28.04.2013 Views

130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

130102_ANT.pdf - Ecole alsacienne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Au centre de la structure urbaine qu’il propose se trouve également un jardin et un parc.<br />

Sa cité sociale est cependant complexe et géométrique, car elle se veut le regroupement de 6<br />

cités-jardins, reliées à une cité plus centrale, le tout au sein d’un océan de verdure.<br />

Au centre de la ville-cercle se trouve le jardin, lieu collectif et civique<br />

entouré par le parc central (Central Park)<br />

puis par une grande galerie commerçante (Crystal palace)<br />

ensuite par des habitations<br />

une grande avenue<br />

une zone scientifique et industrielle<br />

et l’aire rurale environnant…<br />

Sa proposition est donc bien un réel projet politique et social ancré dans l’espace, contre<br />

centralisme et hiérarchies, et contre les dégâts de l’univers capitaliste, contre la déshumanisation<br />

et l’inefficacité des grandes villes de l’ère industrielle 59 . C’est une utopie progressive et<br />

progressiste, comme le rappelle bien le premier titre (1898) de son ouvrage essentiel To-morrow,<br />

a peaceful path of social reform (Demain, une voie pacifique de réforme sociale).<br />

Les deux vrais artisans « howardiens » des cités-jardins sont cependant Raymond<br />

UNWIN (1863-1940) et Barry PARKER (1867-1947). Le premier est peut-être le plus marquant,<br />

tant sa réussite va en faire un élément incontournable de la planification urbanistique britannique<br />

dès la Première Guerre Mondiale. Avant d’être haut fonctionnaire et président de l’Association<br />

des Architectes, il fut d’abord un militant socialiste (La Ligue Socialiste de William MORRIS) et<br />

un militant du mouvement Arts and crafts. L’ouvrage commun des deux architectes, Art of<br />

building a home de 1901, est là pour le confirmer. Les aspects sociaux et communautaires de<br />

ses projets sont une constante que la réussite sociale et professionnelle n’élimineront pas 60 . Il<br />

reste le défenseur d’un urbanisme co-opératif et décentralisé, malgré ses fonctions<br />

ministérielles. Le rapport du Grand Londres de Patrick ABERCROMBIE en 1945 porte sa marque,<br />

et malgré une déviance du concept de cité-jardin vers celui de banlieue verte ou de ville satellite,<br />

bien des réalisations anglaises peuvent à juste titre s’en réclamer, que ce soit, comme le rappelle<br />

l’article cité, dans les villes nouvelles, le zonage résidentiel ou les transports en commun…<br />

Vers Londres, la petite ville de Letchworth Manor (1903), une des premières cités-jardins<br />

sur des plans de Barry PARKER et de Raymond UNWIN, ne compte effectivement qu’autour de<br />

15 000 habitants vers 1933. Elle n’atteint les 32 000 habitants fatidiques que vers 1975.<br />

Un deuxième essai de moindre importance se situe à Hampstead Heath vers 1904, avec<br />

des plans d’UNWIN inspirés dit-on de Camillo SITTE 61 .<br />

L’autre important essai du début du siècle concerne la localité de Welwyn (1903-04) ) à<br />

30 km de Londres. Vers 1960 cette cité compte environ 20 000 habitants.<br />

Ces essais sont liés aux associations Garden City Association depuis 1889 et surtout<br />

la Garden City Pioneer Co. Ltd de 1902.<br />

Pour compléter encore cette analyse de la mouvance britannique, on peut noter avec<br />

intérêt que le contre-utopiste et socialiste célèbre qu’est H.G. WELLS a été vice-président de<br />

l’Association anglaise des Cités-jardins.<br />

Dans les années 1970-1980 essentiellement, des mouvements de locataires et de<br />

prétendants à la propriété de leurs logements renouent avec l’esprit égalitaire et d’ouverture sur<br />

la nature des cités-jardins et avec celui des logements sociaux (vieille tradition britannique,<br />

lancée par les mécènes paternalistes du XIX° ou par les municipalités travaillistes du XX°).<br />

Quelques libertaires vont suivre ces efforts (Colin WARD) et en noter les caractères novateurs,<br />

de démocratie directe. Il s’agit du « mouvement coopératif de logement » 62 qui utilise des<br />

59 CHAMBERS Stephen The garden and the city…, -in-Cités-Jardins, Genèse et actualité d’une<br />

utopie, 2001<br />

60 JACKSON Frank Sir Raymond UNWIN et le mouvement des cités-jardins 1902-1940, -in-Cités-<br />

Jardins, Genèse et actualité d’une utopie, 2001<br />

61 MILLER Mervyn De Letchworth aux cités-jardins anglaises 1904-1946, -in-Cités-Jardins, Genèse et<br />

actualité d’une utopie, 2001<br />

62 MARIN Yvette Le mouvement co-opératif du logement en grande Bretagne, -in-Ville réelle, ville<br />

rêvée, Besançon, CREHU n°5, Annales (ALUB) n°540, 1995<br />

22

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!