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CONTES INITIATIQUES PEULS - 1 - Aide et Action

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47. Le serpent : on peut dire que le serpent est un symbole majeur dans presque toutes les<br />

traditions du monde, à commencer par la tradition africaine où il occupe une place très<br />

importante. Essentiellement énigmatique <strong>et</strong> ambivalent, son symbolisme peut être positif ou<br />

négatif, faste ou néfaste. Il peut symboliser un dieu ou le diable. Selon les légendes, on voit<br />

tour à tour l'homme <strong>et</strong> le serpent se présenter Comme des amis étroitement<br />

complémentaires, presque des frères, ou comme des ennemis irréductibles. Dans les<br />

mythes, le serpent semble être au commencement du processus de la création, l'homme se<br />

situant à son aboutissement. Il est en rapport avec la vibration primordiale émanée du Dieu<br />

créateur suprême. Dans les dessins rupestres, il est souvent figuré par un trait ondulé replié<br />

sur lui-même, ou parfois brisé.<br />

La tradition poullo-mandirigue connaît le serpent sous divers aspects symboliques <strong>et</strong> lui<br />

donne chaque fois un nom spécifique. Dans la tradition mandingue, le python ni'nki-na'nkan<br />

est censé être l'excavateur des lits des cours d'eau qui ont formé le neuve Djoliba (Niger).<br />

Dans les traditions bambara-malinké du Komo <strong>et</strong> du Korê, le serpent symbolise I'infini <strong>et</strong><br />

l'horizon inaccessible. Parfois appelé « ceinture de la terre », il symbolise également l'éclair,<br />

donc la rapidité. Les liseurs de traces interprètent les empreintes qu'il laisse dans la<br />

poussière, après s'y être lové. Sous un autre aspect, l'arc-en-ciel est considéré comme un<br />

serpent céleste multicolore buveur de l'eau de pluie ; en tant que te), il est le symbole du<br />

néfaste qui engendre la sécheresse.<br />

Chez les Peuls, le serpent mythique Tyanaba, considéré, comme le propriétaire des bovidés<br />

au nom de Guéno, a amené les troupeaux au cours d'un long périple d'ouest en est 1 ses<br />

lieux de campement sont cités par la tradition. Uun des grands ancêtres des pasteurs peuls,<br />

[Io, fut considéré comme son frère jumeau <strong>et</strong> hérita d'une partie de ses animaux. Au Bénin,<br />

on voue ut) culte spécial aux pythons sacrés, particulièrement à ceux qui sont conservés<br />

dans le temple d'Abomey.<br />

La tradition soninké connaît Bida, le grand serpent qui habitait le puits mystérieux de<br />

Ouagadou <strong>et</strong> qui exigeait qu'on lui sacrifie chaque année (ou tous les sept ans selon<br />

certaines versions) une jeune fille vierge choisie par un comité de sages. En échange de ce<br />

sacrifice humain, Bida, en tant que dieu, maître <strong>et</strong> formateur du minerai, assurait la richesse<br />

en or du Ouagadou. Le meurtre de Bida causa, selon la légende, la destruction de l'empire<br />

du Ouagadou.<br />

D'une manière générale, dans les mythes africains, le serpent a souvent une " charge »<br />

sacrée très positive, notamment lorsqu'il est associé à la notion de fécondité. Il est<br />

également associé à la notion de cycle <strong>et</strong> de renouvellement en raison de sa mue. Sa tête<br />

est censée receler toute sa puissance occulte.<br />

Dans le présent conte, le serpent (particulièrement puissant puisqu'il s'agit d'un boa) devient<br />

volant, ce qui implique un changement de plan <strong>et</strong> un enrichissement. Le fait, pour<br />

BâWàm'ndé, de le chevaucher, signifie qu'il est maître de la force que représente le serpent.<br />

Il n'est pas rare de rencontrer des serpents volants dans les légendes africaines, ce qui est à<br />

rapprocher des dragons volants des traditions extrême-orientales, qui sont souvent les<br />

gardiens de « trésors cachés "<br />

48. La montagne: dans les mythes, la montagne typifie la limite entre deux mondes, la<br />

barrière infranchissable sauf par l'initié <strong>et</strong> sous certaines conditions. Elle représente la<br />

frontière entre le monde limité des connaissances humaines <strong>et</strong> le monde sans limite des<br />

connaissances divines où seuls des élus parviennent à pénétrer. Sous d'autres aspects, elle<br />

symbolise l'initiation elle-même : la difficulté, l'épreuve, l'obstacle à franchir. C'est aussi un<br />

symbole de protection.<br />

Toutes les religions connaissent le symbolisme de la montagne sacrée. Du fait de sa<br />

verticalité, elle est considérée comme le chemin qui mène au ciel ou qui perm<strong>et</strong> de<br />

communiquer avec lui. Sa cime est le lieu privilégié des manifestations ou communications<br />

divines (mont Sinaï, mont des Oliviers, mont Hira où le Prophète Mohammad reçut la prime<br />

révélation du Coran, <strong>et</strong>c.). Au Mali, on connaît, entre autres montagnes sacrées, les deux<br />

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