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130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

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• 1907 NEWTE Horace W. avec « The great beast » dénonce une dictature socialiste établie au<br />

début du XXI ème siècle en Angleterre. Le salut viendrait d’une réaction déterminée des<br />

« barbares », qu’on peut assimiler aux « cosaques » de COEURDEROY ou à l’éloge de Stenka<br />

RAZINE qui revient si souvent chez BAKOUNINE.<br />

• 1907-1908 LONDON Jack dans « Le talon de fer » rédige une utopie marxisante comme il<br />

l’affirme lui-même. La société est dominée par un machinisme systématique et apocalyptique. Il<br />

décrit également un système ploutocratique écrasant le prolétariat et des partis politiques<br />

modérés irresponsables, qui au lieu de supprimer les errements de leur société, vont établir<br />

un régime de type fascisant jusqu’au XXVII ème siècle. Ce vibrant hommage à la révolution<br />

sociale et à la grève générale est une anticipation assez fantastique des évolutions du XX ème<br />

siècle qui commence.<br />

• 1908 le socialiste Anatole FRANCE avec L’île des pingouins abandonne l’optimisme qu’il a<br />

exprimé dans Sur la pierre blanche. Un fort pessimisme se dresse face à un matérialisme<br />

déshumanisé qui semble s’installer partout. Comme LONDON, il est effrayé par un société de<br />

haute technicité où le machinisme utilisé sans discernement écrase l’homme.<br />

• 1909 l’espagnol de culture britannique Ramón PÉREZ DE ALAYA nous offre une œuvre<br />

sympathique Sentimental Club, qu’il sous-titre lui-même en « Bobard burlesque/Patraña<br />

burlesca ». Comme WELLS dont il s’inspire il nous décrit un gouvernement mondial sur une<br />

Terre où les frontières ont disparu. Une technologie avancée permet de fournir l’alimentation<br />

et tout le nécessaire aux habitants, avec des transports rapides et une communication<br />

collective très développée. Cet apparent monde heureux est en fait une société totalitaire aux<br />

mainx du Directorio qui contrôle tout et qui uniformise tout. Les mœurs, les sentiments, la<br />

descendance… sont tous sur le même type. Une propagande distillée à grande échelle<br />

renforce ce conditionnement. L’individu, l’art, les passions… sont laminées et deviennent des<br />

crimes punis d’électrocution. Un petit groupe de réfractaires, agissant sous pseudonymes<br />

(Ulysse, Calixte, Antinous…) se retrouve dans le « Sentimental club » qui est un lieu où ils se<br />

réapproprient l’histoire, les sentiments, les goûts… Manger un fruit réel, s’embrasser et faire<br />

l’amour deviennent alors des actes révolutionnaires humanistes. La seule utopie qu’ils<br />

admettent est celle qu’ils se créent eux-mêmes, de leur propre initiative, en prenant le risque<br />

des imperfections (vices, violence…) qui y sont liées, car seul l’humain dans sa réalité est<br />

digne d’intérêt. Entre le rétablissement des vices déjà proposé par un MANDEVILLE, et les<br />

réfractaires nécessaires de ZAMIATINE et d’HUXLEY, cet écrit est curieusement méconnu. Il<br />

est vrai que son auteur, bohême libertaire, proche de KROPOTKINE et des Fabiens au début<br />

du XX°, renie sa jeunesse en revenant dans l’Espagne franquiste après un long exil. Il réécrit<br />

alors son utopie, publiée en 1959 sous le nouveau titre de La revolución sentimental ; mais<br />

elle n’est plus qu’un pamphlet anti-communiste trop dans la ligne des positions du caudillo pour<br />

être vraiment analysée par les historiens de l’utopie.<br />

• Au début du siècle Eugène RICHTER, (auteur en 1891 de Sozialdemokratische Zukunftsbild),<br />

homme de droite (Parti Libéral Allemand) fait habilement la satire du socialisme d’État, lui aussi<br />

de manière prophétique. Son œuvre est un plaidoyer en faveur de la liberté individuelle contre<br />

un collectivisme écrasant et de ce fait peut-être rattachée à notre problématique.<br />

• 1912 Franz KAFKA avec « Amerika » (publié en 1927) révèle lui aussi les méfaits d’une<br />

taylorisation systématique qui conduit au décervellement, à la mécanisation des humains.<br />

L’univers mécanique omniprésent est source d’une angoisse majeure ; la société fonctionne<br />

selon des rythmes aveugles, où la création humaine n’a plus de place. L’art, l’imagination, la<br />

fantaisie en sortent broyés.<br />

• 1912 Edward Morgan FORSTER (1879-1970) dans « The machine stops/La machine<br />

s’arrête » met en scène une véritable idolâtrie des machines. Les hommes sont dans un<br />

monde tellement cloisonné et vivent en cellules isolées qu’ils ne communiquent que par écran.<br />

La fin est optimiste, si on peut dire, puisque ce monde inhumain est totalement détruit. Cette<br />

parodie de l’État mondial totalitaire aurait été écrite contre les aspects jugés trop optimistes de<br />

quelques écrits de WELLS.<br />

• 1916 la féministe états-unienne Charlotte PERKINS GILMAN propose la dystopie « World war i<br />

ourland » qui voit l’héroïne décrire un pays ravagé par un conflit.<br />

• En 1916 Guillaume APOLLINAIRE avec Le Poète assassiné montre à la fin de son ouvrage<br />

une chasse aux poètes, ceux-ci incarnant la rêverie et la liberté.<br />

c) De 1917 à 1990 : de la Révolution bolchevique à la Chute du Mur<br />

de Berlin

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