CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Kaydara par les ex-NEA d'Abidjan). On dit en eff<strong>et</strong> que les p<strong>et</strong>its du scorpion femelle<br />
labourent ses flancs <strong>et</strong> mangent ses entrailles avant de naître.<br />
En symbolisme nocturne (négatif), le scorpion incarne l'esprit belliqueux, de méchante<br />
humeur, toujours embusqué <strong>et</strong> qui n'apparaît que pour piquer <strong>et</strong> parfois donner la mort. On<br />
évite en général de prononcer son nom car il est maléfique.<br />
Ses huit pattes, ses deux pinces <strong>et</strong> sa queue symbolisent les onze forces qui constituent tout<br />
un thème d'études ésotériques.<br />
On voit souvent, dans des cases mandingues ou bambaras, voire peules, des scorpions<br />
noirs suspendus à l'entrée du vestibule ou de la pièce réservée aux cérémonies funéraires.<br />
L'animal symbolise alors l'esprit conjuratoire contre le mal lié à la nuit <strong>et</strong> les entreprises des<br />
vampires nocturnes.<br />
23. Les éléphants, les vautours, les baobabs <strong>et</strong> les montagnes sont par excellence des<br />
symboles d'ancienn<strong>et</strong>é. Dans L'Eclat (p.43), on cite le " conseil du baobab », assemblée<br />
secrète que tiennent chaque année le vautour-ancêtre, l'éléphant <strong>et</strong> le baobab pour<br />
examiner ensemble les événements passés <strong>et</strong> à venir. Seul le silatigui Bâgoumâwel a pu<br />
assister à ce conseil interdit aux hommes <strong>et</strong> recevoir l'initiation de ces trois ancêtres des<br />
vivants.<br />
24. Que la pluie dessèche <strong>et</strong> que la chaleur reverdit : c<strong>et</strong>te inversion des phénomènes est<br />
fréquente dans les contes. Elle indique que l'on se trouve dans un autre monde, auquel les<br />
lois matérielles ne s'appliquent pas. Elle est souvent citée lorsqu'il s'agit de grands initiés (cf.<br />
Bâgoumâwel dans L'Éclat) ou de grands magiciens.<br />
25. Le roi: dans la société traditionnelle, les fonctions de roi (ou de chef) n'étaient pas<br />
totalitaires <strong>et</strong> ne donnaient pas tous les droits. Les rois devaient compter avec la puissance<br />
des chefs spirituels traditionnels, véritables maîtres des décisions dans leur domaine propre<br />
(« Maître de la terre », « Maître du couteaù " ou sacrificateur, silatigui peul, <strong>et</strong>c.). En outre, ils<br />
étaient astreints à des interdits très stricts.<br />
26. 22, 56 : Chez les Peuls (comme en Islam), les nombres 11 . 22 <strong>et</strong> 56 sont des nombres<br />
forts, d'une très grande fonction symbolique.<br />
27. L'étoile maléfique : l'apparition d'une étoile est toujours un signe soit négatif (comme<br />
c'est le cas ici), soit positif, comme plus loin dans le conte lorsqu'une étoile annoncera <strong>et</strong><br />
précédera la conception de Bàgoumâwel. Que l'étoile demeure visible longtemps ou<br />
disparaisse rapidement, elle est toujours très chargée de signification.<br />
28. Fin de la prédiction : c<strong>et</strong>te description d'une société arrivée à son déclin est à<br />
rapprocher des descriptions du même genre qui existent dans d'autres traditions, notamment<br />
en Islam. Dans tous les cas il s'agit d'une fin de cycle où toutes les valeurs s'inversent, puis<br />
la société connaît une grande calamité avant de repartir sur des bases nouvelles.<br />
29. Le sa est sacré car il est le véhicule de la vie. Quand un homme perd son sang, il perd<br />
d'abord sa vitalité, puis sa vie même. Dans les sacrifices traditionnels, les dieux sont censés<br />
ne demander que le sang des victimes, non leur chair qui est ensuite utilisée par les<br />
hommes. En absorbant c<strong>et</strong> élément vital, Njeddo Dewal renforce son propre sang <strong>et</strong> marque<br />
sa qualité de sorcière, car on dit que les sorcières « sucent le sang des jeunes gens pour se<br />
revigorer ».<br />
30. La biche : à notre connaissance, la biche ne joue pas un très grand rôle dans les<br />
traditions africaines de la savane. Elle ne semble pas être un animal sacrificiel notoire.<br />
Notons cependant qu'il existe un masque bambara portant le nom de sogonikun : « tète de<br />
gibier », par extension K biche ». Dans la tradition peule, la biche symbolise la sveltesse <strong>et</strong>,<br />
par analogie, la belle femme. Voir une biche en songe est interprété comme un signe de joie,<br />
151