« La démocratie doit chercher sa validité et son ... - fasopo

électeurs est faite non pas sur la tête des candidats, mais sur leur affiliation partisane. L’on assiste
dans ce cas à une nationalisation des enjeux. Somme toute, le champ politique local, de façon
générale, se présente comme partiellement autonome.
Des candidats peu connus mais positionnés sur la liste d’un tel type de parti se voient élus
un peu plus facilement que d’autres qui auraient déployé davantage d’énergie pour ce faire. Ainsi
la ressource partisane est plus qu’indispensable dans cette configuration. Pour se doter d’une
notabilité politique, il est impérieux d’avoir une bonne côte auprès de ce leader de parti, sachant
que ces partis politiques sont des entreprises personnelles dans lesquelles, seul l’avis du président
est primordial et compte pour parole d’évangile. C’est le cas notable à Ouidah où la Renaissance
du Bénin du couple Soglo s’est taillé une bonne assise électorale.
Le cas de la Renaissance du Bénin à Ouidah
Passé sous les fonts baptismaux le 24 mars 1992, le parti de la Renaissance du Bénin est
porté à bouts de bras par Rosine Vieira Soglo, épouse du président de la République d’alors,
Nicéphore Soglo. Grandi à l’ombre du pouvoir, le parti a naturellement bénéficié du soutien
indéfectible du chef de l’Etat qui l’a même présidé un moment, avant d’en devenir son président
d’honneur. Le parti n’a pas de grande difficulté à se donner une assise électorale. Les terres
traditionnelles du Sud qui soutiennent son leader charismatique se sont ouvertes les bras pour
l’accueillir. Au nombre de celles-ci, il y a la ville de Ouidah et ses environs.
Cette localité est devenue l’un des points d’ancrage de la Renaissance du Bénin d’une part
à cause de la communauté Fon qui y habite majoritairement, d’autre part parce qu’elle est la terre
de naissance de l’épouse de la présidente Rosine Vieira Soglo, issue d’une famille réputée des
Agudà. Les pratiques clientélistes et la renommée « mythologique » du président de la République
ont achevé de cimenter l’histoire d’amour entre Ouidah et la Renaissance du Bénin. Aussi, des
fils de Ouidah ont-ils occupé de hautes fonctions dans le cabinet de Nicéphore Soglo. Le ministre
d’Etat Désiré Vieira, son beau-frère, le ministre de la Culture et de la Communication Marius
Franscisco, etc.
C’est pourquoi, aux élections successives, des législatives de 1995 aux communales de
2002-2003, les habitants de Ouidah ont souvent accordé massivement leurs suffrages à la Rb.
Ainsi, en 2002, la liste présentée par le parti a raflé la mise des postes de conseillers communaux à
pourvoir. Sur dix-huit conseillers à élire, dix-sept sont revenus dans l’escarcelle de la formation
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