130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

Richard BRAUTIGAN qui en 1968, en bon adepte du « free » propose gratuitement un livre
écologique qui porte le nom de Please plant this book, puisqu’il contient de nombreuses
semences !. Le Grateful Dead entre autres groupes proposent bien des concerts gratuits qui
sont à chaque fois de vrais happenings politiques.
De nombreux diggers se sont reconvertis dans l’écologie, le biorégionalisme ou les
mouvements alternatifs. Par exemple David SIMPSON et Jane LAPINER continuent à animer
une firme alternative au nom symbolique de Human Nature. Freeman HOUSE, connu comme
grand défenseur des saumons, est le principal coordinateur du Mattole Restoration Council-
MRC dans la vallée de la Mattole River. Quant à l’acteur Peter COYOTE (Peter COHAN de
SILVA) aujourd’hui consacré, il ne renie rien de ces expériences californiennes dans un livre
récent de souvenirs 139 . Peter BERG, comme d’autres anciens diggers, a également rejoint le
biorégionalisme dont l’antiétatisme renoue avec la vie libertaire de sa jeunesse. Ce
mouvement connaît un net regain de jeunesse avec les mouvements anti-OMC de l’année
2000.
l) Le groupe Panique des années 1960 en France
Sans être expressément « anarchiste », le mouvement lancé vers 1963 par les antiautoritaires
exilés chilien (Alejandro JODOROWSKY), espagnol (Fernando ARRABAL) et
polonais (Roland TOPOR) est un mouvement libertaire par bien des points. Il refuse tout
dogme, toute règle et renoue avec « l’anti-politisme » des anti-autoritaires. Le choix du nom est
une référence au dieu Pan, « dieu de l’amour, de l’humour et de la confusion » affirme
JODOROWSKY dans le magasine Actuel. La provocation et la liberté sexuelle, bien dans
l’esprit des sixties, s’insèrent sans problème dans la geste libertaire. En 1965 le groupe propose
« L’éphémère panique » qui est une des activités les plus marquantes du Festival de la Libre
Expression de l’anarchiste Jean-Jacques LEBEL.
m) « La Commune » de Milan dans les années 1970
Autour de l’écrivain libertaire Dario FO se crée à Milan en Italie le Collectif théâtral « La
Commune ». Vers 1974-75, le groupe occupe les bâtiments de la Palazzina et les transforme
en « Centre de vie associative populaire » : lieu de rencontres, de débats, de créations
artistiques diverses… Milieu ouvert sur l’extérieur et le quartier, il offre des moyens
d’expressions à divers groupes de la région milanaise.
n) Le groupe SOMA brésilien des seventies
Au Brésil, un groupe « anarchiste-artistique » appelé SOMA compte parmi ses membres
le créateur de bandes dessinées, MACEDO, né en 1951. Il va se fixer en France et publier
régulièrement aux éditions Glénat.
Le groupe SOMA a produit plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’anarchisme brésilien et
de l’utopie pédagogique.
o) les groupes « punks » et apparentés :
Le terme punk désigne les sales gosses, les emmerdeurs… ceux qui ruent dans les
brancards et qui dans les seventies (courte période entre 1975 et 1979 surtout) contestent ce
qu’ils appellent la mollesse des hippies et font de THATCHER l’abominable caricature du
capitalisme autoritaire. Vague puissante, popularisée notamment par le succès des Clash de
Joe STRUMMER (mort en 2002), ce mouvement semble d’abord incarner un refus de l’utopie
résumé sommairement dans le slogan « No future ». Le radicalisme nihiliste serait leur axe
essentiel.
En fait les groupes se multiplient, se diversifient et vivent souvent en semicommunautés,
parfois libertaires, même si le leadership se développe rapidement, ainsi que
parfois une dérive marchande due aux premiers succès. D’autre part la militance anti-
139 COYOTE Peter Sleeping where i fall, Washington DC, 2000
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