CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
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Le vautour accepta.<br />
« Alors vole, vole très haut, dit-elle, <strong>et</strong> fouille l'horizon pour y découvrir les traces d'un fils<br />
d'Adam monté sur un boa volant, Dès que tu l'apercevras, lance sur lui la corde à noeud<br />
coulant que voici. Si tu l'accroches, tire avec force sur la corde, puis place son extrémité<br />
dans un feu ardent.<br />
- Et comment ferai-je pour trouver du feu alors que je serai dans les airs ? » demanda le<br />
vautour.<br />
Njeddo Dewal lui tendit deux pierres: « Tiens-les dans tes serres. Et lorsque tu auras besoin<br />
du feu, cogne-les l'une contre l'autre. Il en jaillira des étincelles qui enflammeront la corde. "<br />
Le vautour prit son élan. Il s'éleva très haut, entra dans les nuages <strong>et</strong> fonça dans la direction<br />
où il pensait trouver Bâ-Wâm'ndé. Filant plus rapidement que le boa, il ne tarda pas à<br />
l'apercevoir. Il augmenta encore sa vitesse. Arrivé à quelques coudées, il lança vers<br />
BàWâm'ndè la corde que Njeddo Dewal lui avait donnée. C<strong>et</strong>te corde, qui était aussi solide<br />
que du métal, traversa l'espace en faisant entendre un sifflement aigu. A ce bruit, le boa<br />
comprit qu'un projectile était lancé contre eux <strong>et</strong> piqua vers le bas, à une vitesse qui surprit le<br />
vautour. La corde passa par-dessus Bâ-Wâm'ndé <strong>et</strong> sa monture. Poursuivant sa course, elle<br />
heurta un gros nuage qui alla en percuter un autre. Des étincelles jaillirent ; une détonation<br />
assourdissante r<strong>et</strong>entit ; l'atmosphère devint brûlante comme si elle avait pris feu. Des<br />
nuages entrechoqués jaillit une immense langue de flamme qui s'étira jusqu'à atteindre le<br />
boa. Celui-ci, faute d'avoir pu s'esquiver suffisamment à temps, eut les ailes brûlées <strong>et</strong> le<br />
corps touché.<br />
Il décrocha <strong>et</strong> se mit à tomber, roulant comme une pierre, pirou<strong>et</strong>tant sur lui-même,<br />
Bà-Wâm'ndé toujours fermement rivé à son dos. Après plusieurs culbutes, ils amorcèrent<br />
une chute vertigineuse vers la terre où rien ne semblait pouvoir les empêcher de s'écraser.<br />
Siré, parvenu à proximité, vit leur chute. Il descendit en toute hâte du dos de Kobbou <strong>et</strong> lui<br />
ordonna de s'envoler afin d'aller saisir Bâ-Wâm'ndé <strong>et</strong> sa monture dans leur descente<br />
mortelle. Aussitôt, Kobbou prit son essor. Tel un aigle-chasseur étalon, il fendit les airs à la<br />
vitesse d'un bolide <strong>et</strong> attrapa au vol Bà-Wâm'ndé qui se r<strong>et</strong>rouva miraculeusement assis à<br />
califourchon sur son dos.<br />
Malheureusement pour le boa, la langue de flamme ne s'était pas contentée de lui brûler les<br />
ailes, elle avait également cuit son corps. Celui-ci, carbonisé, finit par se disperser dans<br />
l'atmosphère.<br />
Son passager solidement agrippé à sa toison, Kobbou redescendit à terre <strong>et</strong> se posa<br />
doucement devant Siré. " J'ai pu sauver Bâ-Wâm'ndé, lui dit-il, mais non le boa. Il a péri <strong>et</strong><br />
son corps calciné s'est volatilisé. "<br />
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