« La démocratie doit chercher sa validité et son ... - fasopo

élites anciennes et traditionnelles dans les quatre premiers arrondissements, alors que dans les
trois derniers le défaut d’onction des élites traditionnelles et anciennes implantées, à profité tout
simplement au Psd qu’elles ont semblent-ils soutenu.
Il serait judicieux de revenir sur la liste d’union pour constater qu’après l’élection des
conseillers, la médiation de ces élites initiatrices des « sages » n’a été jamais aussi déterminante
dans la dévolution du pouvoir politique local, en l’occurrence la place faîtière de maire. Deux
prétendants aux trajectoires et formations aussi variées que opposées s’affrontent.
Le premier, Félix Gbadovi, ingénieur agronome de formation, presque la soixantaine,
après avoir servi hors de la ville y est revenu depuis une douzaine d’années et y gère une ferme.
On le dit affable et abordable par tout le monde. Très connu, il appuie, selon plusieurs
témoignages les projets des jeunes, et paie de sa poche quand il le faut les besoins de ses
« frères ». Il est un produit hybride de l’Akowé et du villageois 302 . Toujours présent dans le jeu
partisan au niveau local, il a milité auparavant dans le Psd et même candidat suppléant élu pour le
compte de ce parti aux législatives de 1999. Son titulaire qui devait effectuer la moitié du mandat
et lui céder le fauteuil à Porto-Novo n’a pas honoré ses engagements. On le retrouve après dans
le parti créé par des membres en froid avec le leader du Psd, dénommé Union Patriotique pour le
Développement (Upd Gamèsu 303 ). Il milite activement dans l’association Nonvitcha.
Le deuxième, Eugène Kpadé, de la même génération que le premier, est philo- sociologue
de formation. Il a fait toute sa carrière à Cotonou. Du journal national étatique au poste de
conseiller du Chef de l’Etat. Plus réservé et moins proche des populations lambda, il bénéficie
néanmoins de solides relations au sein de l’appareil associatif communal dont il est aussi
membre du bureau et proche du président René Dossa, témoin de son mariage. Sa trajectoire est
celle parfaite d’un Akowé. Il ne milite officiellement dans aucun parti politique et n’a pas de vie
partisane antérieure non plus.
Quand il s’est agit de désigner un maire pour la commune, au sein du Conseil, les deux se
sont vivement opposés dans les couloirs. Là encore, l’arbitrage des dignitaires de l’association et
des élites traditionnelles a été principalement important. Félix Gbadovi était persuadé que c’était à
lui que revenait personnellement ce poste. Mais les « sages » de l’association de développement lui
ont préféré son concurrent. Quelques jours avant les élections, ils ont réuni les six conseillers élus
sur la liste de « l’union ». Aurélien Houéssou les a informé que le choix s’est porté sur Eugène
Kpadé. Le premier livre sur les conditions de désignation du maire son désarroi.
302
Bien que détenant un capital culturel universitaire, il abhorre un style vestimentaire et une mode de vie
proches des citoyens ordinaires.
303
Gamèsu veut dire qu’il est temps. Il est temps de « bouffer » aussi raillent leurs détracteurs, bien que ses
fondateurs insistent sur le fait qu’il est temps pour le développement.
102