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130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

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WARD est importante dans le monde britannique, tant dans le milieu libertaire (il fut rédacteur de<br />

Freedom de 1947 à 1960 puis d’Anarchy de 1961 à 1970) qu’en milieu urbanistique. Il a travaillé<br />

pour la Town and country Planning Association et est éditeur du Bulletin of<br />

Environmental Education.<br />

Léon KRIER et son projet Atlantis va dans le même sens : se dressant contre « les<br />

grands ensembles monotones et morbides », il préfère une utopie positive, ethnocentrique, loin<br />

des « raisons d’État de la politique ».<br />

Au Danemark, en fin du XX° siècle, le groupe SUPERFLEX cherche à allier projet<br />

urbanistique et citoyenneté.<br />

En Italie, autour du professeur Alberto MAGNAGHI, à Firenze, des recherches<br />

intéressantes sont menées pour respecter nature, patrimoine culturel et technologies modernes,<br />

en s’insérant dans un milieu local qu’il faut absolument préserver face à une mondialisation trop<br />

uniformisante. L’idéal proposé est un ensemble de petites cités, misant sur l’économie alternative<br />

mixte (agriculture, industrie, artisanat, services...) et liées entre elles dans un réseau de type<br />

solidaire et fédéraliste. Ces « città solidali » misent donc sur « un autodéveloppement<br />

écologique et humain possible, soutenable » qui revalorise l’espace « anthropogénétique »<br />

comme le dit Françoise CHOAY dans l’article ci-dessus référencé. L’auteur en relatant cette<br />

expérience parle malheureusement d’anti-utopie, preuve s’il en est de la confusion des meilleurs<br />

chercheurs sur la polysémie du terme. Ce projet décrit n’est pourtant qu’un total « remake » des<br />

utopies anarchistes et communalistes libertaires : petites cités, développement alternatif et<br />

écologique, appui mutuel et réseau de type égalitaire autogéré et fédéral... L’influence (non<br />

avouée apparemment) des idées de KROPOTKINE et de Murray BOOKCHIN est pourtant évidente.<br />

Fabrice HYBERT, lui, veut allier le beau, le fonctionnel, le gratuit, bref un monde au service<br />

des gens ; il propose par exemple de remplacer les arbres d’ornement des villes par des arbres<br />

fruitiers, accessibles à tous.<br />

5. De la contre-utopie expressionniste aux contre-utopies plus<br />

récentes...<br />

Au service de Métropolis et contre les noirs aspects d’un monde naissant,<br />

l’expressionnisme architectural semble être l’équivalent littéraire des contre-utopies ou dystopies.<br />

Il faut analyser les projets de Erich KETTELHUT qui inspireront plus tard Ridley SCOTT pour son<br />

film Blade Runner, pour ressentir l’oppression et la noirceur de villes alors en expansion.<br />

Toujours dans les années 20, Ludwig HILBERSEIMER propose des villes aux structures<br />

orthogonales et même une ville constituée de tours qui anticipent malheureusement sur les<br />

constructions de la deuxième moitié du siècle.<br />

Avec Nous Autres, ZAMIATINE auteur de la première grande anti-utopie du siècle, nous<br />

montre une ville gigantesque, écrasante, anti-humaine. L’homme y est réduit à être un quasiautomate,<br />

ce que promeuvent à l’époque GASTEV et KERJENTSEV. Ruth EATON dans l’article<br />

cité note à juste titre que l’œuvre de ZAMIATINE est une puissante parodie du gastevisme,<br />

forme totalitaire et poussée à l’extrême du fordisme ou du taylorisme que les nouveaux dirigeants<br />

de l’URSS appréciaient !<br />

Les verticales de Hugh FERRISS à la fin des années 20 peuvent être considérées comme<br />

dystopiques, même s’il intercale des zones planes. Pour nous aujourd’hui, leur aspect élancé a<br />

perdu son aspect novateur et audacieux, pour n’être plus qu’un reflet inquiétant et sombre des<br />

villes verticales.<br />

Dans le même ordre, la ville verticale de I. XENAKIS peut paraître comme une vraie<br />

dystopie tant la technique est portée aux nues : technolâtrie, dit même F. CHOAY.<br />

Pour dénoncer les dérives de l’utopie dite « rationnelle » et son absurdité, certains<br />

architectes utilisent largement la dérision ou l’excès, et la provocation également.<br />

C’est le cas de l’autrichien d’origine Hans HOLLEIN, du hollandais Rem KOOLHAS ou des<br />

groupes italiens Archizoom Associati et Superstudio.<br />

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