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130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

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désormais) et la pornographie servent de moteur à la dénonciation des valeurs des sociétés<br />

occidentales ; c’est surtout le cas en 1966 avec 120 minutes dédiées au divin marquis. La<br />

période autour de mai 1968 le trouve plus activiste que jamais, et souvent au service des<br />

libertaires comme avec ses amis italiens, avec la CNT espagnole en exil (Meeting de la<br />

Mutualité en avril 1969) ou avec l’Internationale Anarchiste à Carrara en 1968... La photo le<br />

montrant en tête de manifestation avec une jeune héritière états-unienne sur les épaules est<br />

bien connue, trop pour la jeune femme qui fut vraisemblablement déshéritée !<br />

De 1979 à la fin des années 1980, son groupement POLYPHONIX et ses Festivals de<br />

Poésie Directe, co-fondés par Julien BLAINE et François DUFRÊNE forment une sorte de<br />

communauté utopique internationale, sans frontières, et sont un des rares prolongements<br />

libertaires et contestataires fidèles à l’esprit de 1968.<br />

Par son talent, sa participation à d’innombrables expositions et happenings 135 , les<br />

multiples mouvements et influences qu’il fait converger, le libertaire Jean-Jacques LEBEL est<br />

un des plus impressionnants personnages aptes à incarner l’esprit de révolte, d’agitation<br />

culturelle, de dénonciation de la société de consommation... qui culmine dans les années<br />

soixante, et bien au-delà. Il permet au groupe Panique de se développer (Cf. ci-dessous) et est<br />

proche des spectacles psychédéliques de la vague hippie, qui sont cependant moins engagés<br />

politiquement. Le premier qui touche la France semble être « La fenêtre rose » de 1967 au<br />

Palais des Sports.<br />

h) Aspects libertaires du groupe COBRA<br />

L’utopie de COBRA, c’est de regrouper des artistes « abstraits » d’origine diverses (CO<br />

pour Copenhague, BR pour Bruxelles et A pour Amsterdam) et contestataires par rapport à leur<br />

environnement et au « parisianisme » alors réducteur dans le domaine artistique.<br />

Ce groupe se fonde de 1848 à 1951 environ et va marquer de nombreux mouvements<br />

ultérieurs. Un des pivots en est le libertaire Michel RAGON, quasiment incontournable alors<br />

pour faire fusionner littérature prolétarienne, engagement anarchiste et promotion des arts<br />

« nouveaux ». Son appartement parisien est bientôt le siège du mouvement. C’est lui qui écrit,<br />

expose, crée des rencontres… La première exposition COBRA de Paris lui est due en février<br />

1951 dans une librairie du boulevard Saint-Michel.<br />

L’idée de cette réunification d’artistes provient du danois Asger JORN (Asger Oluf<br />

JØRGENSEN 1914-1973). Elle est reprise par des belges du groupe REFLEX et par des<br />

néerlandais dont CONST<strong>ANT</strong> (de son vrai nom Constant NIEUWENHUIS, né en 1920). Ceux-ci<br />

sont d’esprit libertaires et vont influencer le mouvement situationniste dont ils seront proches.<br />

La position principale de COBRA est de se libérer de toute tutelle artistique et de miser sur une<br />

totale liberté interprétative de la réalité. L’expressionnisme semble cependant une de leurs<br />

influences marquantes, avec les multiples incidences procurées par le mouvement du<br />

Surréalisme révolutionnaire créé en 1947. Le plus « utopiste » et unificateur, aux dires de<br />

RAGON qui les a tous côtoyés, reste le surréaliste belge Christian DOTREMONT (1922-1979).<br />

Le groupe forme une réelle communauté de pensée et d’actions, un « groupe de<br />

copains » (RAGON) mais même si beaucoup d’entre eux, notamment durant le séjour parisien,<br />

vivent dans des lieux communs (par exemple le Centre Culturel danois), il ne s’agit pas d’un<br />

moderne phalanstère. Le groupe longtemps le plus soudé est le néerlandais (CONST<strong>ANT</strong>,<br />

CORNEILLE – Cornelis Van BEVERLOO né en 1922 - et Karel APPEL né en 1921). De plus<br />

les dissensions internes, artistiques ou relationnelles et sexuelles (la division entre les deux<br />

plus proches JORN et CONST<strong>ANT</strong> est due à leurs problèmes de couple) mettent vite fin à cette<br />

entente éphémère.<br />

i) FLUXUS, communauté artistique libre du début des sixties<br />

Né vers 1961, ce mouvement surtout européen s’inspire du dadaïsme et d’idées<br />

libertaires, au moins pour certains de ses membres. Sa pratique repose sur des expositionshappenings<br />

(via notamment l’incontournable Allan KAPROW) qui culminent vers 1965-66.<br />

Mouvement bien ancré dans l’esprit corrosif des sixties, il désacralise l’art, utilise des formes<br />

135 Centre Culturel Français de Milan Jean-Jacques LEBEL, Milano, 1999<br />

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