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CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action

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L'hexagramme est un symbole ésotérique ou religieux universel. La tradition hindoue y voit<br />

l'image de la hiérogamie fondamentale, l'union du dieu Siva <strong>et</strong> de sa dimension féminine<br />

Shakti. Dans la tradition judéo-chrétienne, on l'appelle « étoile de David » ou « sceau de<br />

Salomon ». En ésotérie musulmane, l'hexagramme est considéré comme la graphie<br />

géométrique du grand nom de Dieu : Allâh. La dernière l<strong>et</strong>tre, le « hâ » (dont la forme<br />

stylisée est celle d'un triangle), sert à former le triangle montant, dit « triangle de la ferveur ».<br />

Les éléments verticaux des trois autres l<strong>et</strong>tres (alif-lam-lam) servent à former le triangle<br />

descendant, ou « triangle de la Miséricorde divine ». Pour l'initié musulman, l'hexagramme<br />

n'est donc pas considéré comme un symbole exclusivement hébraïque, mais comme un<br />

symbole éternel figurant l'union de la terre <strong>et</strong> du ciel, autrement dit de l'âme contingente <strong>et</strong><br />

du Dieu transcendant.<br />

4. Le crâne : l'école de Korê (tradition mandingue particulièrement conservée chez les<br />

Bambaras) a étudié les os de la tête <strong>et</strong> donné un nom à chacun d'entre eux, de même que<br />

les traditionalistes peuls du Djèri (Sénégal) rattachés au culte de Dialan. Ces derniers<br />

connaissent un rite d'invocation du crâne qui perm<strong>et</strong> de prédire l'avenir. Le crâne y est<br />

considéré comme l'agent récepteur des forces célestes. Parmi tous les crânes, celui de<br />

l'homme est censé être le meilleur agent pour la réception <strong>et</strong> la transmission de ces forces.<br />

Les crânes des chefs ou des hommes de grande réputation sont conservés non seulement à<br />

titre de trophée, mais aussi en tant qu'agents propres à transm<strong>et</strong>tre aux vivants les vertus de<br />

ces grands hommes disparus. Ces quelques indications perm<strong>et</strong>tront de mieux comprendre la<br />

fonction essentielle que remplira le « crâne sacré » tout au long de ce conte.<br />

Selon l'enseignement bambara du " Komo, notamment celui de Dibi de Koulikoro (rive<br />

gauche du Niger en aval de Bamako), le corps de l'homme comprend sept centres répartis<br />

entre le somm<strong>et</strong> de la tête <strong>et</strong> le fondement du corps. Le crâne est considéré comme le «<br />

centre-chef », les six autres centres se succédant à partir du front - on ne peut s'empêcher<br />

de penser aux sept chakras, ou centres d'énergie, que la tradition hindoue situe également<br />

sur le corps de l'homme, du somm<strong>et</strong> de la tête à la base de la colonne vertébrale.<br />

Sur les autels initiatiques africains, on trouve un certain nombre de vases en poterie: trois,<br />

cinq ou sept. Lorsqu'il y en a sept, ils figurent les sept centres du corps. Dans le vase<br />

représentant le crâne, on place quatre « pierres de tonnerre " : celles-ci symbolisent le feu<br />

céleste descendu sur la terre pour buriner, dans les êtres qui la peuplent, l'intelligence <strong>et</strong> la<br />

force émanée de Mà-n'gala (Dieu).<br />

Dans une autre perspective, le crâne est assimilé à l'oeuf cosmique, lequel contenait<br />

potentiellement toutes choses avant la création du monde contingent. En tant que tel, le<br />

crâne symbolise alors la matrice du savoir.<br />

Dans la tradition peule, les neuf os principaux du crâne sont comme les neuf voies de<br />

l'initiation. La neuvième n'est pas visible, de même que le - un " qui n'est pas considéré<br />

comme un nombre car il est l'Unité inconnaissable <strong>et</strong> indéterminée. Le secr<strong>et</strong> de la<br />

connaissance de c<strong>et</strong> os est lié au secr<strong>et</strong> de l'Unité, fondamentale <strong>et</strong> indivisible.<br />

5. Connaisseurs : en bambara, on distingue le soma <strong>et</strong> le doma, le second étant supérieur<br />

au premier. Le soma, par exemple, connaîtra simplement les diverses catégories de plantes,<br />

de minéraux, <strong>et</strong>c., tandis que le doma saura diagnostiquer la maladie <strong>et</strong> prescrire les plantes<br />

appropriées. Quand il s'agit d'application, le soma se réfère au doma.<br />

Chez les Peuls, le gando est à la fois un soma <strong>et</strong> un doma. Le silatigi (dans la transcription<br />

courante, le mot a été orthographié « silatigui » pour en faciliter la prononciation) est toujours<br />

un gando, mais il est plus élevé que ce dernier dans la hiérarchie de l'initiation. Le titre de<br />

silatigui désigne un degré dans l'initiation, ce qu'ailleurs on appellerait « Grand Maître ». (cf.<br />

note 16).<br />

6. Nénuphar: Dans le Mandé, la fleur du nénuphar symbolise la vierge qui attend d'être<br />

fécondée. A ce titre, elle est comparée à une coupe cosmique prête à être remplie. Les<br />

premières pluies de l'année sont considérées comme une semence céleste qui vient remplir<br />

c<strong>et</strong>te coupe. Pour les Peuls <strong>et</strong> certaines sectes des religions mandingues, la fleur symbolise<br />

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