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130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

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l’utopie libertaire, mais en ne rejetant pas le passé : le projet « implique un nouveau regard sur le<br />

passé (récupérer), sur le présent (réaffirmer) et sur le futur (construire) ».<br />

C’est pourquoi ils se définissent souvent comme anarcho-indianistes, ou anarchoindigènes,<br />

dans la lignée des anarchistes colombiens tels Biófilo PANCLASTA.<br />

Alas de Xue veut dire en dialecte chibcha « la liberté du soleil » d’où leurs liens avec la<br />

communauté Maís (Mancomunidad América India Solar).<br />

Leur concept de « tropeler@ » semble intraduisible : c’est une « conception de la vie, de<br />

la résistance » et un art de se comporter qui n’est pas sans rappeler l’époque dadaiste ou<br />

surréaliste dans ses manifestations oniriques ou dans ces actes provocateurs et jouissifs. Le @<br />

final est souvent présent dans les écrits des libertaires du monde hispanique ; il marque une<br />

volonté non-sexiste, de ne pas affecter un genre (masculin ou féminin) aux termes employés. Le<br />

@ s’applique aux deux genres sans poser de hiérarchie.<br />

Le « Manifiesto del tropeler@ » est un beau texte de Carlos MEDINA GALLEGOS<br />

proposé à une rencontre libertaire de l’université de Bogotá le 05/06/1992. Ce n’est pas une<br />

utopie classique, ni un projet politique classique : il mêle les deux dans un ton assez original dans<br />

la mouvance libertaire, c’est pourquoi j’en ai traduit plusieurs passages.<br />

« Le tropel est une conception de la vie qui implique mouvement et transformation<br />

permanente… »<br />

« …c’est une invitation à vivre cette unique vie intensément »<br />

« …c’est la possibilité de construire unprojet historique de vie sans schémas et sans<br />

modèles… »<br />

« La/le tropeler@ est un(e) militant (e) de la vie qui ne supporte ni les dogmes ni les<br />

sectes, qui ne renonce pas à l’utopie de rêver à des aurores pleines d’abondance et de<br />

bonheur. »<br />

« Elle/Il aime se dédier avec dévouement et intelligence à construire des organisations<br />

de toute forme : groupes ou peñas (regroupements festifs), brigades, groupes de danse et de<br />

théâtre, groupes musicaux, collectifs de peintres, groupes sportifs, équipes de recherches,<br />

colonies, mouvements autour de journaux muraux, de revues, de programmes de radio, société<br />

de conteurs, amis de la tertulia (réunion festive de discussion), profanateurs du sacré, groupes<br />

de ciné club… poètes de la tendresse et de la résistance. »<br />

« Je rends hommage de respect et d’admiration à toutes(tous) les tropeler@s<br />

d’Amérique qui durant ces 500 ans de résistance à l’ignominie saisirent avec conviction les<br />

drapeaux de la liberté et s’engagèrent pour rendre possible l’utopie. Je rends hommage<br />

également à ceux qui aujourd’hui de tout lieu et de toute situation, persistent dans la lutte en<br />

fortifiant leur engagement pour faire de l’Amérique un paradis de la liberté, de la paix et du<br />

bonheur. »<br />

L’utopie libertaire s’exprime bien ici, contre toutes les conventions et contre tous les<br />

conformismes, en misant sur pluralisme et mouvement.

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