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130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

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III° millénaire de 1997 présentent une vision baroque apparemment proposée sans aucune<br />

contrainte ni limite.<br />

Parmi les artistes s’exprimant dans la diversité, dans la volonté utopique humaniste, et<br />

participant à de multiples créations, il faut absolument citer les auteurs belges de bandes<br />

dessinées, Benoît PEETERS et François SCHUITEN. Ils ont créé un monde fabuleux, divers,<br />

étonnant avec leur série « Cités obscures ». Leur «Voyages en utopie » en 2000 présente une<br />

multitude de projets et de réalisations, révélant toujours un respect exemplaire des personnes,<br />

des environnements, des thématiques...<br />

Dans le domaine de la science-fiction utopiste et plus ou moins libertaire émerge la trilogie<br />

martienne de Kim Stanley ROBINSON. Dans Mars la rouge de 1993, il décrit le refus libertaire,<br />

exprimé par Arkady, de toute géométrie conventionnelle et uniforme dans le bâti urbain. Ce leader<br />

radical propose une ville de trapèzes colorés, renouant avec le cubisme et le fauvisme, créant<br />

ainsi une profonde fantaisie permettant de refuser toute hiérarchie dans l’habitat.<br />

Bref, la ville idéale, la cité du futur, cette utopie « réformiste » 91 , si nous reprenons<br />

quelques éléments du livre d’Helen ROSENAU, se veut ouverte et dynamique, adaptable et<br />

variée, « car la variété est nécessaire parce qu’une société complexe exige des modèles<br />

diversifiés ». La taille est limitée, l’insertion ville-campagne harmonieusement réalisée. Ni dogme,<br />

ni modèle figé... mais compromis et pragmatisme, au profit de l’humain et de rapports sociaux<br />

moins fractionnés. Ce qui permet d’emprunter aux différentes époques, aux différents lieux, et<br />

aux différentes tendances, sans se limiter, au profit d’une liberté de choix revendiquée. Cette<br />

architecture récente, douce ou « faible » « s’accommode de la réalité, la commente, fait de<br />

l’arrangement avec le réel son principe d’existence » 92 .<br />

Cette vision utopiste de l’urbanisme et de l’architecture centrée autour de la mobilité, de la<br />

liberté... semble accentuée par les Technologies de l’Information et de la Communication ; les<br />

villes modernes sont obligées de s’y adapter et les personnes y vivent une vie plus dégagée des<br />

contraintes matérielles et politiques. C’est en tout cas l’analyse de William MITCHELL qui<br />

développe le concept nouveau d’e-topia en fin des années 1990 93 .<br />

4. Une volonté humaniste, de bâtir pour l’homme, sans<br />

dogmatisme...<br />

Il n’y a pas que les libertaires dans cette voie, assurément, mais c’est bien une de leurs<br />

préoccupations essentielles. Ce n’est pas étonnant que le créateur de la Cité Radieuse, LE<br />

CORBUSIER, bien connu du libertaire Michel RAGON, cherche ses références chez PROUDHON,<br />

FOURIER... et curieusement également chez BALZAC ! Il se serait sans doute inspiré des œuvres<br />

de Anatole FRANCE Sur la pierre blanche, ZOLA Travail et Tony GARNIER pour son projet de<br />

ville industrielle, dont les écrits sont tous issus des premières années du siècle.<br />

Au début du siècle, bien des artistes regroupés dans le Bauhaus berlinois, fermé par les<br />

nazis dès 1933, espèrent reconstruire le monde sur des bases spirituelles et non capitalistes.<br />

C’est le cas de Wassily KANDINSKY (1866-1944) qui a quitté l’URSS trop contraignante et surtout<br />

de Walter GROPIUS qui est un des principaux auteurs du Manifeste du Bauhaus de 1919.<br />

Dans les années 50, les anglais Alison et Peter SMITHSON se rangent en faveur d’un<br />

urbanisme plus humaniste. Ils sont quasi sur la même position que l’architecte anarchiste Colin<br />

WARD (né en 1924) qui a beaucoup écrit sur l’urbanisme anarchiste, en proposant surtout une<br />

habitation de petite dimension, autogérée (« un logement anarchiste est un logement contrôlé<br />

par ses habitants » et se moquant des dogmes architecturaux. Ce qui compte, c’est un<br />

architecture légère, facile à monter et à aménager à son goût 94 . WARD s’inspire beaucoup du<br />

belge Lucien KROLL et de l’allemand Walter SEGAL (1907-1985) dont les idées ont servi à la<br />

création de nombreux logements sociaux à Londres en fin du XX° siècle. L’œuvre de Colin<br />

91 l’expression est d’Helen ROSENAU dans sa conclusion à l’ouvrage cité<br />

92 Dictionnaire des Utopie, Paris, Larousse, 2002<br />

93 MITCHELL William E-topia. Urban life, Jim - But not as we know it, 1999 cité dans ASCHER<br />

François Villes réelles et virtuelles, Encyclopia 2001, p.124<br />

94 WARD Colin La maison anarchiste, -in-La Culture libertaire, Lyon, ACL, 1997<br />

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