CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action
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l'amour; elle a une analogie étroite avec la conception. Les Peuls <strong>et</strong> les Dogons considèrent<br />
les fleurs de nénuphar comme symbole du lait maternel ; aussi emploient-ils les feuilles de<br />
c<strong>et</strong>te plante en vue d'aider les mères qui allaitent à avoir beaucoup de lait. Ils procèdent de<br />
même pour les femelles des animaux. Le nénuphar symbolise également la naissance pure<br />
<strong>et</strong> la moralité exempte de tache.<br />
La légende peule fait invoquer aux silatiguis le « nénuphar des ancêtres » dont les<br />
semences ont été apportées d'Égypte par des diasporas anciennes. Les femmes de Heli <strong>et</strong><br />
Yoyo portaient au cou une guirlande de fleurs de nénuphar <strong>et</strong> ornaient les tresses de leurs<br />
cheveux avec c<strong>et</strong>te fleur.<br />
7. Fromagers, baobabs <strong>et</strong> caïlcédrats : les notes concernant la signification de ces arbres,<br />
comme de certains autres végétaux ou animaux cités dans c<strong>et</strong>te description, figurent au fil<br />
du récit, lorsque l'un de ces éléments y apparaît.<br />
8. L'eau, c<strong>et</strong> élément-mère sans âme : les quatre « élémentsmères , sont l'eau, le feu, l'air<br />
<strong>et</strong> la terre. Leur combinaison est censée avoir donné naissance à tous les êtres contingents.<br />
L'expression « sans âme " ne vaut que par comparaison avec I'âme de l'homme, car, pour la<br />
tradition africaine, tout a une âme : il y a une âme du minéral, une âme du végétai <strong>et</strong> une<br />
âme de J'animal. C'est ce qu'on appelle « les trois âmes ", chaque règne ayant une âme<br />
unique. L'exemple de l'électricité peut aider à comprendre c<strong>et</strong>te notion d'âme unique : que le<br />
courant passe dans une lampe de 25 watts ou dans une lampe de 2 000 watts, c'est toujours<br />
la même électricité. Seule la puissance du réceptacle diffère. L'homme est à part car il a reçu<br />
en héritage d'être l'interlocuteur de Guéno (ou de Mâ-n'gala). Condensé en miniature de tout<br />
ce qui existe dans l'univers, animé par le souffle divin, il est à la fois le gérant <strong>et</strong> le garant, au<br />
nom de Guéno, de toute la création. D'où sa responsabilité.<br />
9. Fleuve : les fleuves sont des symboles de l'initiation ellemême, qui mène le néophyte<br />
jusqu'à la connaissance <strong>et</strong> à la sagesse. Le fleuve mène à la mer salée, réservoir de la<br />
connaissance. Chaque fois que le but mentionné est associé au sel, cela signifie qu'il y a là<br />
une grande initiation.<br />
10. Le pars septénaire : en fait, tout ce conte est sous la marque du nombre sept, à<br />
commencer par le nom même de Njeddo Dewal qui signifie « la femme septénaire ".<br />
Le nombre sept est un nombre majeur dans beaucoup de traditions, avec le un <strong>et</strong> le trois.<br />
Les nombres impairs, dits « masculins », sont censés être plus « chargés " que les nombres<br />
pairs, dits « féminins ». Le nombre sept est lié à la notion de cycles répétitifs, donc à la<br />
notion de temps. Les Peuls disent : « Tous les sept ans. " En Islam, les multiples de 7 (70, 7<br />
000, 70 000) symbolisent une très grande quantité, voire quelque chose d'incommensurable.<br />
Notons que la Fatiha, premier chapitre du Coran <strong>et</strong> prière canonique de base, est composée<br />
de sept vers<strong>et</strong>s, tout comme le Pater chrétien.<br />
Dans la tradition peule, comme dans la tradition bambara, chacune des sept ouvertures de la<br />
tête (la bouche, les deux yeux, les deux narines, les deux oreilles) est la porte d'entrée d'un<br />
état d'être, d'un monde intérieur, <strong>et</strong> est gardée par une divinité particulière. Chaque porte<br />
donne accès à une nouvelle porte intérieure, <strong>et</strong> cela à l'infini. Ces sept ouvertures de la tête<br />
sont en rapport avec les sept degrés de l'initiation.<br />
11. Tamarinier: c<strong>et</strong> arbre aux vertus purgatives est à la base de la médecine africaine - ses<br />
divers éléments interviennent dans presque tous les médicaments traditionnels. Arbre sacré<br />
des traditions bambaras du N'domo <strong>et</strong> du Korê, il symbolise la multiplicité <strong>et</strong> le<br />
renouvellement. Ses racines symbolisent la longévité. Quand un homme est gravement<br />
malade, on lui dit : " Saisis bien les racines du tamarinier ». " Saisir les racines du tamarinier<br />
», c'est triompher de la maladie.<br />
12. Poule-mâle : coq. En Afrique noire, le coq est l'animal sacrificiel par excellence. On<br />
l'immole pour les dieux ou pour l'hôte que l'on veut honorer. Parce qu'il annonce la lumière<br />
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