24.06.2013 Views

CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action

CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action

CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

doute des voleurs de miel ! - <strong>et</strong> se préparèrent à les attaquer afin de protéger la précieuse<br />

substance qu'elles avaient mis tant de mois à préparer.<br />

L'essaim était si dru au-dessus de la tête des jeunes gens qu'ils ne discernaient même plus<br />

les feuilles de l'arbre. Au moment précis où les abeilles allaient se ruer sur eux, une troupe<br />

volante de lézards ailés, sortie on ne savait d'où, apparut soudain entre ciel <strong>et</strong> terre <strong>et</strong>,<br />

tombant sur les abeilles, les avala en un clin d'oeil jusqu'à la dernière (1). Voilà qui laissa les<br />

sept frères bien perplexes car, d'évidence, c'était contraire à tout ce que l'on pouvait savoir<br />

des lézards. « Ô Hammadi, s'écria Samba, fuyons au plus vite afin que les lézards qui<br />

viennent d'avaler les abeilles ne finissent pas par nous avaler nous-mêmes ! »<br />

Les jeunes gens coururent à travers bois jusqu'à ce qu'enfin ils débouchent sur un sentier.<br />

Ce sentier était-il celui qui menait à la cité merveilleuse ? A vrai dire, pour l'instant, ils ne s'en<br />

souciaient guère: J'essentiel était de m<strong>et</strong>tre le plus de distance possible entre eux <strong>et</strong> le<br />

baobab <strong>et</strong> de sortir de la broussaille. « Puisque nous sommes sur une route, reprenons un<br />

peu notre souffle ", dit Hammadi. Ils se reposèrent donc quelques instants, puis s'engagèrent<br />

sur le sentier <strong>et</strong> reprirent leur avance.<br />

Peu après, Samba aperçut un turban bien lustré j<strong>et</strong>é au bord du chemin. « Ô ma chance, ma<br />

chance, ma grande chance 1 s'écria-t-il. Je suis le premier à avoir vu ce turban; je puis donc<br />

me l'approprier car celui qui voit une chose le premier a sur elle les mêmes droits que le<br />

premier occupant d'un lieu. Ce turban me servira à compléter ma toil<strong>et</strong>te <strong>et</strong> il ne fait pas de<br />

doute qu'en me voyant ainsi paré la deuxième princesse, qui me sera certainement destinée<br />

puisque je suis le deuxième fils, me trouvera beau. »<br />

Ayant dit, Samba courut ramasser le turban qu'il enroula fièrement autour de sa tête. Tout<br />

ragaillardi, il encouragea ses frères : « Allons, marchons ! Une route finit toujours par arriver<br />

quelque part ! "<br />

Les sept frères reprirent leur marche. Au bout de quelque temps, Samba entendit une voix<br />

lui dire à l'oreille « Ô mon oncle ! Si tu n'es pas fatigué de porter un turban lustré, moi je suis<br />

fatigué d'être un turban lustré que l'on porte ! » Sursautant, Samba défit en toute hâte son<br />

turban <strong>et</strong>, à l'exemple de son frère, le j<strong>et</strong>a au loin dans la broussaille. « Va r<strong>et</strong>rouver ta mère,<br />

<strong>et</strong> que le vent t'emporte, diablotin tentateur ! » s'écria-t-il avec colère.<br />

____________________<br />

1. A ce point du récit., il va de soi que toute manifestation venant au secours des sept frères est une<br />

manifestation de Bâgoumâwel.<br />

81

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!