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REMERCIEMENTS Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à Richard Banégas pour son régulier soutien durant toute cette année. Je lui en sais gré pour ses conseils précieux et sa grande disponibilité qui m’ont permis d’affiner cette étude. Mes remerciements vont aussi à tous les autres professeurs, qui m’ont constamment renouvelé leurs judicieuses critiques dans le cadre de ce travail. Je ne saurai finir, sans un mot particulier à tous mes interlocuteurs béninois pour avoir rendu intelligible ma perception sur les logiques de construction de la notabilité des maires dans ce pays. 4
RESUME Au Bénin, la réforme de l’administration territoriale, parée de toutes les vertus démocratiques, n’a pas porté la promesse de la vision enchantée de ses promoteurs. C’est ainsi que, contrairement aux vœux des initiateurs de la décentralisation, les citoyens lambda ne sont pas assis à la table des conseils locaux, parce que dépourvus de ressources idoines. Ce sont les figures de notabilités telles que les Akowé et les hommes d’affaires qui sont retournés dans leur terroir d’origine pour prendre d’assaut les nouvelles institutions politiques locales, dans la foulée des élections communales du tournant de l’an 2002. Ce travail, révélant à suffisance les paradoxes de l’esprit des chantres de la décentralisation et le résultat des élections, interroge les logiques de construction de la figure des maires au Bénin. Deux points principaux y sont développés. En premier lieu, cette étude expose les mécanismes par les lesquels certains agents sont naturellement sertis de crédibilité aux yeux des habitants des communes, alors que d’autres en sont appauvris. La possession d’un capital d’autochtonie est la sève qui nourrit cette logique de légitimité. Au surplus, ces acteurs, estampillés locaux, se doivent de s’approprier des conduites sociales favorablement appréciées par les mirettes communes. Un code social décliné comme relevant de l’économie morale du comportement de l’individu dans la communauté. La coalescence de ces deux facteurs, le capital d’autochtonie et le label comportemental, assure une sorte de droit à la parole, à ses détenteurs, dans l’espace public communal. Le capital du droit à la parole, reconvertible en ressource politique, achève de légitimer quelque pourvu qui descend dans l’arène politique. Mais à ce stade, le nouvel entrepreneur politique n’a pas encore fini sa mutation en notabilité de maire. C’est maintenant en second lieu, qu’il commence sa mobilisation électorale du terroir. Les « labours » électoraux connaissent comme trajectoire primaire le clientélisme. La capacité de courtage des institutions étatiques et étrangères, pour moderniser le terroir, atteste de l’épaisseur des relations du postulant, ou à défaut il faudrait qu’il finance de sa propre besace ses infrastructures communautaires. Ensuite, au cours de la campagne, les candidats marchandent allègrement les suffrages des électeurs au grand bonheur de ces derniers qui n’attendaient pas mieux, parce que dans les imaginaires, les grands doivent faire montre d’évergétisme envers les petits, pour témoigner de leur « politesse », à fortiori si les premiers se déplacent vers les seconds. Plus encore, la maîtrise du contrôle des réseaux politiques et sociaux du terroir est un atout 5
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