et eaux minérales, curage, etc…). La question de l’hygiène est très tardive<br />

en France, puisqu’il faut attendre 1896 pour voir une installation de filtration digne de ce<br />

nom. La concession d’eau a été dès le 19 e siècle une source de revenu pour les communes,<br />

confirmée par la loi du 5 avril 1884 [LOIA84] sur le produit des concessions d’eau. Les<br />

communes ont très vite délégué à des entreprises privées la distribution d’eau, mais aussi<br />

parfois le captage, l’adduction et le traitement, via l’utilisation de plusieurs cahiers des<br />

charges : le décret du 6 juillet 1907 fixe d’ailleurs un cahier des charges type. Les travaux<br />

d’aménagement et de construction sont bien sûr aux frais du concessionnaire, mais une<br />

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