T H E S E - TEL
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Chapitre 2 : Typologie et analyse de services énergétiques courants dans le bâtiment<br />
bâtiment, l’inspection prend même en compte les climatiseurs individuels déjà soumis à<br />
l’étiquetage. Le CEN a clairement pris le parti d’élargir au maximum le cadre d’application<br />
dans le but de maximiser le potentiel d’économie d’énergie de la mesure. La norme est même<br />
très stricte car elle impose une fréquence d’inspection tous les trois ans (parfois tous les deux<br />
ans lorsque certaines actions sont imposées) et ce indépendamment de la puissance, de la<br />
taille et/ou de la complexité de l’installation.<br />
Une analyse limitée et subjective<br />
Les contraintes de coût et de personnel imposent naturellement une durée et un niveau<br />
d’expertise réduits. Conscient de ces difficultés, le CEN a donc logiquement nivelé la<br />
« profondeur » de la méthode pour en limiter la durée de mise en œuvre. Relativement<br />
superficielle, la procédure est basée essentiellement sur des contrôles visuels, tels que prônés<br />
par la méthode du CIBSE 1 , et a pour principal objectif de détecter les défauts flagrants de<br />
conception, de fonctionnement mais principalement le manque d’entretien sur l’installation.<br />
Certains relevés et mesures sont conseillés mais restent essentiellement focalisés sur les<br />
paramètres de fonctionnement (pression, température, puissance absorbée) et peu sur les<br />
données énergétiques, le but étant de contrôler que l’appareil fonctionne correctement et donc<br />
à des performances relativement proches de la normale, moyennant une dégradation normale<br />
due à son âge. La faisabilité des relevés est en outre directement conditionnée par l’existence<br />
d’une métrologie sur l’installation (compteurs, capteurs).<br />
L’inspection faisant la part belle aux contrôles visuels laisse finalement une place importante<br />
à la subjectivité. En l’absence de données de référence, deux inspecteurs analysant la même<br />
installation peuvent aboutir à des conclusions divergentes. En effet, juger du niveau de<br />
performance d’une installation uniquement par des constatations visuelles reste dans les<br />
cordes d’un expert en climatisation mais pas à la portée de n’importe quel inspecteur formé<br />
sur le tas.<br />
Une solution inadaptée aux enjeux de la climatisation individuelle<br />
Enfin, que dire du potentiel d’économies d’énergie des climatiseurs individuels ? Il ne fait<br />
aucun doute qu’avec le nombre de ces appareils, le moindre pourcent économisé sur chacun<br />
d’eux représente énormément à l’échelle de l’Etat-Membre. Cependant, l’inspection ne<br />
semble pas être la meilleure solution pour ce type de produit, le potentiel se situant<br />
principalement au niveau du circuit de fluide frigorigène sûrement soumis à davantage de<br />
fuites du fait d’un suivi plus restreint que sur les installations centralisées d’une part, des<br />
utilisateurs qui fixent les consignes d’autre part et enfin des performances nominales de<br />
l’appareil. Hormis le premier potentiel, les deux autres peuvent être atteints par des mesures<br />
de sensibilisation et une réglementation plus stricte sur les performances des climatiseurs.<br />
Plusieurs pays comme les Etats-Unis, le Japon, la Corée ou la Chine par exemple, sont allés<br />
beaucoup plus loin que le simple étiquetage en imposant, sur leurs marchés respectifs, des<br />
performances énergétiques minimales (« Minimum Energy Performance Standards » ou<br />
MEPS) aux climatiseurs [ENCO05].<br />
5.3. Chiffrage du marché et du potentiel de l’inspection périodique<br />
La présente étude se base sur et fait suite à la modélisation du parc de surfaces climatisées<br />
présentée au paragraphe 4.3.4.<br />
1 Chartered Institution of Building Services Engineers (CIBSE), http://www.cibse.org/<br />
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