CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
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de l'or <strong>et</strong> de la connaissance. Par ce canal, les Peuls rattachent le symbolisme du fromager à<br />
celui de la Divinité suprême.<br />
Le baobab, le caïlcédrat <strong>et</strong> le fromager sont par excellence des arbres sous lesquels se<br />
tiennent les palabres, comme aussi les séances d'initiation.<br />
59. « Ta grand-mère... la femme »: il est de coutume qu'une vieille femme soit<br />
automatiquement considérée comme une grand-mère par rapport à un p<strong>et</strong>it garçon s'ils sont<br />
dans la même maison ou si leurs parents ont des relations d'amitié ou de voisinage. Dans la<br />
tradition africaine du Bafour, les p<strong>et</strong>its-fils sont considérés comme les « p<strong>et</strong>its maris " de leur<br />
grand-mère <strong>et</strong> comme les rivaux de leur grand-père. A l'inverse, les p<strong>et</strong>ites filles sont<br />
considérées comme les « p<strong>et</strong>ites femmes » de leur grand-père <strong>et</strong> les rivales de leur<br />
grand-mère. C<strong>et</strong>te tradition est une source inépuisable de plaisanteries gentilles à l'intérieur<br />
des familles. C'est là une forme de dendiraku, parenté à plaisanterie (sanankunyn en<br />
bambara) qui existe également entre d'autres catégories sociales ou <strong>et</strong>hniques (voir note<br />
45).<br />
60. La hyène est considérée comme la maîtresse des fétiches. Là où il y a danse de<br />
possession (holle chez les Songhaï), elle est le chef des initiés à ce rite.<br />
Diatrou est une hyène mythique noire, née du roi de l'or noir. Dans l'initiation africaine, il y a<br />
en eff<strong>et</strong> trois ors: l'or noir, qui est invisible, l'or jaune <strong>et</strong> l'or blanc. En tant que grande<br />
sorcière, Diatrou est considérée, dès sa naissance, comme la reine de tous les singes<br />
hurleurs <strong>et</strong> de tous les carnassiers. (Voir aussi Amkoullel, p. 326 -coll. Babel p. 421.)<br />
On recherche toujours le bout du nez de la hyène, son crâne <strong>et</strong> sa peau pour en faire des<br />
talismans <strong>et</strong> des fétiches. Les oiseaux <strong>et</strong> les hyènes sont les animaux les plus augures,<br />
surtout la hyène tach<strong>et</strong>ée. On interprète ses cris comme on le fait pour ceux des tourterelles.<br />
61. Vautour: dans la tradition africaine, le vautour est un animal hautement significatif. Son<br />
symbolisme est multiple. Parce qu'il niche souvent sur des somm<strong>et</strong>s inaccessibles où l'on ne<br />
peut voir son p<strong>et</strong>it, il est le symbole même de l'initiation, c'est-à-dire de la connaissance<br />
difficile à atteindre. Parce qu'il vit longtemps, il est un symbole d'ancienn<strong>et</strong>é. A ce titre, le «<br />
Vautour ancêtre fait partie du grand conseil du baobab (cf. note 23).<br />
En outre, parce qu'il vit de charognes <strong>et</strong> de cadavres, le vautour est en rapport avec la mort.<br />
Sa tête <strong>et</strong> son cou nus <strong>et</strong> colorés symbolisent la terre morte. C'est sans doute en raison de<br />
c<strong>et</strong> apparentement avec la mort qu'il figure à c<strong>et</strong>te place dans le conte.<br />
62. Singe le singe est considéré lui aussi comme un " sorcier " ou un animal doué de forces<br />
occultes parce qu'il est une sorte de transition entre l'animal <strong>et</strong> l'homme. Il est comme un<br />
vestibule entre deux demeures. Or les êtres ambivalents sont toujours considérés comme<br />
très " chargés .<br />
63. " Ô esprit <strong>et</strong>e <strong>et</strong>e » : on r<strong>et</strong>rouve les éléments de base de c<strong>et</strong>te incantation dans<br />
Koumen (p.89). C'est la longue incantation chantée par Silé Sadio pour triompher de la<br />
dernière épreuve (le lion Goumbaw) avant de devenir silatigui <strong>et</strong> de connaître, le « nom<br />
secr<strong>et</strong> du bovidé ".<br />
64. Mi Heli Yoo - yoo... mi Heli !: c'est le cri que poussent les Peuls (en allongeant le son<br />
yo ... ) quand ils sont dans la détresse,<br />
en souvenir du pays origine). « Mi (moi) Heli Yoyo », c'est-à-dire « Moi (de) Heli <strong>et</strong> Yoyo ",<br />
sous-entendu : " Je voudrais redevenir ce que j'étais au temps du bonheur à Heli <strong>et</strong> Yoyo. "<br />
Aujourd'hui, on ne l'entend plus vraiment que dans la Boucle du Niger. Il faut dire, d'ailleurs,<br />
que les lamentations de jadis, qui étaient souvent de la grande poésie improvisée, sont<br />
presque perdues. A présent les gens crient à tue-tête, mais, à part de rares exceptions, ils<br />
ne déclament plus.<br />
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