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130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

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environnemental, le qualitatif sur le quantitatif dans le domaine de la production et la nécessaire<br />

formation des jeunes générations. L’école est primordiale et adopte tous les aspects de la<br />

pédagogie libertaire et des méthodes FREINET. Mais c’est la vague hippie et ses divers avatars<br />

qui vont vraiment lancer l’utopie écologiste, une des rares à survivre puissamment à l’orée du<br />

XXI° siècle. Un des premiers analystes systématiques (au même titre que l’anarchiste Murray<br />

BOOKCHIN) semble être Barry WEISSBERG. Son The politics of ecology (qui est plus une thèse<br />

qu’une utopie) reconnaît d’ailleurs partiellement sa dette vis à vis de l’anarchisme, qui n’est pas<br />

un « mauvais mot » et à qui on doit « collectivisation des responsabilités et coopération »<br />

comme il le répète dans une interview à Actuel en octobre 1971.<br />

• 1962 Aldous HUXLEY avec Island décrit un univers mêlant drogues, philosophies orientales<br />

(le bouddhisme surtout), développement harmonieux des corps, et économie coopérative et<br />

équilibrée qui participe autant au genre hippie qu’aux écotopies. C’est un bel ouvrage qui<br />

anticipe tout l’esprit des sixties. L’aspect libertaire est évident, puisque refusant tout système<br />

contraignant, la communauté au contraire tente une symbiose pragmatique entre techniques<br />

et pensées différentes.<br />

• 1971 Dorothy BRY<strong>ANT</strong>, largement influencée par les idées libertaires, avec The Comforter<br />

(livre qu’elle reprend en 1976 sous le titre de The king of Ata are waiting for you)<br />

s’enthousiasme pour une société agraire, à faible technologie. La puissance de la pensée, la<br />

force motrice des rêves... doivent permettre de gérer au mieux un environnement qu’il faut<br />

absolument respecter.<br />

• 1972 la fable écologiste, libertaire et antiproductiviste de gébé, L’an 01, est totalement en<br />

symbiose avec l’air du temps. Son auteur, critique sympathique des pouvoirs machistes ou<br />

politiques appartient bien au courant libertaire, dans la mouvance de la revue mythique<br />

Charlie hebdo qui figurait en bonne place dans toutes les librairies parallèles proches de<br />

l’anarchisme.<br />

• 1974 Yona FRIEDMAN dans son « Utopies réalisables » (réédité en 2000), propose un<br />

monde de petites communautés indépendantes, à démocratie directe, respectant la<br />

« primauté de l’individu » et la diversité des choix. Bien des traits de ses propositions<br />

pragmatiques et pluralistes, antipaternalistes affirmées, sont d’un net esprit libertaire,<br />

antiétatiste, parfois fédéraliste. C’est d’autant plus net qu’il s’oppose à tout système, tout<br />

universalisme de la pensée comme l’avait initié STIRNER en son temps. Mais le jargon est<br />

confus et les idées quelque fois contradictoires (« antifédérationnisme » et propositions<br />

fédéralistes se suivent !). De plus dans ses propositions finales, il apparaît plus comme un<br />

réformiste et un libertarien (« capitalisme social ») qu’un libertaire. Son oeuvre optimiste de<br />

communautés désintéressées et de mouvements écologistes, tournés vers des villes à taille<br />

humaine et d’urbanisme humaniste est bien datée désormais.<br />

• 1974 Ursula LE GUIN avec The dispossessed fait d’Anarres un monde égalitaire, coopératif,<br />

antiautoritaire quoiqu’un peu doctrinaire et trop collectiviste. La pauvreté et les choix<br />

idéologiques écologistes et libertaires imposent le respect des êtres, des ressources et du<br />

milieu, alors que la capitaliste Urras est un monde technologique au milieu riche mais dégradé.<br />

• 1975 avec Ecotopia, Ernest CALLENBACH regroupe pratiquement tous les idéaux libertaires<br />

des sixties dans une communauté républicaine autogérée de l’ouest des États-Unis où trois<br />

États ont fait sécession : décentralisation et fédéralisme, mœurs et vie sexuelle antiautoritaires<br />

et libres, écologie, énergie biodégradable et méthodes alternatives et<br />

enseignement intégral autogéré dans des écoles-fermes quasi autonomes. Les unités sont de<br />

petites tailles. Le respect de la nature est encouragé ; le cadre de vie est esthétiquement<br />

réorganisé, ce qui n’est pas sans rappeler l’utopie de William MORRIS. Utilitarisme et<br />

productivisme sont également rejetés. Les membres de cette collectivité acceptent donc une<br />

vie assez austère et ascétique, mais sans contrainte. Avec un travail nécessaire d’environ 20<br />

heures par semaine, on retrouve cette idée des 2 à 3 heures par jour de beaucoup d’autres<br />

ouvrages. Les influences hippies, orientales et amérindiennes de l’époque sont<br />

incontestables. La liberté et la diversité sont les deux bases libertaires clés de l’utopie. Les<br />

cités sont de taille humaine et autogérées ; « le municipalisme libertaire » de Murray<br />

BOOKCHIN n’es plus très loin…S’il n’a pas créé le genre, CALLENBACH a visiblement créé le<br />

nom, puisque le terme d’écotopie est désormais accepté. Une revue italienne d’architecture<br />

et d’urbaniste favorisant les technologies douces et l’écologie s’appelle d’ailleurs Ecopolis,<br />

Rivista critica di ecologia territoriale.<br />

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