CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
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partir à l'aventure dans un pays inconnu, <strong>et</strong> surtout pour aller demander la main de<br />
princesses ! Notre aïeul Bouytôring n'a-t-il pas vivement recommandé de se méfier de trois<br />
choses : tout d'abord, d'une princesse accordée en mariage à un étranger ordinaire -<br />
ensuite, du don fait à un étranger d'un grand champ situé juste derrière le village ; enfin,<br />
d'une génisse que des Peuls auraient abandonnée dans un campement ? Pour être ainsi<br />
cédées, ces trois choses si précieuses ne peuvent être que de véritables porte-malheur. Or,<br />
pour ce lointain royaume, vous n'êtes que de vulgaires étrangers. Si vous m'en croyez, mes<br />
frères, annulez donc votre voyage <strong>et</strong> cherchez ici des compagnes de même condition que<br />
vous. Vous finirez bien par en trouver dans notre pays. "<br />
Les jeunes gens lui rirent au nez, répliquant que pour acquérir une grande réputation, il fallait<br />
oser courir de grands dangers. « Oui, c'est vrai, dirent-ils, nous ne sommes que des<br />
étrangers ordinaires, mais nous tenterons quand même notre chance. Et crois-nous, avant<br />
quelques mois, tu seras la belle-soeur unique de sept magnifiques princesses. Tout ce que<br />
nous te demandons, c'est de prier pour nous <strong>et</strong> de nous accompagner de tes bonnes<br />
pensées.<br />
- Puisque vous ne voulez pas tenir compte de mes conseils, répondit leur soeur, je n'ai<br />
d'autre ressource, en eff<strong>et</strong>, que de prier pour vous. Mais je l'aurais fait même si vous ne me<br />
l'aviez pas demandé. »<br />
Sur ce, les jeunes gens prirent congé d'elle. Et le lendemain matin, au moment où le jour<br />
commençait à naître, tout joyeux ils s'engagèrent sur la route qui menait à la cité aux sept<br />
vierges.<br />
Une naissance miraculeuse<br />
Wâm'ndé passa toute la nuit <strong>et</strong> toute la matinée à prier <strong>et</strong> à pleurer. Elle versa des larmes si<br />
abondantes que la source semblait devoir en tarir. Le deuxième jour, elle se leva dès l'aurore<br />
<strong>et</strong> se mit encore à pleurer. Lorsque le soleil atteignit dans le ciel une hauteur de sept<br />
longueurs de hampe de gawal, la grande lance peule, elle entendit une voix qui lui disait :<br />
" Ô Wâm'ndé, sèche tes larmes ! Je veillerai à ce que rien n'arrive à tes frères. »<br />
Wàm'ndé, stupéfaite <strong>et</strong> quelque peu apeurée, s'écria : « Ô voix de bon augure, à qui<br />
appartiens-tu ? Où se trouve ton maître ? »<br />
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